du 24 mars 2005 |
CONCOURS |
CATÉGORIE CAP/BEP
Le Pingouin
Malcom
Chevallay et Jocelyn Mara
LTH Thonon-les-Bains
J'étais
élève à l'école hôtelière de Thonon-les-Bains, en classe de BEP ; c'était ma
première année. Comme tous les jeudis, j'avais des travaux pratiques soit en cuisine,
soit en service, et ce jeudi-là, ce fut le service. On devait être habillé avec un
pantalon noir et une veste blanche. J'arrive, donc, au restaurant vêtu comme tous les
élèves de ma classe. Cependant, je trouvais que le costume me serrait davantage que
d'habitude.
Le professeur me chargea d'aller chercher des nappes propres dans la lingerie qui se
trouvait au sous-sol. J'étais donc en train de marcher dans cet endroit quand subitement
et sans trop savoir pourquoi, je trébuchai. Tout me parut normal, sauf
ma taille : je me trouvais plus petit. Je pris les nappes et rentrai dans la salle de
restaurant. Il n'y avait personne à l'intérieur. Dans cette salle, il y avait un miroir
: je voulus voir si ma tenue était correcte. Je reçus un choc ! Ce n'était pas mon
reflet habituel. Là, dans le miroir, quelque chose remuait et ce n'était pas moi !
C'était un pingouin ! Terrifiant !
Dès que je bougeais, il bougeait. Mes bras et mes mains, eux aussi, avaient disparu. À
leur place, des ailes blanches et noires ! Mon ventre était tombé sur mes genoux. Lui
aussi était blanc ! Alors je me redressais pour voir si mes jambes avaient, elles aussi,
été transformées. Effectivement, elles étaient bel et bien devenues différentes. Je
voulus regarder mes pieds, mais ils n'étaient plus là ! À leur place se trouvaient des
palmes de pingouin ! Ensuite, je regardai mon visage dans le miroir, et cette vision
m'horrifia encore plus. J'avais de tous petits yeux noirs et mon nez et ma bouche étaient
reliés pour former un long bec. Mes
cheveux avaient disparu. Ils étaient devenus lisses et tout noirs. Je me regardais une
dernière fois pour m'assurer que je ne rêvais pas : je vis que mon corps était
recouvert de plumes, mais bizarrement, ces dernières avaient la même couleur que les
vêtements que j'avais portés tout à l'heure.
Le haut de mon crâne était aussi noir que mes cheveux ;
mon visage avait gardé sa couleur normale. De ma taille à mes épaules, j'étais blanc
comme ma veste. Mes jambes étaient aussi noires que mon pantalon de service et mes pieds
noirs comme mes chaussures. Je n'avais gardé qu'un seul objet de mon costume de service :
le noeud papillon ! Il était toujours autour de mon cou.
J'entendis du bruit derrière la porte, c'était une voix de femme, sûrement celle
de mon professeur. Je décidais de me cacher sous une table, mais les nappes que j'avais
remontées de la lingerie étaient sur le sol, à côté de la table où je m'étais
dissimulé. Le professeur demanda à la classe si quelqu'un m'avait vu. Personne ne lui
répondit. L'un de mes camarades vit les nappes et prit l'initiative de les ramasser.
J'avais peur qu'il ne me vît. J'attendis, sous la table, la fin du cours. Je trouvais le
temps long. De toute façon, je n'avais pas le choix.
Soudain, mon professeur décida d'aller me chercher et pendant ce temps, les élèves
partirent manger. J'attendais
Mon ventre cria famine ! Je décidai de quitter ma
cachette.
Je couvris mon corps d'un linge, et, tout en marchant naturellement, si je puis dire, je
quittai cette salle. Une fois
la porte franchie, je me retrouvai face à la cuisine. Mes camarades étaient partis
manger. J'ai laissé tomber le linge et je me suis mis à courir ; mais j'avais oublié
qu'un pingouin court mal. Il tangue à droite puis à gauche. Or, je me trouvais à
présent dans un couloir. Conclusion : j'eus vite les épaules endolories. Je voulais aller dans les toilettes.
Mon but était d'attendre là, enfermé à double tour. Je pris donc les escaliers et
commençais à descendre prudemment, marche après marche, avec précaution, et j'étais
persuadé de ne pas tomber, quand soudain, j'entendis une voix derrière moi. Je me
retournai et je vis la poignée de la porte se baisser. Je n'eus pas le temps de me
retourner, car mon corps bascula en arrière et je descendis les escaliers en roulant. Je
me dépêchai de me relever, mais je me trouvais bec à nez avec mon professeur de
cuisine. Bien sûr, il ne me reconnut pas ! Je vis sa main se diriger vers son tablier, le
soulever et prendre son couteau. Il exécutait tous ces mouvements avec lenteur et
souplesse. Il essayait aussi de me rassurer. Je savais qu'il mentait car je savais ce
qu'il voulait faire !
Soudain, il sortit son couteau et cria : "Petit,
petit, n'aie pas peur, ce soir au dîner ce sera escalopes de pingouin sur lit de
champignons !" Alors, je pris mes palmes à mon cou et je me dirigeai vers les
toilettes. Mon professeur de cuisine me poursuivit. J'atteignis, je ne sais pas trop
comment, les toilettes et je m'y enfermai.
Je m'assis pour mieux réfléchir. Pourquoi étais-je là ? Je cherchais une
explication
Oui, je me rappelais que j'avais traité un abruti de gros pingouin et
il servait les clients comme un manchot ! Je me suis moqué de lui, voilà tout ! C'était
donc pour une histoire insignifiante que je me retrouvais métamorphosé en pingouin ! La
seule façon de reprendre ma forme habituelle consistait donc à aller m'excuser auprès
de lui ! Je m'aperçus qu'il n'y avait plus un bruit.
J'entrouvris la porte et je vis mon professeur là devant mes yeux, qui attendait. Je
refermai la porte. Il commença à donner de grands coups de couteau dans la porte.
J'avais très peur !
Je ne savais pas quoi faire. Il ouvrit la porte
Je tombai par terre. Quelques
instants plus tard, une voix douce me réveilla : c'était la lingère. Elle me releva
doucement. Tout allait bien ! J'avais fait une chute. J'ouvris les yeux
Je
découvris devant moi un énorme pingouin. C'était la mascotte d'une équipe de foot qui
cherchait la salle de restaurant
Oui, c'était bien la mascotte en peluche d'une
équipe de foot qui cherchait la salle de restaurant
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L'Hôtellerie Restauration n° 2917 Hebdo 24 mars 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE