Actualités

 
du 14 avril 2005
ÉDITO

État d'urgence

Pour quiconque a la chance de voyager un peu dans les pays voisins de l'Hexagone (pas la peine d'aller à Shanghai ou Miami, ce serait trop déprimant…), il est évident que la conjoncture n'y a rien à voir avec la nôtre. De Bruxelles à Rome, de Londres à Barcelone, les hôtels affichent complet, les restaurants refusent du monde et les aéroports sont bondés. Pendant ce temps, les professionnels gaulois se lamentent sur le blues du consommateur, réduit à compter les euros qui lui restent pour aller au restaurant, sortir entre amis, ou simplement boire un demi en terrasse sous le soleil de printemps.

Et alors ? Quelle mouche de la mauvaise humeur a piqué nos compatriotes, d'ordinaire férus de bonnes tables, amateurs de bistrots et de bons petits plats, mais qui semblent retourner à l'affligeant 'cocooning' que les sociologues avaient décelé naguère ?

Une simple observation d'une réalité économique - certes pas facile à décrypter - apporte une double réponse, d'ailleurs liée l'une à l'autre : les Français sont fauchés et les prix sont trop chers. Pas besoin d'être agrégé en économétrie ou directeur de l'Insee pour en déduire de tristes constatations : la consommation, le moteur suprême de la croissance et la raison de vivre (on n'ose dire d'être) d'une majorité, est en panne durable.

Résultat : alors que les volumes de produits hors foyer ont augmenté l'an dernier (voir étude du Géco page 44), le nombre de repas servis dans les restaurants a reculé pour la première fois depuis plusieurs années. Oui, vous avez bien lu : selon les observateurs les plus qualifiés du secteur de la restauration, en 2004, le nombre de prestations consommées à l'extérieur des foyers a reculé par rapport à l'année antérieure. Or, toutes les prévisions s'accordent sur un développement à long terme, voire une 'explosion' de cette fameuse consommation hors domicile, considérée comme un eldorado inépuisable par les fournisseurs comme les restaurateurs dans leur ensemble. Mais que faire ? Les prestataires sont en première ligne et il est évident qu'ils n'ont pas de réponse immédiate à mettre en oeuvre - ça se saurait.

Mais comme ils n'entendent pas rester les bras croisés à contempler des salles de restaurant désertées ou des chambres d'hôtel inoccupées en permanence, il leur faut trouver les adaptations indispensables à la survie de leur entreprise. La semaine dernière, le congrès de la Confédération s'est terminé dans une certaine tension, en raison notamment de la maladresse (on est gentil) du représentant du gouvernement, un brave fonctionnaire dépêché par un ministre retenu par des tâches autrement importantes sans doute. Certes, mais la profession doit absolument renforcer aujourd'hui son argumentation et faire valoir ses revendications avant qu'il ne soit trop tard. Pour le Club TVA, pour les organisations professionnelles, il est urgent de passer la vitesse supérieure.
L. H.
zzz80

Article suivant


Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article

L'Hôtellerie Restauration n° 2920 Hebdo 14 avril 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration