du 26 mai 2005 |
ÉDITO |
Oui ou non ?
comme le sujet anime toutes les conversations, difficile de ne pas
aborder la question du référendum sur le Traité constitutionnel européen, même si
traditionnellement, il n'est pas de notre propos d'aborder des questions purement
politiques. Mais cette fois-ci, l'enjeu dépasse les débats politiques habituels, les
principaux dirigeants des organisations professionnelles ayant officiellement pris
position pour le 'oui', rappelons-le. Ce qui ne signifie pas qu'il faille se conformer à
une consigne de vote, quelle qu'elle soit.
Qu'en est-il véritablement pour les métiers de l'hôtellerie et de la
restauration ? Au premier abord, pas grand-chose de nouveau, serait-on tenté de
constater. Qu'il s'agisse de la réglementation sociale, du régime des appellations et
origines protégées, de la liberté d'établissement, ou de l'éternel feuilleton de la
TVA, tout a déjà été mis en route, Traité constitutionnel ou pas. Sur quoi se
déterminer alors ? C'est bien la grande question rarement abordée dans les innombrables
prises de position, pétitions, proclamations, affirmations en tout genre, prévisions
apocalyptiques, dont nous commençons sérieusement à saturer.
A priori, les métiers d'accueil n'ont qu'à se féliciter d'un renforcement des
institutions européennes : la liberté de circulation consécutive aux accords de
Schengen, la monnaie unique entre les principaux pays du continent (Allemagne, Benelux,
Italie, Espagne, France, Autriche, Grèce, Portugal, Finlande, Irlande, ça fait un grand
marché touristique !), l'ouverture aux pays de l'Europe orientale, le développement des
activités transfrontalières n'ont pu qu'être bénéfiques à l'industrie hôtelière.
Mais là n'est sans doute pas l'essentiel. Il est indispensable d'aller 'au-delà de son
ombre' pour apprécier l'enjeu du référendum de dimanche prochain : soit créer une
situation de blocage dans laquelle notre pays aura toutes les peines du monde à se faire
entendre (songeons aux négociateurs du prochain conseil Écofin consacré à la TVA si la
France a refusé le Traité), soit collaborer d'égal à égal avec nos 24, bientôt 26
partenaires, ce qui impliquera bien sur quelques abandons de prérogatives nationales et
de susceptibilités gauloises. Puisque la France a décidé de consulter les citoyens
en leur demandant une réponse rapide - oui ou non à une question très complexe, la
lecture des 448 articles du projet de Traité en atteste -, il est évident que l'une ou
l'autre réponse est également recevable, en bonne démocratie bien comprise.
Et pour ceux que l'aridité des textes juridiques rebute (tout le monde n'a pas
vocation à rivaliser avec M. Giscard d'Estaing en droit constitutionnel), il est presque
encore temps de lire 'Le monde d'hier', de Stefan Zweig, qui évoquait peu après
l'arrivée de Hitler au pouvoir les horreurs auxquelles se préparait l'Europe
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2926 Hebdo 26 mai 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE