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du 28 juillet 2005
PERSPECTIVES

LES SYNDICATS RÉAGISSENT À LA PUBLICATION DE L'ÉTUDE COACH OMNIUM

L'hôtellerie indépendante n'est pas vieillissante, mais fragile

Selon une enquête parue la semaine dernière dans nos colonnes, le parc hôtelier indépendant français doit revoir sa copie. Un constat que récusent dans son ensemble les syndicats patronaux, même s'ils reconnaissent la fragilité du secteur. Début 2006, un rapport du Conseil économique et social, mené par André Daguin, devrait d'ailleurs apporter des éclairages sur les solutions fiscales et sociales à apporter au réseau.

André Daguin a été le premier à s'élever vigoureusement après la publication de l'étude Coach Omnium qui estime que le parc hôtelier français, et en particulier indépendant, "va mal" (lire L'Hôtellerie Restauration du 21 juillet 2005*). Selon Mark Watkins, responsable de la société de consulting, "un quart de l'hôtellerie française classée est vieillissante, voire vétuste, et un bon tiers est à bout de souffle dans son produit. Quant au restant de l'hôtellerie, à peine 1/6e du parc serait irréprochable". La pilule est rude pour le président de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie qui rappelle que cela fait 10 ans que son syndicat travaille à la modernisation des établissements. À l'époque "un tiers" était à la traîne. "Maintenant, il n'y en a plus qu'un quart. C'est pas si mal", revendique André Daguin qui promet, dans le cadre du rapport qu'il anime au Conseil économique et social sur le tourisme, d'apporter des "solutions fiscales ou sociales pour aider ce réseau à se moderniser". Le texte devrait être prêt début 2006. "Ce que je constate, rétorque le patron de la rue d'Anjou, c'est que l'hôtellerie française a besoin d'être aidée comme l'ont été par la défiscalisation les résidences de tourisme ou les chambres d'hôte". Il s'agirait donc surtout d'une hôtellerie fragilisée… Après lecture, Jacques Jond, président de la Fagiht, considère quant à lui que les éléments mis en avant sont "marginaux, annexes et minoritaires". "L'hôtellerie est une profession extrêmement diversifiée et il est impossible de faire des généralités sur les équipements et les desiderata des clients. Nous sommes dans le domaine du subjectif. En revanche, je retiens, moi, de cette étude, que 88 % de la clientèle est satisfaite des hôtels qu'elle fréquente. C'est ça qu'il est important de souligner." Jacques Jond ironise sur l'irréprochabilité réclamée. "Ça veut dire quoi être irréprochable ? L'hôtellerie de luxe doit l'être, certes. Mais tout le monde n'est pas un palace…" Pour Jean-François Girault, dont le syndicat, la CPIH, est entièrement dédié aux indépendants, "la plupart des commentaires sont excessifs". "Il est évident qu'une bonne partie des professionnels au seuil de la retraite n'ont pas les moyens financiers d'investir." Et de pointer du doigt l'État qui a "apporté assistance à d'autres formes d'hébergement, qui ont fait de l'ombre à la petite hôtellerie sans, dans le même temps, lui avoir donné les moyens d'évoluer". Le président de la Confédération note également "la mauvaise image" que ce type d'enquête "à sensation" draine en pleine saison. "Allez, disons que 10 % des hôtels méritent un bon coup de travaux. Ce constat ne nécessite pas des manchettes injustifiées." De son côté, le président du Synhorcat préfère relativiser et "positiver". "C'est vrai que lorsqu'on nous dit que les hôtels de chaîne offrent plus de garanties, on est dans le cadre d'un jugement de valeur et non d'un constat objectif. Cela dit, cet audit a le mérite de lister des causes et il est intéressant de les analyser. Tout ce qui est lié aux événements internationaux ou climatiques ne nous ferons pas avancer. Ce sont les causes franco-françaises sur lesquelles il faut se pencher." Didier Chenet s'inquiète d'ailleurs que la France soit moins un pays de destination que de passage. "Je crois que le coût de l'hôtellerie n'est pas compétitif, à cause de la rigidité administrative qui l'entoure, notamment dans le domaine de l'emploi." Les 35 heures, le lundi de Pentecôte sabordé et des règles concurrentielles à revoir… L'homme de la rue de Gramont ajoute : "Les indépendants osent aller où ne vont pas les chaînes, dans des coins perdus. Ils participent à la vie locale. En outre, il serait bon de comparer ce qui est comparable : je pense que si l'on portait le même regard sur l'hôtellerie dans des pays proches et comparables, l'hôtellerie française n'a franchement pas à rougir."
Sylvie Soubes zzz74v

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L'Hôtellerie Restauration n° 2935 Hebdo 28 juillet 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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