Pour relancer la
croissance Les
propositions de Pierre Alfonsi
Le président de la FIH 13 et de l'Umih Paca ne se
contente pas de combattre les 35 heures, le travail au noir, les "chômeurs
professionnels" et les "faux malades". Il avance des
propositions pour doper la croissance, l'emploi et le pouvoir d'achat. Et il leur trouve
un financement.
Propos recueillis par Dominique Fonsèque-Nathan
Pierre Alfonsi, le patron de La Belle
Époque, cours Mirabeau à Aix-en-Provence, n'est pas connu pour parler la langue de bois.
Aujourd'hui, il a décidé d'aller plus loin en couchant noir sur blanc ses critiques et
ses propositions et en adressant une lettre ouverte de 3 pages aux députés, sénateurs,
maires de la région, au président du Medef, aux présidents départementaux de l'Umih,
etc.
"Les 35 heures constituent la plus grande
régression sociale de l'histoire : elles sont inopérantes en matière de créations
d'emplois, sont un frein aux augmentations de salaires et génèrent le travail au noir."
Pour doper l'emploi, Pierre Alfonsi propose ainsi de "faire baisser les charges
salariales de 10 à 13 %" et de "reverser la somme correspondante aux
salariés, en franchise d'impôt sur le revenu". Il précise : "Cette
revalorisation des salaires est mise en uvre sans en faire porter le poids sur
l'entreprise. En distribuant du pouvoir d'achat, elle relance la consommation, stimule
l'emploi et revalorise le travail. Et cette mesure peut se financer elle-même. Elle fait
rentrer de la TVA dans les caisses de l'État."
Et de continuer : "Il faudrait fondre l'ANPE et l'Assédic en une seule structure
afin d'assurer un meilleur suivi des chômeurs et supprimer les indemnités à ceux qui
refusent un emploi qui leur convient. Il vaut mieux revaloriser le salaire de ceux qui
veulent travailler." Au passage, Pierre Alfonsi indique que, "pour lutter
contre le travail au noir, il faudrait rendre solidaires dans les sanctions employés et
employeurs, les employeurs étant souvent pris en otages par les salariés qui ne
demandent qu'à travailler au noir".
Pierre Alfonsi souhaite que
l'apprentissage soit favorisé et que les patrons aient un avantage financier à former
les salariés.
"Revaloriser les métiers de
service"
"Pour diminuer le chômage, il
faut revaloriser les métiers de service qui ont disparu - pompiste, livreur de journaux,
aide aux personnes âgées, voiturier, etc." Pierre Alfonsi avance une
proposition : "En échange d'un allégement des charges patronales, les employeurs
s'engageraient à payer au Smic les jeunes sans qualification acceptant ce type d'emploi
et à proposer un CDI. Rappelons qu'un RMIste coûte 1 500 E par mois. En le
sortant du régime du RMI, le conseil général économiserait cette somme et l'État
percevrait les charges sur le salaire et la TVA sur la consommation." Pour les
chômeurs de plus de 50 ans, le président de l'Umih Paca déclare : "Ce ne sont
pas des morts-vivants ou des chômeurs définitifs, comme ils sont souvent considérés à
l'ANPE. L'offre est là, mais leur coût est trop élevé. Les entreprises pourraient
s'engager à les recruter en CDI, avec un salaire correspondant à leur réelle valeur, à
condition qu'elles soient totalement exonérées des charges patronales. On sortirait les
plus de 50 ans de l'assistanat et on leur rendrait leur dignité."
Enfin, Pierre Alfonsi souhaite que l'apprentissage
soit favorisé et que les patrons aient un avantage financier à former les salariés.
"On est en panne de salariés et on dépasse 10 % de chômeurs, c'est inacceptable
! Pourquoi ne pas utiliser la méthode catalane ou celle d'autres pays européens où l'on
supprime l'Assédic à ceux qui refusent un emploi ? Cela ferait faire des économies au
pays et permettrait d'améliorer l'existence de ceux qui ont un faible salaire.
Naturellement, en ce qui concerne les vrais chômeurs, ils doivent être pris en charge
par la société." zzz74v |