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du 23 juin 2005
ÉDITO

Salaires contre baisse de la TVA ?

L'Hôtellerie Restauration publie cette semaine son supplément exclusif sur les salaires dans la profession. Cette enquête annuelle vient à point nommé. Elle permettra à l'ensemble de nos lecteurs de se situer 'côté salaire' par rapport à la moyenne des salaires pratiqués cette année et au cours des 3 dernières années. Elle pourra également être utile au ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes, Gérard Larcher, qui, après avoir interpellé la profession la semaine dernière à propos de la revalorisation de la grille des salaires dans la branche, semblait s'intéresser de près à la question. Au cours d'une réunion avec les partenaires sociaux, celui-ci a en effet déclaré qu'il n'était "pas acceptable" que le soutien exceptionnel de l'État (en clair, la prime à l'emploi de 114,40 euros par mois et par salarié accordée pour faire patienter la profession jusqu'à l'obtention de la baisse de la TVA jusqu'au 31 décembre 2005) soit "préempté par les entreprises sans contrepartie pour les salariés".

Certes, il est vrai que pour une profession qui se bouge pour revaloriser son image, le fait d'être encore dotée d'une grille des salaires en francs… pourrait être qualifié de 'clownesque' par les plus virulents. Mais force est de reconnaître, à la lecture de notre enquête exclusive sur les salaires, que ces derniers ont bien progressé dans la branche et ce, de manière honorable. Lorsqu'on ajoute à ce constat les efforts collectifs de la branche menés depuis un an et qui se sont concrétisés notamment par la suppression du Smic hôtelier, la fixation d'un salaire minimum pour les cadres dirigeants et autonomes, une 6e semaine de congés payés, des jours fériés supplémentaires, un régime de prévoyance…, on ne saurait douter que le ministre Gérard Larcher a bien conscience de la réalité de ces avancées sociales. Et on ose espérer qu'il en mesure aussi la lourdeur pour de nombreux employeurs du secteur qui sont, pour une grande part, des TPE ou PME.

Alors pourquoi le ministre a-t-il brandi la menace d'une suppression des aides publiques en cas de non-revalorisation de la grille des salaires ? Est-ce parce que la progression de l'emploi salarié dans le secteur est trop faible ? Quand on regarde les derniers chiffres de l'Insee, révélant que celui-ci a encore progressé de 2,4 % (contre 0,3 % pour l'ensemble des secteurs), l'argument ne tient plus. L'attitude du ministre est résolument étonnante.
À moins que, à l'approche de la date fatidique du 31 décembre 2005, le gouvernement ne se forge à l'avance des arguments de riposte en cas de non-obtention d'une baisse de la TVA à 5,5 % au 1er janvier 2006…
T. B. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2930 Hebdo 23 juin 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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