du 15 juillet 2005 |
HÉBERGEMENT |
AVEC LES NÉGOCIATIONS ENGAGÉES PAR EURAZÉO POUR L'ACQUISITION DE B & B
DE GRANDES MANOEUVRES S'ANNONCENT DANS L'HÔTELLERIE ÉCONOMIQUE
Sur les rangs pour le rachat de Groupe Taittinger, la première société d'investissement française cotée (Eurazéo) veut acquérir la chaîne B & B, propriété à ce jour de Duke Street Capital.
Georges Sampeur, président du directoire : "le groupe devrait réaliser un chiffre d'affaires de 83 ME pour l'exercice 2004-2005." |
Après la canicule enregistrée ces dernières
semaines, le thermomètre est revenu à des niveaux de saison dans l'Hexagone. Reste que
la température demeure particulièrement élevée dans le milieu hôtelier français. Et
pour cause. Alors que Groupe Taittinger et sa filiale Société du Louvre - présente dans
l'hôtellerie de luxe à travers 10 établissements détenus en propre à Paris ainsi que
sur la Côte d'Azur et l'hôtellerie économique (Première Classe, Campanile et Kyriad) -
font actuellement l'objet d'une procédure d'appel d'offres (électronique), c'est au tour
de la Financière Galaxie SAS, propriétaire de la chaîne économique B & B,
d'attiser les convoitises.
La société d'investissement Eurazéo a en effet
annoncé, vendredi 7 juillet, entrer dans une phase de négociation exclusive avec Duke
Street Capital et les autres actionnaires de Financière Galaxie SAS (les principaux
étant ING Parcom, Hermes, Avenir Tourisme et le management), en vue d'acquérir le
réseau hôtelier B & B. Créée en 1990 par le Brestois François Brannelec, puis
reprise par le fond anglo-saxon Duke Street Capital en juillet 2003 dans le cadre d'un LBO
(Leverage By Out), l'enseigne totalise aujourd'hui 100 établissements en France et 8 en
Allemagne, détenus en pleine propriété. Ajoutons à cela 11 hôtels en franchise.
Une capacité qui permet à la chaîne de compter parmi les leaders du marché hexagonal
sur le segment économique (1 et 2 étoiles), tout en réalisant d'assez jolies
performances. "Le groupe devrait de fait dégager un chiffre d'affaires de 83 ME
pour l'exercice 2004-2005 (clos au 31 août prochain) tandis que l'EBITDA sera en ligne
avec les prévisions à savoir 33 ME", indique Georges Sampeur, président du
directoire.
Autant d'éléments positifs qui rendent la 'mariée' B & B plutôt attractive.
Initialement pourtant, la vente du réseau ne semblait a priori pas à l'ordre du jour
selon les dires de Georges Sampeur. "En fait, nous souhaitions au début réaliser
une opération classique de cession des actifs immobiliers de la chaîne",
explique l'intéressé. Et de poursuivre : "La situation a évolué lorsque nous
avons reçu une offre d'Eurazéo pour le rachat de la globalité du capital de la
société."
Maintien
du management dans le capital
Une offre dont le montant doit à
l'évidence s'avérer particulièrement intéressant. Sachant en outre que Galaxie avait
levé l'an passé quelque 223 ME pour refinancer sa dette et accélérer son
développement. "La chaîne veut ouvrir entre 4 000 et 5 000 chambres
supplémentaires d'ici à 5 ans", déclarait ainsi haut et fort le patron de B
& B dans nos colonnes en juillet 2004. D'après certains experts la transaction, qui
n'est pas encore finalisée mais devrait l'être d'ici à la fin du mois, pourrait en
réalité s'effectuer au-dessus des 350 ME.
Un chiffre suffisamment important pour comprendre
qu'Eurazéo s'intéresse très sérieusement à l'hôtellerie économique. Rappelons
d'ailleurs, qu'avec plus de 4 MdsE d'actifs diversifiés et une capitalisation boursière
de 3,7 MdsE, la première société d'investissement française cotée figure parmi les
candidats potentiels du Groupe Taittinger.
Officiellement bien sûr, les deux opérations ne sont en aucun cas liées. Il n'empêche
qu'il est assez difficile de ne pas réfléchir à certaines hypothèses de travail. Avec
ses marques Campanile (384), Kyriad (214) et Première Classe (208), la Société du Louvre constitue bel et bien un
acteur majeur dans l'hôtellerie dite économique en France et en Europe. Par ailleurs, ce
pôle, composé de 215 unités en propriété, 307 en contrat de gestion et 287 en
franchise, a dégagé un chiffre d'affaires de 352,4 ME (+ 9,4 % en 2004) et généré
plus de 50 ME de résultat d'exploitation (+ 8,5 %). En clair, l'activité est rentable !
"Et pourrait probablement encore s'améliorer dans le cadre de rapprochements
éventuels", jugent de nombreux observateurs spécialisés.
Si d'aventure donc, Eurazéo mettait la main
sur Groupe Taittinger et concrétisait l'acquisition de B & B, il se retrouverait
incontestablement à la tête d'un pôle économique extrêmement compétitif. "Sachant
qu'un rapprochement de Première Classe et de B & B n'aurait rien de contre nature de
par le profil respectif des enseignes. Au niveau des implantations géographiques, on ne
dénombrerait en outre qu'une petite trentaine de doublons", confient plusieurs
experts. En attendant la conclusion de la vente de la Financière Galaxie qui si elle
aboutit avec Eurazéo s'accompagnera d'un maintien du management dans le capital, il est
clair que le visage de l'hôtellerie française économique est en train de subir une
profonde recomposition. Selon nos informations, d'autres mouvements importants pourraient
en effet se produire dans les prochaines semaines avec l'arrivée de grands noms
étrangers dans l'Hexagone.
Claire Cosson zzz36i
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L'Hôtellerie Restauration n° 2933 Hebdo 15 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE