du 13 octobre 2005 |
ÉDITO |
Et maintenant ?
Le long silence qui suit les batailles s'est emparé de la tour Montparnasse où trône l'état-major de Accor qui prise peu les bureaux 'historiques' du siège social à Évry, ce qui peut se comprendre. Quelle histoire ! Certes, ce n'est pas la première fois que le remplacement d'un dirigeant d'une grande entreprise se déroule dans le tumulte médiatique. Souvenons-nous du débarquement de J.-M. Messier de Vivendi. Il n'empêche, la période estivale traditionnellement pauvre en actualité d'envergure ne peut expliquer les débordements en tout genre auxquels a donné lieu la succession de Jean-Marc Espalioux.
Alors, le feuilleton de l'été a vite pris des tournures de règlement de comptes par voie de presse. Faut-il rappeler le vocabulaire fleuri employé à cette occasion, de 'petits meurtres entre amis' à 'règlement de comptes à OK Accor' en passant par les amabilités du genre 'papys flingueurs' sans oublier les 'étonnements' des banquiers soudainement soucieux de 'bonne gouvernance' ? Toute cette vaine agitation pour aboutir à une décision envisagée depuis le début du processus : la nomination à la tête du groupe de Gilles Pélisson, dont les capacités ne peuvent être mises en doute malgré sa proximité familiale avec son oncle Gérard, cofondateur de Accor. Et la communauté financière garde la tête haute, en obtenant la désignation de Serge Weinberg à la présidence du conseil de surveillance.
Et Accor, dans tout cela ? Car pendant la 'crise' (au fait, Accor se porte plutôt bien avec un cours d'actions en hausse de 82 % depuis mars 2003 et des profits semestriels en progression de 144 % sur ceux de 2004), on n'a jamais lu ou entendu les mots 'clients', 'hôtels', 'développement', 'franchisés' et encore moins 'équipes', 'salariés' ou 'collaborateurs'. Seraient-ce des gros mots ?
C'est la
lourde tâche qui attend Gilles Pélisson dès sa prise de fonction : renouer avec le dynamisme de Paul Dubrule et de Gérard Pélisson,
motiver un encadrement passablement désappointé par le dédain qu'il ressent, regagner
la confiance des franchisés dont la patience a été mise à rude épreuve, sans oublier
l'inlassable poursuite de l'excellence au service du client, qui a été un peu (on est
gentil) oublié dans l'affaire. Bref, il est temps pour Accor de reprendre ses esprits et
de retrouver une âme, celle insufflée par les cofondateurs du groupe à partir d'un
motel ouvert à l'aéroport de Lille en 1967 à l'enseigne Novotel. Pour les 170 000
collaborateurs du groupe, il est indispensable de savoir pourquoi on se bat, ce qui
n'était pas vraiment évident ces derniers temps, même si la photo Harcourt de Paul
Dubrule et de Gérard Pélisson est encore accrochée - on a vérifié - aux murs des
réceptions. Pourvu qu'elle y reste
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2946 Hebdo 13 octobre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE