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du 16 juin 2005
RESTAURATION

APRÈS LES ÉVÉNEMENTS VIOLENTS DU 29 MAI

LES PROFESSIONNELS CATALANS CONTINUENT DE SOUFFRIR

Perpignan (66) Une commission a été mise en place à la CCI pour indemniser les dégâts matériels.
Mais le pire reste la chute de fréquentation en centre-ville, avec des pertes conséquentes de chiffre d'affaires.

Au soir du 29 mai dernier, José De Souza était dans son restaurant du centre de Perpignan, Le Bambino, quand il a vu déferler le groupe de casseurs qui ont tout saccagé sur leur passage. Malgré les pierres lancées sur le restaurant, la vitrine du Bambino a tenu le choc, mais c'est une bien mince consolation pour le patron de l'établissement. Car depuis cette date, c'est l'activité qui s'est effondrée, pour lui comme pour tous les professionnels du centre-ville : une perte de 40 à 80 % de chiffre d'affaires, selon les restaurants. Même ceux qui sont à l'écart du quartier où ont éclaté les émeutes souffrent d'un climat de peur : "Presque plus personne ne sort le soir", constate amèrement le propriétaire de L'Augustine,
Éric Planes. Le restaurateur se réjouissait pourtant de voir arriver depuis février une clientèle touristique de plus en plus nombreuse et d'origines diverses : Anglo-Saxons, Espagnols et Hollandais. Ces jours-ci, même les Perpignanais restent chez eux quand la nuit tombe. "L'image des événements largement diffusée par les médias est dramatique, et pour longtemps, estime Éric Planes. Il va nous falloir peut-être faire le deuil de la saison, et attendre que le souvenir de ces violences s'efface pour retrouver une fréquentation du centre-ville à peu près normale, c'est-à-dire sans doute pas avant le mois de septembre." Henri Ronde, président départemental de l'Umih, est tout aussi pessimiste : "Le pire, ce ne sont pas les dégâts matériels qui ont été faits dans les établissements lors des émeutes, mais la conséquence de ces troubles, avec un centre-ville déserté, et des restaurants qui n'assurent même plus un seul couvert le soir." Le responsable de l'organisation syndicale a participé à la mise en place d'une cellule d'indemnisation coordonnée par la CCI de Perpignan. Mais cette commission ne prend en charge que les dégâts matériels. Tout comme les assureurs, qui ne prennent en compte les pertes d'exploitation que lorsqu'elles sont liées à des détériorations physiques. D'où le sentiment de désarroi des professionnels du centre-ville, contraints à de douloureuses décisions. Le patron du Bambino envisage ainsi déjà le licenciement économique d'un salarié. Un exemple qui risque fort de se répéter.

Francis Matéo zzz16 zzz22v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2929 Hebdo 16 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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