du 10 novembre 2005 |
COURRIER DES LECTEURS |
Une indemnité de 12 % pour les congés payés
Dans quel texte de loi trouvez-vous que l'indemnité compensatrice de congés payés s'élève maintenant à 12 % du brut perçu ? (C. B. par courriel)
L'indemnité de congés payés est égale au 10e de la rémunération totale perçue par le salarié au cours de la période de référence (article L.223-11, alinéa 1 du Code du travail).
La période de référence pour le calcul de la durée des congés et de l'indemnité correspondante est la période du 1er juin d'une année au 31 mai de l'année suivante (article R.223-1 du Code du travail).
Le 10e de la rémunération de référence correspond au droit à congé légal acquis par le salarié sur la base de 2,5 jours ouvrables par mois de travail. Lorsque la durée du congé est différente de la durée normale, l'indemnité est calculée proportionnellement à la durée des congés qui est effectivement due (article L.223-11, alinéa 2 du Code du travail), y compris pour les salariés dont le droit à congé est incomplet, c'est-à-dire les salariés en contrat à durée déterminée.
Donc, pour un salarié des CHR qui a droit à 36 jours ouvrables de congé (30 jours de congés payés légaux plus 6 jours de congés conventionnels), l'indemnité est égale au 1/10e de la rémunération totale multiplié par le rapport 36/30, ce qui donne 1/10e x 36/30 = 0,12 soit, 12 %. zzz60o
Vous pouvez déduire les repas non consommés de vos salariés
Pourriez-vous me renseigner sur un problème d'avantages en nature repas. En effet, nous mettons à la disposition de notre personnel de restaurant 2 repas par jour que nous décomptons sur leur bulletin de salaire - pris ou pas pris vu qu'il est mis à leur disposition. Mon problème aujourd'hui est qu'une personne m'a signalé qu'elle faisait le ramadan pendant 1 mois et que, de ce fait, elle ne prendra pas de repas. Puis-je les lui décompter tout de même car c'est son problème, ou dois-je les lui mettre en indemnité compensatrice avantages en nature ? (T. M. d'Évreux)
Aux termes des articles D.141-6 et suivants du Code du travail, les employeurs des CHR ont l'obligation de nourrir gratuitement leur personnel ou de leur verser une indemnité compensatrice. C'est l'employeur qui choisit de nourrir effectivement ses salariés ou de leur verser une indemnité compensatrice, s'il ne peut les nourrir.
Dans les deux cas, ces avantages en nature qui sont
évalués à 3,11 E par repas doivent figurer dans le salaire brut afin d'être soumis à
cotisations sociales. Si le salarié consomme réellement ses repas, ils seront déduits
du salaire net.
Par contre, si l'employeur met des repas à la disposition d'un salarié et que ce dernier
choisit de ne pas les consommer pour quelque raison que ce soit, l'employeur a le droit de
procéder à la déduction de ces repas comme si le salarié avait réellement consommé
les repas.
En effet, dans un arrêt du 16 février 1994, la Cour de cassation a permis à l'employeur de décompter les repas qu'il a mis à la disposition du salarié et que celui-ci n'a pas voulu manger. Dans cet arrêt, un salarié musulman qui n'avait pas mangé dans l'établissement pendant le ramadan réclamait le paiement d'une indemnité compensatrice de nourriture pour ces repas non pris. Les juges ont ici considéré que l'employeur n'avait pas à rembourser ces repas dans la mesure où il les avait mis à la disposition de ce salarié. Donc, si vous mettez des repas à la disposition de votre salarié qui refuse de les consommer, y compris pour des raisons religieuses, ils sont considérés comme consommés, et vous êtes en droit de déduire ces repas à la fin du bulletin de paie. zzz60r
Comment faire travailler et payer le vendredi 11 novembre
Le 11 novembre est un jour férié ordinaire. Ce qui veut dire que le Code du travail ne prévoit rien pour ce jour, qui peut être travaillé, et ce, sans aucune majoration de salaire. Les repos ou majorations de salaire pour les jours fériés ordinaires sont prévus par les conventions collectives, usages, contrats de travail
La convention collective des CHR du 30 avril 1997 a
instauré le principe de 3 jours fériés en plus du 1er mai. Mais tous les
salariés des CHR ne bénéficient pas automatiquement de ces jours fériés
supplémentaires. En effet, dans les établissements permanents, ne peuvent prétendre à
ces 3 jours supplémentaires que les salariés qui ont 1 an d'ancienneté dans
l'entreprise. Quant aux travailleurs saisonniers, ils doivent eux aussi remplir des
conditions d'ancienneté, qui s'apprécient différemment, et
le nombre de jours fériés ordinaires auxquels ils ont droit va dépendre de la durée
d'ouverture de l'établissement. Pour pouvoir bénéficier de jours fériés
supplémentaires, les salariés saisonniers doivent avoir effectué 2 saisons
consécutives chez un même employeur. Si l'établissement saisonnier est ouvert moins de
4 mois, le salarié n'a droit qu'à 1 jour férié ordinaire (en plus du 1er
mai) ; si la période d'ouverture est comprise entre 4 et 9 mois, il a droit à 2 jours
fériés en plus du 1er mai.
Nous rappelons à nos lecteurs que les principes institués par la convention collective
des CHR constituent des minima. Il est évident que si les salariés bénéficiaient
déjà des 10 jours fériés ordinaires avant la mise en place de la convention
collective, cela constitue des avantages acquis qu'ils doivent conserver. C'est
l'employeur qui choisit les 3 jours fériés qu'il va accorder parmi les 10 prévus par le
Code du travail (1er janvier, lundi de Pâques, 8 mai, Ascension, lundi de
Pentecôte, 14 juillet, 15 août, 1er novembre, 11 novembre, Noël). La
convention accordant une grande liberté à l'employeur quant à la mise en place des
jours fériés, cette liberté ne doit pas conduire à la suppression de ces jours. La
convention prévoit en outre que c'est seulement dans l'hypothèse où l'activité de
l'établissement nécessiterait la présence des salariés pendant les jours fériés
retenus que le salarié devra bénéficier d'une journée de récupération en
compensation.
Nous rappelons à nos lecteurs que l'avenant n° 1 du 13 juillet 2004 prévoit 2 jours fériés supplémentaires en plus de ces 3 jours fériés, mais ils ne seront accordés qu'à partir du 1er juillet 2006 pour le premier et du 1er juillet 2006 pour le suivant, sachant aussi que les entreprises à 37 heures bénéficient d'un délai supplémentaire de 1 an pour les mettre en application. zzz60o
Pauvres gauchers !
Mon fils est à l'école hôtelière de Perpignan, et il est gaucher. Malheureusement, la mallette de couteaux que nous avons achetée avec le trousseau ne comporte qu'une paire de ciseaux à poissons pour droitier. Il rencontre beaucoup de difficultés. Son professeur ne sait pas où s'en procurer, et de mon côté, j'ai interrogé une quantité de fournisseurs et personne n'est capable de me renseigner. Pouvez-vous m'aider ? (N. R. de Perpignan)
Effectivement, ce n'est pas évident à trouver ! Il n'existe pas de ciseaux à poissons pour gaucher ! Seule la société Fischer-Castet de Thiers propose un modèle pour gaucher 'multiservice' de 22 cm, mais ce n'est pas un modèle cranté. Nous aussi avons beaucoup cherché, et partout, la réponse est la même : "Il n'y a pas de 'marché' pour ce type de produit "
La société Lejeune propose des ouvre-boîtes et des économes pour gauchers, mais pas de ciseaux crantés Dommage !
Mais restez confiante, si les fabricants français restent frileux, d'autres ne vont pas hésiter. D'ailleurs, si vous avez le courage, il existe un site
(en anglais) entièrement dédié aux gauchers où vous pourrez acheter pas mal d'accessoires : couteaux, une grande quantité de ciseaux (mais pas de crantés à l'horizon pour les cuisiniers !), ustensiles de cuisine, etc. Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter le site internet www.anythingleft-handed.co.uk
Vous pouvez aussi prendre l'Eurostar pour Londres, ils ont une boutique sur Brewer Street. zzz42x
Fischer-Castet - tél. : 04 73 80 29 85
Société Lejeune - tél. : 01 47 90 51 93
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2950 Hebdo 10 Novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE