du 17 novembre 2005 |
DU CV À L'EMBAUCHE |
PRIORITÉ AU RECRUTEMENT ET À LA FORMATION
Alain Fontaine, patron hors normes
Paris (IIe) Le Restaurant Le Mesturet mixe les emplois à temps plein et à temps partiel, les profils et les nationalités de ses employés. Avec une constante : la formation en cascade sans chercher à fidéliser trop longtemps.
Au sein de l'équipe d'Alain Fontaine, patron du Restaurant Le Mesturet (5 personnes en salle, 4 en cuisine, et 160 couverts par jour), les mots d'ordre sont respect et convivialité. |
La
formation en cascade consiste à former l'un de vos collaborateurs de façon à ce qu'il
devienne capable lui-même de délivrer le savoir-faire acquis à d'autres membres de
l'entreprise, et cela nécessite de trouver celui qui a la fibre pédagogique",
explique Alain Fontaine, propriétaire du Restaurant Le Mesturet situé à deux pas de la
Bourse dans le IIe arrondissement de Paris. "J'ai découvert et saisi
l'importance de la formation continue en interne pendant mes 10 années passées chez
Eurest, de 1981 à 1991. Parmi mes missions, j'ai eu la responsabilité du bon
fonctionnement des restaurants gastronomiques situés dans les résidences pour personnes
âgées Les Hespérides. Le concept était complètement nouveau pour l'époque et
nécessitait une formation interne de base qui puisse être transmise d'équipe en
équipe, de façon à ce que le concept se perpétue", se souvient cet
indépendant qui a ensuite géré simultanément 4 affaires parisiennes avec un associé
(L'Oulette, La Baracane, un Club House de golf et le Café Bleu de chez Lanvin).
En 2002, il vend ses parts, et s'accorde un an de
repos
Ce qui ne l'empêche pas de réfléchir à un nouveau concept. Et, quand il
crée Le Mesturet en 2003, c'est avec l'idée d'en faire une 'auberge de ville'. "Je
veux que le client qui passe la porte du Mesturet sente un accueil chaleureux, sincère et
convivial, que ce soit le matin, à midi ou le soir", explique-t-il. Pour y
parvenir, il met le recrutement et la formation au coeur de ses priorités.
Côté recrutement d'abord, Alain Fontaine embauche volontairement des personnes
d'horizons divers au passé professionnel très souvent atypique, parfois chaotique, ou
tout simplement des personnes sans grand bagage scolaire
Ils ne sont pas rares à
avoir retrouvé goût au travail et à la vie sociale après quelque temps passé au
Mesturet. C'est en tout cas l'un des buts recherchés par Alain Fontaine.
Je
forme mes salariés pour eux
Ce dernier est convaincu qu'être
patron, ce n'est pas seulement être à la tête d'une entreprise, c'est aussi lui donner
une vocation socialisante. Et c'est la raison pour laquelle il ne cherche pas à garder
son personnel à tout prix. L'ancienneté moyenne est de 2 à 3 ans (exception faite de
son chef de cuisine Pascal Brot avec qui il travaille depuis plus de 10 ans). "Je
ne forme pas mes salariés pour moi, mais pour eux. Et, il me paraît naturel, et même
encourageant, qu'ils aient envie de vivre une expérience professionnelle différente au
bout de quelques mois ou de quelques années", complète Alain Fontaine. Preuve
que sa méthode de gestion des ressources humaines est appréciée : il a rarement
besoin de passer des annonces d'emploi. Le plus souvent, il se contente des candidatures
spontanées qui lui arrivent en quantité suffisante via le bouche à oreille. "Donner
de l'importance à l'embauche, c'est une façon de dire au candidat : 'Attention ! Tu
postules pour entrer dans ma maison. Pour y entrer et pour y rester quelque temps, il te
faudra la respecter. Car l'entreprise c'est du 'donnant-donnant'. Elle doit permettre à
chacun de s'enrichir. Et cela passe avant tout par un respect mutuel'", développe le
patron du Mesturet. Après un premier entretien individuel, quand un candidat lui plaît,
il l'invite à venir déjeuner au bar. "Comme ça, il aperçoit l'univers dans
lequel je lui propose de s'intégrer. L'ambiance doit lui plaire et lui donner envie de
s'impliquer."
Une fois engagés, que ce soit à mi-temps, à
temps partiel ou à temps complet en CDI, en CDD ou en contrat d'apprentissage, Alain
Fontaine met un point d'honneur à leur délivrer personnellement une formation
individuelle. Celle-ci, ni rigide ni formelle, n'en est pas moins régulière. "Je
me réserve 1 h 30 par jour, pour former un salarié sur un point particulier."
Pour Alain Fontaine, il est important de consacrer du temps à ses salariés pour susciter
l'envie d'apprendre et la volonté de progresser. "Le salaire et les jours de
repos c'est important, mais il n'y a pas que ça. L'échange par la formation, c'est aussi
un moteur de motivation", conclut-il.
Tiphaine Beausseron zzz54r RE0607
Restaurant
Le Mesturet
77 rue de Richelieu
75002 Paris
Tél. : 01 42 97 40 68
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L'Hôtellerie Restauration n° 2951 Hebdo 17 Novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE