du 2 juin 2005 |
PERSPECTIVES |
Journée
prévention et dialogue à la préfecture de police de paris Les pouvoirs publics à l'écoute des discothèques et vice-versa
Pour le sous-directeur de
la Protection Sanitaire*, à l'origine de cette réunion entre représentants des pouvoirs
publics et discothécaires, la prévention fait aussi partie de sa mission. Et c'est tant
mieux car, comme l'ont prouvé les propriétaires et gérants d'établissement par leurs
questions et leur forte participation, le déficit d'information est ici bien réel.
"Le problème de la nuit, c'est d'arriver à concilier les revendications
légitimes des habitants qui veulent vivre et dormir tranquilles avec celles des personnes
qui veulent s'amuser", résume Xavier Péneau. Une cohabitation difficile faite
d'incompréhensions. "La nuit, dans les esprits, c'est seulement ribouldingue et
nuisances. Pourtant, les gens qui travaillent le jour ne sont pas plus respectables que
ceux qui travaillent la nuit", s'élève Tony Gomez, patron de L'Étoile. "On
me dit que la nuit, c'est fait pour dormir ? Pourquoi ça, c'est raciste comme attitude",
tempête de son côté Philippe Fatien, à la tête de Chez Castel, du Queen, du Bus
Palladium et d'un Amnésia qui revendique aussi le titre de chef d'entreprise, comme la
plupart de ses collègues. "Le métier a changé. Nous sommes des professionnels
du loisir, pas des voyous", ajoute en soupirant un autre exploitant. Si la nuit
n'est pas aussi mauvaise élève que ça, les soucis existent. Excès de décibels,
circulation de drogues, méconnaissance également d'une partie de la législation. "À
la base, il faut déjà que l'établissement ne soit pas en soi une source de nuisances.
Je pense, par exemple, aux odeurs de cuisine ou à ces restaurants qui se transforment en
bar à ambiance musicale le soir sans que la structure soit adaptée", remarque
Xavier Péneau qui a organisé cette journée didactique quai de Gesvres en deux temps. À
partir de 11 heures du matin, une dizaine de stands accueillait les exploitants. Thèmes
retenus : licences des débits de boissons, diffusion de musique amplifiée, traumatismes
sonores, autorisation de nuit, autorisation de danses, fermetures, prévention des drogues
et toxicomanies, sensibilisation aux effets de l'alcool et sécurité routière, respect
de la loi Evin et covoiturage. L'idée ? Pouvoir apporter des réponses au cas par cas
tout en balayant les sujets récurrents. À partir de 14 heures, deux tables rondes
successives allaient ouvrir un débat plus général entre les chefs de service de la
capitale et les acteurs de la nuit. Pot de fer contre pot de terre ? Non. Le ton était au
dialogue, malgré quelques piques de part et d'autre. "La loi est la loi
Il
faut vivre en communauté
La loi s'applique nuit et jour
Tout est question de
tolérance, de bonne intelligence entre chacun
La police n'est pas là pour mettre
un bonnet de nuit sur la capitale", lâche-t-on, côté forces de l'ordre. "La
loi n'a pas évolué avec la société, on donne beaucoup d'écoutes aux plaignants qui en
profitent. Nous investissons beaucoup dans nos affaires et on peut tout perdre à cause
d'une fermeture", regrette pourtant Tony Gomez. Dans la salle, mêmes constats.
Plus virulents cependant lorsque l'exploitant avoue se sentir marginalisé par les
pouvoirs publics. À Paris, comme ailleurs, la reconnaissance d'un statut est donc
nécessaire. Au fait, qu'en est-il des sanctions dans la capitale ? Il y a eu 181
fermetures administratives (tous types CHR confondus) en 2004, 123 pour 9 ou 15 jours, 58
de 21 jours à 6 mois. Quartiers les plus chauds ? Dans le XVIIIe et une partie
du XVIIe arrondissement. Principale cause : les nuisances
sonores. *Service en charge de tout ce qui concerne les licences IV à Paris. |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2927 Hebdo 2 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE