du 17 novembre 2005 |
COURRIER DES LECTEURS |
Un hôtelier doit-il indemniser les rayures du véhicule d'un client ?
Un de mes clients a garé sa voiture dans le parking de mon hôtel lors de son séjour. Quelques jours plus tard, il me demande de prendre en charge la remise en état de sa voiture qui aurait, soi-disant, été rayée sur le parking. N'est-ce pas un peu facile de réagir si tard ? Que puis-je faire ? (P. H. par courriel)
Dans
un premier temps, rappelons les dispositions prévues par le Code civil. L'article
1953 prévoit une responsabilité illimitée si le client "a déposé entre ses
mains" un objet de toute nature qui s'avère volé ou détérioré. Dans ce cas,
la responsabilité de l'hôtelier peut être ainsi présumée et sans limite de garantie
pour un véhicule confié au concierge ou au voiturier de l'hôtel et qui est rayée.
Cette responsabilité est plafonnée à 100 fois le prix de
la chambre dans tous les autres cas. En l'espèce, le client de l'hôtel est présumé
avoir droit à une indemnité limitée à ce plafond s'il a garé lui-même son véhicule
et s'il le retrouve rayé.
À moins que 'le voyageur' ne démontre une faute de l'hôtelier ou de ses préposés,
auquel cas la responsabilité de l'hôtelier redevient illimitée. Ce qui sera le cas si
le client peut prouver que le personnel a rayé le véhicule en le déplaçant.
L'article 1954 du Code civil qui concerne les objets laissés dans les véhicules
et qui présume la responsabilité de
l'hôtelier jusqu'à 50 fois le prix de la chambre ne s'applique pas bien sûr à une
rayure extérieure.
En revanche, l'hôtelier et son assureur peuvent combattre
la présomption de responsabilité qui pèse sur eux de façon illimitée (véhicule
confié entre les mains de l'hôtelier ou de ses préposés ou faute prouvée) ou jusqu'à
100 fois le prix de la chambre (autre cas) s'il arrive à démontrer lui-même la faute de
son client (par exemple, un véhicule garé trop près d'un autre) ou s'il parvient à
prouver après expertise que la rayure est ancienne, et n'a pas pu être commise chez lui.
Rappelons enfin que ce qui précède ne s'applique pas aux dommages sur un parking dont
l'hôtelier n'a pas la garde ni aux clients du restaurant et non de l'hôtel, qui
doivent dans tous les cas prouver une faute de l'établissement.
Benoît Florin, docteur en droit zzz66e
"J'ouvre un café"
Où puis-je trouver toute la réglementation concernant les bars ? (R. M. par courriel)
Il existe un livre qui vous donne toutes les informations à connaître pour ouvrir et exploiter un débit de boissons. Il s'agit de l'ouvrage J'ouvre un café de Denis Legoupil aux Éditions Cecod. Dans ce livre, vous trouverez non seulement toute la législation applicable à un café, mais aussi tout ce qui concerne le droit des licences, le respect de la réglementation sur l'information et le service au consommateur, ainsi que les formalités administratives à effectuer pour l'ouverture d'un établissement, sans oublier des conseils relatifs à la vie de ce type d'entreprise. Pour vous procurer cet ouvrage, il vous suffit de le commander aux Éditions BPI aux coordonnées suivantes :
Éditions BPI
Espace Clichy
38 rue Mozart
92587 Clichy Cedex
Tél. : 01 41 40 81 40 · Fax : 01 41 40 81 41
www.editions-bpi.fr
zzz82
La convention collective ne prévoit pas de prime d'ancienneté
Je travaille en tant que serveuse en restauration (bar, brasserie) depuis le mois de novembre 2000, et n'ayant pas de prime d'ancienneté figurant sur ma fiche de paie, je voudrais savoir comment cette dernière se calcule et à partir de quelle date je peux considérer y avoir droit. J'ai connaissance que dans certaines branches, l'ancienneté se calcule à partir de la 3e année. Pouvez-vous me renseigner ? Merci par avance de votre réponse. (I. G. par courriel)
Il
n'existe pas de règle générale qui fixe les conditions d'attribution et les modalités
de calcul d'une prime d'ancienneté, car la loi ne prévoit pas l'obligation de mettre
en place une telle prime. Une prime d'ancienneté résulte soit du contrat de travail,
soit de la convention collective ou d'un usage dans l'entreprise, mais pas de la loi.
Précisons que ni la convention collective des CHR du 30 avril 1997 ni l'avenant n° 1 du
13 juillet 2004 ne prévoient l'octroi d'une telle prime. Autrement dit, si rien n'est
prévu dans le contrat de travail et s'il n'existe pas un tel usage dans votre entreprise,
il n'y a aucun droit à une prime d'ancienneté - un salarié peut même effectuer la
totalité de sa carrière dans une entreprise sans bénéficier de prime d'ancienneté.
La prime d'ancienneté est bien souvent un avantage
conventionnel qui a pour but de fidéliser les salariés dans une entreprise, mais
cette possibilité est peu utilisée par les professionnels des CHR. En raison du turnover
important des employés dans la profession, il serait d'ailleurs peut-être opportun pour
les employeurs de mettre en place une telle prime pour motiver et conserver leurs
salariés. zzz60r
Pierrade ® est une marque déposée
Responsable de la cuisine d'un restaurant en Bretagne, je suis en train de préparer ma carte d'hiver où je voudrais mettre des Pierrade. La propriétaire du restaurant me dit que l'on n'a pas le droit d'utiliser le mot Pierrade pour désigner cette façon de cuire les aliments, que c'est réglementé, et que si l'on veut pouvoir l'écrire sur la carte, on doit payer un droit. Qu'en est-il exactement ? Si c'est le cas, depuis quand et qui détient ce droit, et qu'a-t-on le droit d'utiliser pour définir cette spécialité ? Merci par avance pour votre réponse car je dois mettre mes cartes en route très prochainement. (L. Y. par courriel)
La Pierrade est une marque déposée, et à ce
titre, son utilisation est soumise à autorisation. Le fait d'utiliser une marque
protégée auprès de l'Inpi sans autorisation de son propriétaire constitue une
contrefaçon de marque, qui constitue un délit prévu et sanctionné par les articles
L.716-9 et L.716-10 du Code de la propriété intellectuelle.
En effet, le Code de la propriété intellectuelle prévoit
que l'enregistrement de la marque confère à son titulaire un droit de propriété sur
cette marque pour les produits et services qu'il a désignés (article L.713.1).
En conséquence, sont interdits -sauf autorisation du propriétaire - la reproduction,
l'usage ou l'apposition d'une marque reproductive pour les produits et services identiques
à ceux désignés dans l'enregistrement (article L.716.10).
L'article L.716.9 prévoit d'ailleurs que
sera puni d'une amende de 914 à 1 829 E quiconque aura reproduit, imité, utilisé,
apposé, supprimé ou modifié une marque, une collective de certification, en violation
des droits conférés par son enregistrement et des interdictions qui découlent de
celui-ci.
Les
restaurateurs qui veulent utiliser la marque Pierrade sur leur carte ou leurs menus
doivent demander l'autorisation moyennant le paiement d'une redevance de licence annuelle
de 105 E TTC (87,80 E HT). Ils recevront alors une vignette justificative ainsi qu'une
facture pour leur comptabilité.
Sans autorisation, vous ne pouvez pas utiliser la marque Pierrade, mais rien ne vous
empêche de préciser sur vos cartes 'cuisson sur pierre'. Cela dit, il est vrai que cela
est moins vendeur. Plus d'infos sur www.pierrade.com zzz66
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2951 Hebdo 17 Novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE