du 4 août 2005 |
L'ÉVÉNEMENT |
Alors que les
rumeurs courent concernant un possible départ de Jean-Marc Espalioux ACCOR AFFICHE DE BONNES PERFORMANCES POUR LE PREMIER SEMESTRE 2005
Les hasards du calendrier sont parfois malheureux. La preuve. Le leader européen de l'hôtellerie vient de publier ses chiffres pour le 1er semestre 2005. Ces derniers s'avèrent très honorables en ces périodes d'instabilité internationale. Les recettes globales du groupe - qui a ouvert au cours des 6 premiers mois de l'année 101 nouveaux établissements dont 80 % en mandats de gestion et franchise - ont effectivement augmenté de 6,8 % à fin juin atteignant 3,643 MdsE (+ 5 % à périmètre et taux de change constants). Une progression d'autant plus intéressante qu'elle concerne 75 % du portefeuille d'activités de la compagnie fondée en 1967. À commencer par l'hôtellerie économique du Vieux Continent dont le CA (655 ME) a grimpé de 4,3 % (+ 4,2 % dans l'Hexagone), tandis que celui généré aux États-Unis par le même type d'hôtels s'améliorait de 4,8 % (448 ME). Du côté de l'hôtellerie haut et milieu de gamme, la hausse est moindre. Cette division annonce, malgré tout, une croissance de ses recettes de l'ordre de 2,5 % à 1,390 MdsE (à parc et taux de change équivalents). S'agissant du pôle services, les performances réalisées ont elles de quoi remonter le moral des déprimés chroniques. Et pour cause. Le CA a bondi de 12,6 %. "L'évolution favorable du cadre réglementaire a permis de développer de nouveaux marchés : en Belgique (+ 21,8 %) depuis le lancement en 2004 du chèque-emploi domicile, au Royaume-Uni (+ 15,9 %) où l'augmentation de l'avantage fiscal du childcare voucher en avril 2005 a entraîné un accroissement significatif de l'activité ", précise Accor dans un communiqué. Les agences de voyages tirent également leur épingle du jeu. Leurs recettes s'améliorant de 23 % en données publiées et de 9,2 % à périmètre et taux de change comparables. Neufs ans à la tête de l'entreprise Enfin, on constate une tendance haussière analogue pour les autres activités de la firme tels la restauration qui affiche une hausse de 9,1 % au 1er semestre 2005 et également les services à bord des trains dont le chiffre d'affaires a crû de 8,6 % sur la période. Autant d'éléments positifs qui avaient tout lieu de faire couler beaucoup d'encre. Pourtant, ces résultats sont passés inaperçus et n'ont guère été analysés dans le détail. De fait, ce sont les rumeurs d'un possible départ de Jean-Marc Espalioux, actuel président du directoire de Accor, qui ont fait la une de la plupart des journaux généralistes et économiques. L'hebdomadaire Le Point a mis le feu aux poudres. Les 2 fondateurs du groupe, Gérard Pélisson et Paul Dubrule, souhaiteraient en effet installer un nouveau patron à la tête de l'entreprise tout en révisant la composition du directoire (à ce jour, l'instance comprend 4 membres dont Benjamin Cohen, vice-président, John Du Monceau, vice-président délégué, André Martinez et Jacques Stern). Concrètement, le mandat de Jean-Marc Espalioux arrive à échéance en janvier 2006, après 9 ans passés au sein de la compagnie. Il se peut donc logiquement que les membres du conseil de surveillance (parmi lesquels figurent notamment Gérard Pélisson et Paul Dubrule, Prot Baudouin pour BNP-Paribas, Thomas J.Barrack pour Colony Capital LLC, Sébastien Bazin pour Colony Capital SAS, Francis Mayer, d. g. de la Caisse des dépôts ) étudient déjà différentes solutions. À noter que plusieurs noms circulent dans Paris pour éventuellement assurer la succession : Henri Giscard d'Estaing (Club Med), Francis Mayer (Caisse des dépôts et consignation), etc. Sans oublier Gilles Pélisson, neveu de Gérard Pélisson ! Âgé de 48 ans, ce quadra dirige pour l'heure Bouygues Télécom. Diplômé de l'Essec, l'intéressé bénéficie d'une légitimité incontestée au sein du groupe ayant dirigé en son temps la zone Asie-Pacifique de la compagnie, Courtepaille et coprésidé la chaîne Novotel. À la tour Maine
Montparnasse, on se refuse évidemment à tout commentaire. Il n'en demeure pas moins vrai
que d'après nos informations, une réunion s'est bel et bien déroulée, vendredi
dernier, pour évoquer l'avenir du groupe. "Après tout ce qui a été dit et
écrit dernièrement, il est certain que la situation ne peut rester en l'état. Une
décision doit être prise rapidement afin de ramener le calme à la tête de l'entreprise",
explique un proche du dossier. Et de poursuivre : "L'arrivée au capital d'Accor
du fonds d'investissement américain Colony Capital devait un jour ou l'autre avoir des
conséquences au niveau de la direction." Il est vrai que Colony Capital a
injecté en mars dernier 1 MdE dans la firme pour, notamment, en accélérer le
développement. Une mise dont il entend certainement bien tirer 'largement' profit.
Affaire à suivre... zzz36t zzz20h
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L'Hôtellerie n° 2936 Hebdo 4 août 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE