Applicable depuis
le 4 août 2005 CONTRAT
NOUVELLES EMBAUCHES
Créé pour
favoriser l'embauche dans les TPE, le contrat nouvelles embauches, conclu sans
détermination de durée, accorde des modalités de rupture assouplies pendant les 2
premières années afin de permettre aux entreprises d'adapter l'embauche de salariés à
la conjoncture économique ainsi qu'à leur rythme de croissance. Annoncé pour la
rentrée, il est applicable depuis le 4 août suite à la publication d'une ordonnance du
2 août 2005 publiée au Journal officiel du 3 août. Mode d'emploi.
Ce nouveau contrat est un
contrat à durée indéterminée, qui bénéficie d'un régime beaucoup plus souple en
matière de rupture de contrat pendant les 2 premières années à compter de la date de
sa conclusion.
Qui peut l'utiliser ?
Tous les employeurs
qui n'ont pas de salariés ou qui emploient au plus 20 salariés dans leur entreprise
peuvent proposer, pour toute nouvelle embauche, un contrat de travail dénommé 'contrat
nouvelles embauches' (CNE).
Mais attention ! L'ordonnance précise que ce nouveau
contrat ne pourra pas être utilisé pour embaucher un travailleur saisonnier.
Forme du contrat
Ce contrat doit être
établi par écrit. Il s'agit d'un contrat à durée indéterminée qui est conclu
sans détermination de durée. Il est soumis à l'ensemble des règles fixées par le Code
du travail - sauf en ce qui concerne les règles relatives à la rupture du contrat de
travail -, qui obéissent à un régime particulier pendant les 2 premières années à
partir de sa date de conclusion. On peut qualifier cette période de 2 ans de 'super
période d'essai'. Mais pour rompre cette période d'essai, les deux parties doivent
malgré tout respecter un préavis lorsque le salarié bénéficie d'un minimum
d'ancienneté.
Les salariés sont également soumis à
l'ensemble des règles définies par la convention collective du secteur d'activité. Ce
qui signifie que pour les CHR, les salariés embauchés par CNE bénéficieront des
dispositions de la CCN des CHR du 30 avril 1997 ainsi que des 2 avenants du 13 juillet et
du 2 novembre 2004 (sauf, bien sûr, celles relatives à la rupture du contrat).
Passé cette période de 2 ans, ce
contrat redevient un contrat à durée indéterminée de droit commun.
Rupture de contrat
simplifiée
Pendant ces 2 ans
- à compter de la date de conclusion du contrat -, les modalités de rupture sont
simplifiées par rapport au droit commun : le contrat peut être rompu par l'employeur ou
le salarié par simple lettre recommandée avec AR (l'employeur n'a pas besoin de
justifier de la faute du salarié pour rompre le contrat).
Lorsque la rupture du contrat est à
l'initiative de l'employeur, le salarié bénéficie d'un préavis, sauf en cas de faute
grave ou de force majeure. La durée du préavis varie en fonction de l'ancienneté du
salarié :
Le préavis est fixé à 2
semaines si le salarié a plus de 1 mois et moins de 6 mois d'ancienneté.
Le préavis est fixé à 1
mois pour le salarié qui a au moins 6 mois d'ancienneté dans l'entreprise.
Délai de carence
entre 2 contrats
En cas de rupture du
contrat par l'employeur pendant la période des 2 ans, il ne peut être conclu un
nouveau CNE entre le même employeur et le même salarié avant que ne soit écoulé un
délai de 3 mois à compter du jour de la rupture du précédent contrat. Le texte impose
un délai de carence de 3 mois pour l'embauche d'un même salarié, mais rien ne lui
interdit d'embaucher un autre salarié avant la fin de ce délai.
Indemnités à verser
au salarié
Lorsque c'est
l'employeur qui décide de rompre le contrat - sauf cas de faute grave -, il doit
verser au salarié une indemnité égale à 8 % du montant total de la rémunération
brute due au salarié depuis la conclusion du contrat.
Cette indemnité bénéficie du même
régime fiscal et social que l'indemnité de licenciement, c'est-à-dire qu'elle n'est pas
soumise à cotisations sociales ni à l'impôt sur le revenu.
Mais l'employeur doit verser une
contribution égale à 2 % du montant de la rémunération brute du salarié depuis le
début du contrat. Cette contribution devra être versée aux Assedic, puisque destinée
à financer les actions d'accompagnement renforcé du salarié par le service public de
l'emploi en vue de son retour à l'emploi.
12 mois pour contester
la rupture
Dans un souci de
sécurité juridique, il est prévu que le salarié ne bénéficie que d'un délai de 12
mois à partir de
l'envoi de la lettre
recommandée pour contester cette rupture devant les tribunaux. Mais pour être opposable
au salarié, ce délai doit être clairement précisé dans la lettre de rupture.
Dans le régime de droit commun, les
actions en contestation de la validité ou de la régularité du licenciement sont
soumises à la prescription trentenaire.
L'ordonnance précise que les ruptures du
contrat de travail envisagées à l'initiative de l'employeur sont prises en compte pour
la mise en uvre des procédures d'information et de consultation qui régissent les
procédures de licenciement économique collectif. De même, les salariés titulaires d'un
mandat syndical ou représentatifs bénéficient des règles spécifiques de rupture du
contrat lié à leur statut.
Le salarié
bénéficie aussi du droit à formation
Le salarié peut
prétendre aux avantages résultant du droit à congé de formation ainsi que du droit
individuel à formation selon les modalités particulières dont bénéficient les
salariés titulaires d'un contrat à durée déterminée.
Une allocation
forfaitaire peut être accordée au salarié
En cas de rupture du
contrat à l'initiative de l'employeur, le salarié peut bénéficier de l'assurance
chômage selon les règles en vigueur. Mais l'ordonnance prévoit aussi que les salariés
qui ne justifient pas de droits suffisants pour bénéficier de l'assurance chômage (qui
est ouverte que s'ils justifient d'une durée d'activité de 6 mois au cours des 22
derniers mois) peuvent avoir droit à une allocation forfaitaire financée par l'État.
Ainsi, les demandeurs d'emploi ayant été titulaires d'un CNE pendant une période
d'activité continue de 4 mois auront droit pendant 1 mois à une allocation forfaitaire
dont le montant a été fixé à 16,40 E par jour. Ils doivent s'inscrire comme demandeurs
d'emploi dans un délai de 3 mois à compter de la fin du contrat de travail. La demande
de paiement de l'allocation forfaitaire doit être effectuée dans un délai de 6 mois à
compter du jour où l'intéressé remplit les conditions exigées.
Évaluation des
effets de ce nouveau contrat
L'article 5 de cette
ordonnance prévoit que les conditions de mise en uvre du CNE ainsi que ses
effets sur l'emploi feront l'objet (au plus tard le 31 décembre 2008) d'une évaluation
par une commission associant les organisations d'employeurs et de salariés,
représentatives au plan national et interprofessionnel.
Pascale Carbillet zzz60c
Textes de référence Ordonnance n°
2005-893 du 2 août 2005 relative au contrat de travail nouvelles embauches
Décret n° 2005-894 du 2 août
2005 relatif à l'allocation forfaitaire
Rapport au président de la
République relatif à l'ordonnance n° 2005-893 du 2 août 2005 relative au contrat de
travail nouvelles embauches |
. |
Contrat
nouvelles embauches (Statut employé) |
Entre La société :
Représentée par
M..................... agissant en qualité de..................... et ayant tous pouvoirs
à cet effet.
Adresse :
.............................................................................................................
Code NAF :
...........................................................................................................
Et
M
........................................................................................................................
Adresse :
.............................................................................................................
Né le .......................... à,
.....................................................................................
Nationalité
............................................................................................................
Numéro de Sécurité sociale
......................................................................................
Il a été convenu et arrêté ce qui suit :
Article 1 : Objet
Nous vous confirmons votre engagement, sous contrat
nouvelles embauches prévu pour une durée indéterminée en qualité de
à
compter du ................................., dans notre entreprise.
Vous exercerez vos fonctions à l'adresse suivante :
......................................................
M..................... se déclare libre de tout engagement.
La société a déclaré préalablement à son embauche M..................... auprès
de l'Urssaf de
.........................................................................................................................
Article 2 : Fonctions
Vous êtes embauché en qualité de
.........................................................................................................................
au niveau I à l'échelon 2 dans la catégorie employé.
Vos fonctions consisteront notamment à :
................................................................
.........................................................................................................................
Les missions et attributions mentionnées dans cet article ne présentent ni un caractère
exhaustif ni un caractère définitif. Vous pourrez être conduit à effectuer toute
tâche relevant de votre qualification sans que cela puisse constituer une modification
substantielle de votre contrat de travail.
Article 3 : Horaires et jours de repos
La durée du travail de l'entreprise est fixée à 39
heures par semaine, soit 169 heures par mois.
Vous avez droit à 2 jours de repos hebdomadaire dans les conditions prévues par la
convention collective nationale des CHR du 30 avril 1997 et de ses 2 avenants du 13
juillet et du 2 novembre 2004.
Les horaires et jours de repos sont déterminés par l'employeur. Vous êtes tenu de les
respecter. Ils peuvent être modifiés en cas de besoin du service ou de réorganisation.
Ces modifications ne pourront en aucun cas être considérées comme une modification
substantielle du contrat de travail.
Article 4 : Rémunération
Votre salaire mensuel est fixé à ..................... E bruts plus avantages en nature nourriture, à raison de .................................................................................................................
Votre rémunération vous sera versée à l'échéance de chaque mois.
Article 5 : Rupture du contrat et indemnités
S'agissant d'un contrat nouvelles embauches, en cas de
rupture du contrat de travail à l'initiative de l'employeur pendant une période de 2 ans
à compter de la conclusion du contrat - sauf en cas de faute grave ou de force majeure -,
vous aurez droit à un préavis de :
2 semaines si vous justifiez d'au moins 1 mois d'ancienneté jusqu'à moins de 6
mois ;
1 mois si vous justifiez au minimum de 6 mois d'ancienneté jusqu'à moins de 2
ans.
La rupture sera notifiée par lettre recommandée avec accusé de réception.
En cas de rupture du contrat à l'initiative de l'employeur, sauf en cas de faute grave,
vous bénéficierez d'une indemnité correspondant à 8 % du montant total de votre
rémunération brute perçue depuis la conclusion de votre contrat.
Vous avez un délai de 12 mois à compter de l'envoi de la lettre recommandée avec
accusé de réception vous notifiant la rupture du contrat pour contester cette rupture
devant les tribunaux.
Article 6 : Démission
En cas de démission, vous devrez la notifier par lettre
recommandée avec accusé de réception et respecter un délai-congé de :
- 8 jours si vous justifiez de moins de 6 mois d'ancienneté ;
- 15 jours si vous justifiez de plus de 6 mois et moins de 2 ans d'ancienneté ;
- 1 mois si vous justifiez de plus de 2 ans d'ancienneté.
Sauf accord express entre les deux parties, l'inobservation du délai-congé pourra donner
lieu à dommages-intérêts au minimum égaux au montant du salaire restant à courir.
Article 7 : Congés payés
Conformément à la législation en vigueur, vous
bénéficiez de 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail effectif, soit
30 jours pour une période de travail calculée du 1er juin de l'année
précédente au 31 mai de l'année en cours. Vous bénéficiez, en outre, conformément à
l'article 11 de l'avenant du 13 juillet 2004, d'un congé conventionnel à raison de 0,5
jour ouvrable par mois de travail effectif.
Article 8 : Règlement intérieur
Vous êtes soumis au règlement intérieur de
l'entreprise.
Article 9 : Convention collective
Vous bénéficiez des dispositions de la convention
collective nationale des CHR du 30 avril 1997 et de ses avenants n° 1 du 13 juillet 2004
et du 2 novembre 2004.
Article 10 : La caisse de retraite
dont vous dépendrez est :
...........................................................................................
Vous bénéficierez également d'un régime de prévoyance complémentaire auprès de :
...............................................................................................................................
Fait en double exemplaire
À
........................................., le
...............................................
Signature de l'employeur
(précisez le nom et le titre de l'employeur)
Signature du salarié
(précédée de la mention 'lu et approuvé')
|
. |
VOUS RÉAGISSEZ |
Que pensez-vous du contrat nouvelles
embauches ? Depuis jeudi 4
août, le contrat nouvelles embauches (CNE) est en marche. Il concerne les entreprises qui
emploient jusqu'à 20 salariés. Ce contrat, destiné comme son nom l'indique à recruter,
est "sans détermination de durée", et pendant 2 ans, il peut
être rompu à tout moment. Dans la
restauration - un secteur qui connaît des variations d'activité importantes -, comment
cette mesure est-elle perçue ? Voici la réponse de 4 patrons d'Île-de-France.
Réactions recueillies par Louis-Cyril
Tharaux
Seine-Saint-Denis
Alain François, Le Coq de la Maison Blanche à Saint-Ouen
C'est intéressant, mais ça ne
va pas non plus être un changement majeur. Naturellement, cela m'incitera à embaucher,
mais ce dont nous avons surtout besoin, c'est d'un bon personnel. Quant à la possibilité
pour l'employeur de licencier plus facilement, je veux dire que, lorsqu'on embauche, ce
n'est pas pour licencier mais pour conserver un esprit d'équipe au sein de l'entreprise.
Par contre, ce contrat peut apporter une sécurité aux professionnels qui connaissent des
difficultés économiques.
Hauts-de-Seine
Yves Boussuge, Café
Grand Place, La Défense
Personnellement, cela ne va pas
me changer grand-chose, mes employés étant là à demeure depuis très longtemps. Pour
ceux qui travaillent de façon saisonnière, en revanche, ça peut être intéressant.
C'est une flexibilité pour l'employeur, mais enfin pour l'employé, c'est peut-être
moins bien ; pendant 2 ans, il ne peut pas dire qu'il est embauché
définitivement
Il faudrait que ce contrat puisse contenter les deux parties.
José
Marques, Le Garçon de Café à Clichy
Je pense que c'est pas mal car ça va peut-être
nous permettre d'embaucher plus facilement, en particulier en cuisine, où nous avons des
difficultés à recruter. Autrement, je ne sais pas trop ce que ça va changer pour le
salarié par rapport au 1 + 1 (N.D.L.R. : CDD de 1 an renouvelable). J'attends de
voir.
Val-de-Marne
Yvette Combourieu, restauratrice
à Charenton
C'est une bonne chose. À l'heure
actuelle, il est très difficile de trouver du personnel et difficile également de faire
marcher le commerce. Ce contrat peut apporter un dynamisme au secteur de la restauration.
Il permet une liberté d'embauche : justement, s'il y a une baisse d'activité, on n'est
pas lié à l'employé comme lorsqu'il s'agit d'un CDD ou d'un CDI. zzz60c |
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