du 28 juillet 2005 |
HÉBERGEMENT |
UNE PREMIÈRE EN FRANCE
Un défibrillateur automatique dans un hôtel
Montbard (31) Cette ville est la première en France à équiper les lieux publics de défibrillateurs automatiques. L'Hôtel de l'Écu est un des six points stratégiques choisis pour disposer ces appareils qui peuvent sauver en cas d'arrêt cardiaque.
De loin, on croirait un téléphone mural. Discret, le défibrillateur automatique est disposé à la réception de l'hôtel de Gérard et Isabelle Coupat. |
La mairie de Montbard a décidé l'installation de défibrillateurs dans ses lieux publics sans attendre qu'une future loi l'y oblige. Depuis le 19 juillet, 6 appareils ont été installés dans la commune (7 000 habitants) : gymnases, gare, mairie, salle des fêtes, et l'Hôtel de l'Écu, seul espace appartenant à une personne privée. Six appareils, et les seuls de ce type présents en France. Une première donc. Gérard Coupat, le propriétaire, explique les raisons de la présence d'un défibrillateur dans son hôtel-restaurant : "Tout d'abord, parce qu'une des conditions indispensables était d'être ouvert 24 h/24, ce qui est notre cas. De plus, nous avons été particulièrement sensibilisés au problème après avoir connu deux cas dans l'hôtel."
À
la portée de tous
L'apparition de défibrillateurs
dans des lieux publics a été rendue possible par le développement de machines
entièrement automatiques, produites par la firme Metronic. Leur emploi est à la portée
de n'importe qui. Dès qu'on en soulève le couvercle, un synthétiseur de parole donne
les instructions à suivre, la première étant de prévenir les secours. Une fois les
électrodes placées sur la poitrine, le défibrillateur effectue un électrocardiogramme
et décide, s'il y a lieu, d'envoyer trois séries de chocs électriques au patient.
La clientèle étrangère ne sera sans doute pas
insensible à cette attention. Car, s'il est vrai que si les seuls de ces appareils
existant en France se trouvent à Montbard, ils sont fort répandus dans les pays
voisins. L'Amérique du Nord les a rendus obligatoires. "Les touristes
étrangers qui viennent ici ont souvent un certain âge, et ils s'étonnent de ne pas voir
de défibrillateur dans nos lieux publics." L'initiative s'inscrit dans le cadre
d'une politique plus globale lancée à Montbard, sous l'impulsion du Dr Jean-Pierre
Rifler, médecin-chef des urgences de l'hôpital de la ville. Celui-ci mène avec la Croix-Rouge des journées de
formation aux gestes élémentaires de survie depuis 1998 qui ont été suivies par près
de 30 % des habitants. C'est le cas des 7 salariés de l'Hôtel de l'Écu qui ont été
volontaires pour être formés sur l'emploi du défibrillateur. "Si besoin est, le
personnel est capable de faire un massage cardiaque", ajoute Gérard Coupat.
Ne
pas rester passif
Et si la défibrillation n'était
pas le traitement qui convient pour sauver la victime ? On répondra à cette objection
que l'appareil n'entre pas en action s'il ne constate pas l'arrêt du coeur. De toute
façon, "il vaut mieux faire quelque chose que de rester passif puisque,
autrement, on est mort dans les 5 minutes", répond le Dr Rifler. Le coût de
l'équipement reste modéré (2 000 E HT) et dans le cas présent, ce sont divers
partenaires (municipalité et sponsors notamment) qui ont assuré le financement. "Mais
j'aurais été prêt à le payer de ma poche. Les vies que l'on sauve le valent bien. Je
crois d'ailleurs que tous les hôtels devraient en être équipés." Bien sûr,
le défibrillateur placé dans l'hôtel doit servir à tout un secteur de la ville, mais
avec ses 15 000 clients annuels, l'Écu a de bonnes chances de devoir s'en servir un jour.
Axel Lenormand zzz36v
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n° 2935 Hebdo 28 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE