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du 21 juillet 2005
ÉDITO

Le serveur slovène

Encore une catégorie d'employés susceptible de conforter les convictions des anti-européens, anti-mondialisation et autres anti-travail patentés ! Avec le trop fameux plombier polonais qui n'en demandait pas tant, nous avons connu l'infirmière espagnole, le dentiste belge, et aujourd'hui le réceptionniste tchèque ou le serveur slovène. Pour le plombier polonais, félicitons au passage les autorités de ce grand pays qui a su traiter avec humour notre phobie inattendue en nous envoyant un… mannequin promouvoir les richesses touristiques d'au-delà de l'Oder.
Pas sûr que nous aurions su saisir la même opportunité.
En revanche, nous ne pouvons que continuer à constater les ravages de la pénurie de main-d'oeuvre dans la profession, alors que l'on semble découvrir soudainement que les sommeliers,les maîtres d'hôtel, les cuisiniers français se déclarent heureux de travailler à Singapour, à Shanghai, à New York, à Londres ou à Barcelone. Une telle situation exige un effort particulier d'analyse, voire d'autocritique, à commencer par les pouvoirs publics qui semblent enfin décidés à assouplir les règles du marché du travail.

Dans l'interview que nous a accordé Régis Bulot, président des Relais & Châteaux (voir page 9), il faut retenir qu'en fait, la profession n'attire pas… dans l'Hexagone. Y compris au plus haut niveau : quand les Relais & Châteaux constatent qu'en France, ils disposent à ce jour, en pleine saison estivale, de 300 postes à pourvoir, il faut bien se poser quelques questions essentielles alors que le taux de chômage refuse de baisser en dessous de 10 % de la population active. Car à l'étranger, ça marche pour la profession : réceptionnistes tchèques, serveurs slovènes, femmes de chambre polonaises ou moldaves, occupent les emplois en Allemagne, en Italie ou en Suisse.

C'est pourquoi il faut souhaiter pleine réussite à la politique décidée par le Gouvernement en matière d'assouplissement des règles de recrutement et de droit du travail. Les syndicats de salariés sont dans l'erreur en s'accrochant à un Code du travail obsolète et stérilisant qui ne protège que ceux qui ont un emploi et ne permet pas aux chômeurs de trouver une perspective, les entreprises ne pouvant se décider à embaucher dans un cadre juridique devenu aujourd'hui excessivement rigide.

Le contrat 'nouvelle embauche' est une réelle opportunité pour les petites entreprises de recruter enfin le personnel dont elles ont besoin. À la profession de saisir cette chance en y répondant massivement.
L. H.
zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2934 Hebdo 21 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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