du 16 juin 2005 |
PERSPECTIVES |
AVANT DE CONNAÎTRE DE GRAVES DIFFICULTÉS
UN AUTODIAGNOSTIC POUR ÉVITER LA FAILLITE
Toute entreprise connaît au cours de sa vie, depuis sa création, à son développement ou sa transmission, des passages à vide. Pour autant, ils ne sont pas tous insurmontables, surtout si son dirigeant fait l'effort de s'auto-analyser. Exemple d'outils de prévention-détection pour connaître vos points faibles et déterminer des solutions.
Agnès Bricard (expert-comptable, fondateur de la plate-forme partage des connaissances en ligne www.entrepriseprevention.com membre élu de l'ordre des experts-comptables), Élisabeth Lacroix-Philipps (expert-comptable, responsable technique de www.entrepriseprevention.com) avec Tiphaine Beausseron
Si le secteur des CHR fait partie des plus
dynamiques en termes de création d'entreprise, il est aussi malheureusement le plus
concerné par les défaillances d'entreprise. Ainsi, selon les derniers chiffres de
l'Insee, les défaillances ont progressé de 8,3 % en 2004 par rapport à 2003, une des
plus fortes progressions dans ce domaine. En 2004, le secteur connaît, en effet, 2,2
fermetures d'entreprise pour faillite pour 100 entreprises existantes. Ces chiffres
laissent supposer qu'il y a encore trop de patrons de restaurants, bars, cafés,
brasseries ou d'hôtels, qui ne se préoccupent pas assez tôt d'analyser leur situation
financière et l'état de leurs relations avec les partenaires tiers (banquiers,
fournisseurs, clients, brasseurs, salariés
). Pourtant, la qualité de ces
relations, si elles se dégradent, peut laisser présager une crise à surmonter. Pour
aider les patrons de TPE et PME à repérer ces signes avant-coureurs, le Conseil
supérieur de l'ordre des experts-comptables, en partenariat avec la Conférence
générale des tribunaux de commerce, et le Conseil national des barreaux, a mis en ligne
sur www.entrepriseprevention.com
des outils d'autodiagnostics pour prévenir et détecter les difficultés, et orienter le
chef d'entreprise vers des solutions adaptées.
Nous vous présentons l'un d'eux dans une version 'CHR' tout spécialement conçue pour L'Hôtellerie Restauration par Agnès Bricard et Élisabeth
Lacroix-Philipps. zzz66e
Complément d'article 2929p35
Les
coordonnées des CIP de votre région
Votre
autodiagnostic à compléter par vous-même et/ou avec votre expert-comptable,
avocat
Le tableau ci-dessous s'adresse à tout chef d'entreprise soucieux de maintenir son activité et de la faire progresser harmonieusement avec l'emploi qu'elle génère. Son objectif est de l'aider à mettre des mots simples sur des 'petits soucis' de gestion quotidienne, qui, pris séparément, peuvent paraître anodins, mais qui, cumulés à un moment donné ou persistants depuis plusieurs mois, peuvent se révéler des signaux d'alarme annonçant de plus grosses difficultés de trésorerie dans la gestion de votre entreprise. Le dirigeant, seul ou avec l'aide de son conseil habituel (expert-comptable, avocat ), peut à tout moment se prêter à cet exercice et déceler ainsi des signes de difficultés à surmonter mais pas insurmontables. Une fois le tableau rempli, faites le total, et reportez-vous au paragraphe 'Résultats de votre autodiagnostic'. |
Témoignage : José Michel
Garcia, avocat d'affaires et bénévole aux Jeudis de la Prévention, organisés par le
CIP de Paris "Les chefs d'entreprise qui viennent nous voir dans le cadre du CIP sont le plus souvent des dirigeants de TPE, complètement démunis quand ils se retrouvent face à une difficulté de trésorerie. Notre rôle n'est pas de les conseiller (car il ne s'agit pas de les arracher à leur propre conseil, avocat ou expert-comptable), mais plutôt de les orienter vers une solution adaptée. Par exemple, pour un restaurateur ou un hôtelier qui connaît des retards de paiement Urssaf ou de TVA, ou qui connaît une impasse de trésorerie suite à des travaux de remise aux normes mal exécutés ou décevants, on va analyser rapidement la cause, et les montants de ces retards, et en fonction de sa situation, l'orienter vers la Codechef, ou un mandataire ad hoc. L'avantage des CIP est que nous le recevons de manière complètement anonyme : nous ne savons pas qui ils sont, et ils ne savent pas qui nous sommes. Ils peuvent ainsi s'exprimer très librement. Quant au mandataire ad hoc, il faut souligner que la confidentialité est aussi maintenue à l'égard des tiers car la saisine d'un mandataire ad hoc n'est pas mentionnée sur l'extrait K-Bis. Mais attention ! Tout cela n'est efficace que si le chef d'entreprise s'y prend en temps utile. Car, si son endettement est déjà trop important par rapport à son chiffre d'affaires, la Codechef lui refusera des délais ou exigera des garanties qu'il ne pourra pas fournir, et l'administrateur ad hoc ne pourra que constater l'état de cessation des paiements et constater le redressement ou la liquidation judiciaire." |
Résultats de votre
autodiagnostic Si plusieurs cases de la colonne 'Oui' sont remplies, soyez vigilent et efforcez-vous de remplir à nouveau ce tableau dans un mois, et commencez à penser à des solutions en collaboration avec votre conseil (expert-comptable, avocat ). En cas de majorité de cases 'Préoccupant' : Votre entreprise rencontre des problèmes. Il est temps de les résoudre. Pour obtenir de l'aide, vous pouvez vous rapprocher du Centre d'information sur la prévention (CIP) des difficultés de votre région. Les CIP sont composés d'un expert-comptable, d'un avocat et d'un magistrat honoraire du tribunal de commerce. Ils reçoivent individuellement, gratuitement et de manière confidentielle tout chef d'entreprise qui rencontre des difficultés financières (difficultés de paiement concernant les impôts, la TVA, ses charges sociales ou ses fournisseurs). Le but étant d'orienter le dirigeant de TPE ou PME dans ses démarches pour qu'il puisse agir le plus tôt possible et éviter que des difficultés passagères finissent par devenir récurrentes et le conduisent au dépôt de bilan. En cas de majorité de cases 'Grave' : Votre entreprise 'ne va pas bien' au risque que la situation ne se dégrade encore. Nous vous conseillons de vous rapprocher de votre expert-comptable, avocat ou autre conseil, et même des CIP, pour engager des négociations avec vos créanciers partenaires dans le cadre d'un mandat ad hoc afin de résoudre une crise ponctuelle (ex. : dissensions entre associés, difficultés financières passagères, difficultés de nature sociale). En cas de majorité de cases 'Très grave' : Votre entreprise se porte mal, il y a urgence à réagir au risque de la voir disparaître. Vous risquez de devoir préparer une déclaration de cessation des paiements, sachant que votre expert-comptable, avocat ou conseiller doit vous assister, et sinon, n'hésitez pas à contacter le CIP près de chez vous. |
Après le CIP, la Codechef ou le mandataire ad hoc peuvent vous sortr de l'impasse
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L'Hôtellerie Restauration n° 2929 Hebdo 16 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE