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du 4 août 2005

ÉDITO

Turbulences

Face à des exigences nouvelles de plus en plus pressantes, la vie des entreprises, grandes et petites, s'est singulièrement compliquée ces derniers temps. Dans la profession, ce sont les sociétés les plus connues qui sont aujourd'hui confrontées à de profondes remises en cause, qu'il s'agisse des changements d'actionnaires, de recomposition du capital, des organes de direction ou
des orientations stratégiques indispensables à un développement exigé par le marché, les clients, les actionnaires. Lourde tâche en ces temps d'incertitude économique, de conjoncture aléatoire, de mondialisation débridée.

Ainsi, de Buffalo Grill au Groupe Taittinger en passant par Accor, l'arrivée de nouveaux investisseurs, les projets liés à des impératifs de rentabilité qui déstabilisent des équipes parfois habituées à des vérités d'hier devenues subitement obsolètes provoquent des mouvements de fonds, suscitent rumeurs et commentaires pas toujours inspirés par une stricte rationalité économique. D'autant qu'il faut ajouter aux traditionnelles querelles d'ego et de préséances une nouvelle donne peu propice à la sérénité des décisions.

Naguère, les affaires se traitaient discrètement dans les bureaux feutrés de conseils d'administration d'où ne sortaient que des informations soigneusement et consensuellement filtrées. C'était une autre époque… C'était avant les exploits médiatiques de patrons devenus stars de ciné qui se sont soudainement étonnés qu'on leur demande publiquement des comptes alors qu'on ne cessait de les voir et revoir à la télé ou dans les journaux. Passons.

Mais aujourd'hui que le monde économique semble avoir repris ses esprits, il est surprenant pour tout observateur de bonne foi de constater la permanence de pratiques que l'on croyait révolues. Ainsi le groupe Accor a fait l'objet la semaine dernière d'un traitement qu'il est permis de juger excessif. Que n'a-t-on pas lu sous des plumes généralement mieux inspirées. Il ne nous appartient bien évidemment pas de prendre position sur les différends qui auraient surgi à la tête du premier groupe hôtelier français, mais de s'étonner de certaines expressions : "Pas assez show off" (une nouvelle technique de management ?) ou, injure suprême de la démagogie journalistique avec effet garanti : "Énarque pur jus." Puisqu'il s'agit de Jean-Marc Espalioux, de Paul Dubrule et de Gérard Pélisson, aucun de ces éminents dirigeants ne correspond à ces excès journalistiques qui n'honorent guère leurs auteurs.   
L. H.

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L'Hôtellerie n° 2936 Hebdo 4 août 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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