du 2 juin 2005 |
RESTAURATION |
Au restaurant
Koodeta, établissement décalé en forme de provocation CAMEL BOUTARFA À CONTRE-COURANT
D'entrée, Camel Boutarfa situe les débats. "C'est un pari audacieux, mais je suis un peu fou et j'aime bien les challenges", dit-il à propos de Koodeta. Sa nouvelle réalisation est un restaurant, d'un genre tout nouveau à Lyon, où il est allé au bout de ses idées en proposant un endroit baroque et décalé. Un restaurant mais aussi "un lieu où il se passera des choses", insiste son géniteur avant de préciser qu'il n'est "pas restaurateur mais innovateur". On le savait déjà homme de la nuit, même s'il s'en défend. Responsable d'un bureau d'études ingénierie d'un cabinet américain, il a travaillé autour de plusieurs centres commerciaux à Paris (Vélizy, Parly 2, La Défense), à Nice (Étoile), Toulon (La Valette) avant de débarquer à Lyon où se construisait celui de la Part-Dieu. Et le voilà qui crée le Palladium, premier édifice d'une série de "lieux de la nuit" avant l'Actuel, le Factory, le Festival ou le Fridge. "Je vis à 200 à l'heure et je fais plein de choses", insiste Camel qui évoque l'agro-industriel, l'export, l'humanitaire et la restauration. "C'est le fruit de mon imagination [N.D.L.R. : il a travaillé avec l'architecte Hervé Moreau, concepteur du restaurant La Suite à Tassin, tout près de Lyon]. J'aime créer des concepts assez grands, et je voulais quelque chose qui sorte de l'ordinaire dans ce quartier d'affaires de la Part-Dieu et pas ailleurs. Je suis assez provoc', et marcher à contre-courant ne me déplaît pas. Je voulais un décor sympathique où l'on se sente bien. Un restaurant où l'on ne vienne pas que pour la table, même si j'ai un bon chef [N.D.L.R. : Charles Bonnet]. J'ai voulu balayer le trop protocolaire pour attirer du monde dans un lieu atypique", dit-il. Passée l'entrée qui ressemble à celle d'un entrepôt, le client pénètre dans un autre univers avec musique et lumière. Un cadre étonnant Il découvre un bar imposant d'une trentaine de places surmonté d'une impressionnante exposition de bouteilles, une première salle de restaurant d'une centaine de couverts, une véranda qui ouvre sur une terrasse de 100 places avec un olivier tricentenaire en provenance du Maroc, puis un lounge pour fumeurs de cigare ou dîners de groupe. Si l'on va aux toilettes, on découvre dans celles-ci des écrans plasma. Le mobilier a été fabriqué en Indonésie, les carreaux du sol soigneusement vieillis à l'acide et les éléments du décor délicatement rouillés. "Je voulais que l'on ait l'impression que le lieu était là depuis un siècle alors qu'il n'a que quelques semaines d'existence", s'enthousiasme Camel Boutarfa. "Je ne voulais pas d'une ambiance
de brasserie et je souhaitais que les gens soient à l'aise, dans la décontraction et le
raffinement. Ce sont les premiers retours que nous avons et cela me satisfait. Je n'aime
pas les ambiances coincées, et je veux attirer ici la meilleure clientèle de la ville,
un mélange chic-choc et jet-set. En fait, j'ai envie de faire voyager les gens",
dit-il enfin. Koodeta
En chiffres
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L'Hôtellerie Restauration n° 2927 Hebdo 2 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE