du 15 juillet 2005 |
HÉBERGEMENT |
"L'HÔTELLERIE FRANÇAISE VIEILLIT MAL"
À peine 1/6e du parc hôtelier français serait irréprochable
Mark Watkins, président du cabinet Coach Omnium,
ne pratique pas la langue de bois. Les professionnels du secteur ont eu maintes fois
l'occasion de s'en rendre compte à travers les nombreuses interventions qu'il a réalisé
au cours des dernières années. Pour autant, ce chef d'entreprise n'est pas du genre à
se lancer dans des polémiques fortuites. Ainsi, lorsqu'il déclare dans un long
préambule à l'une de ses dernières études (baptisée 'La problématique de
l'hôtellerie en France'), "l'hôtellerie va mal" ou bien encore "près
d'un quart de l'hôtellerie française classée est vieillissante, voire vétuste et un
bon tiers est à bout de souffle dans son produit", loin de lui l'idée d'accuser
haut et fort les hôteliers. "Je lance simplement un cri d'alarme envers les pouvoirs
publics et les professionnels afin qu'ils agissent et que l'offre hôtelière française
ne disparaisse pas à jamais", confie l'intéressé.
De fait à travers l'étude en question, dont nous
publierons de larges extraits dans nos prochains numéros, le cabinet Coach Omnium dresse
un bilan assez pessimiste concernant l'état de santé du parc hôtelier français
comprenant 18 000 établissements classés pour un total de 600 000 chambres. Premier
constat : l'offre s'est au fil du temps sensiblement réduite perdant jusqu'à 5 %
d'adresses. Durant cette même période, elle est montée en gamme. Le nombre d'unités 4
étoiles et 4 étoiles Luxe a d'ailleurs progressé de 36,4 % tandis que les hôtels
économiques (0 et 1 étoile) diminuaient de 15,9 %.
Malgré cette tendance, "notre
offre hôtelière est devenue minimaliste, sans valeur ajoutée, pauvre, lassante",
affirme l'enquête. Et de poursuivre : "Ce sont les consommateurs qui le disent."
Pourquoi une si piètre image ? Pour des raisons tout d'abord d'ordre économique. En
dépit d'une capacité moyenne des hôtels qui a augmenté (de 29 à 33 chambres), la
petite taille des hôtels français demeure aujourd'hui un lourd handicap en termes de
rentabilité.
Retard
de modernité
Et qui dit faible rentabilité,
entraîne des investissements souvent très modérés dans de nombreuses affaires.
Ajoutons à cela des exigences élevées de la part des banques pour décrocher le moindre
crédit. Résultat : les professionnels, notamment indépendants, se retrouvent dans une
ornière. D'autant plus qu'à ces difficultés économiques s'adjoignent de nouveaux
comportements du consommateur, qui lui tend de plus en plus à fragmenter son séjour et
à le réserver à la dernière minute. Sans oublier des attentes importantes en matière
de confort liées à la hausse de l'équipement moyen des ménages.
Autant d'éléments qui conduisent à
constater un retard de modernité évident dans la prestation fournie au client. Qu'on le
veuille ou non l'hôtellerie vieillit mal ! Il faut sortir de cette torpeur
À bon
entendeur salut.
C. Cosson zzz20h
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L'Hôtellerie Restauration n° 2933 Hebdo 15 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE