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du 24 novembre 2005
LICENCE IV

À L'HEURE DE L'APÉRO

La bière et le petit blanc d'abord…

Répression accrue de l'alcoolisme, budgets de plus en plus serrés, l'apéro n'est plus ce qu'il était. Selon un sondage L'Hôtellerie Restauration/Conso CHD, les alcools forts perdant de plus en plus de terrain au profit de boissons réputées moins nocives et plus abordables. Mais le chiffre essentiel à retenir est révélateur : 70 % des établissements ont enregistré une baisse globale de la consommation d'alcool au cours des 6 derniers mois. Enquête.

Les 3/4 des établissements ayant une activité effective de débits de boissons offrent un accompagnement en apéritif à leurs convives (chips, graines, etc.), et près d'un tiers propose plus de 2 variétés d'accompagnement différentes.
Au sein des différentes boissons consommées à l'apéritif, la donne a considérablement changé ces dernières années : la principale boisson servie à l'apéritif à l'heure du déjeuner est la bière suivie d'un verre de vin blanc et de l'anis (qui varie en fonction de la zone géographique concernée).
Pour le soir, la consommation est un peu différente, l'alcool le plus demandé est le cocktail maison suivi de la bière.
Le poids de l'alcool fort est très faible, et ne concerne que les apéritifs du soir : 10 % des établissements considèrent l'alcool fort comme leur apéritif n° 1, contre seulement 1 % à midi. On peut d'ores et déjà penser que ce résultat risque de diminuer dans les prochaines années.

Faible prescription d'une marque
Nous avons également interrogé les CHR concernant les alcools forts, et la capacité de prescription du personnel de l'établissement. Dans la plupart des cas, les serveurs ne conseillent pas de marques spécifiques aux clients en matière de whiskies. Mais on note que dans les établissements où l'on incite son personnel à proposer des marques, les motivations ne sont pas liées à la promotion et aux animations proposées par la marque.
Souvent, la marque de whisky suggérée au consommateur est liée à la thématique de l'établissement, et bien entendu, à la qualité du produit. Dans ce cadre, la notoriété de la marque est décisive.
Ces 6 derniers mois, 70 % des établissements ont noté une baisse globale de la consommation d'alcool, et pour la moitié d'entre eux, pour des raisons législatives.
Sur la question de la tendance globale actuelle du marché, nos internautes nous ont confirmé la mauvaise conjoncture de l'activité en ce qui
concerne l'alcool. Ils se sont exprimés par l'intermédiaire d'une question à réponse libre. Et nous avons dégagé leurs principales préoccupations.

Peur du gendarme et effet euro
Les ressentiments des débits de boissons reviennent souvent de façon identique, pour expliquer les raisons pour lesquelles les consommations d'alcool et d'apéritifs ont diminué. Mais aussi pour nous donner leur opinion concernant l'avenir de cette activité.
Après de lourdes mesures législatives sur le taux d'alcoolémie, la baisse d'alcool est très importante, principalement sur les alcools classiques : aujourd'hui, les clients vont avoir tendance à consommer des alcools plus légers tels que kirs, bouteilles de vin, vins au verre, coupes de champagne, bières, boissons anisées, etc.
Les consommateurs ont 'la peur du gendarme' et se limitent donc sur les quantités d'alcool consommées, d'où l'augmentation logique des boissons à faible degré d'alcool, voire sans alcool, à plus faible marge.
De plus, les restaurateurs et les débitants de boissons se plaignent de la hausse des prix d'achat de leurs boissons auprès de leurs fournisseurs, qu'ils expliquent notamment par 'l'effet euro'.
Il faut aussi noter une diminution de la consommation d'alcool dans les cafés. Le consommateur achète ses alcools en grande surface (à coût plus faible) et préfère consommer chez lui.
La consommation d'alcool a diminué ainsi que les habitudes des Français qui prennent de moins en moins d'apéritifs. Quant aux digestifs, ils ont pratiquement disparu : "Il n'y a plus que les touristes qui en consomment."

Demande de convivialité
Selon les débitants de boissons, il faut relancer l'activité, attirer des consommateurs nouveaux par des apéritifs originaux ou des animations organisées par les distributeurs, car les gens recherchent "de la convivialité et des idées intéressantes".
Le comportement des clients a changé : ils préfèrent boire moins, mais mieux : vins de qualité, alcools de marque.
La tendance étant aux alcools légers, les débits de boissons proposent des alcools plus variés et des cocktails originaux fabriqués maison.
On remarque que lorsque les consommateurs n'ont pas de contraintes en rapport avec la conduite, ils boivent plus volontiers. On voit se développer le principe suivant "Celui qui conduit ne boit pas", mais la diminution des budgets de consommation est alors une contrainte de substitution, voire complémentaire. Parfois, la menace du gendarme apparaît comme une excuse pour limiter la dépense selon certains établissements.
Les restaurants réclament alors une aide gouvernementale pour relancer l'activité et inciter la consommation, ainsi qu'une baisse de la TVA.
Un restaurateur s'exprime : "La peur du gendarme (et de la perte de son permis) est devenue l'excuse pour ne plus consommer. Les consommateurs invitent chez eux ou se font inviter et boivent du coup plus que de raison, car la plupart ne prennent pas le volant. Résultat : les gens ne sortent plus autant…" zzz46a

Le panel on line de Conso CHD
Plus d'un millier de CHR ont rejoint le panel en ligne des professionnels internautes organisé par l'institut de sondage spécialisé L'Hôtellerie Restauration/ Conso CHD. Ces établissements donnent leur opinion en répondant régulièrement à nos enquêtes. Cette fois-ci, la question portait sur la consommation d'alcool.
Méthodologie : Questionnaire administré par internet et envoyé à 450 établissements ayant une activité de débit de boissons (activité principale ou complémentaire). Échantillon de 364 répondants.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2952 Hebdo 24 novembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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