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	du 1er décembre 2005	VIE PROFESSIONNELLE

PENDANT LA RÉNOVATION DU QUARTIER DE LA GARE

Les hôteliers-restaurateurs font le dos rond

Saint-Étienne (42)

Le quartier de la gare Châteaucreux pendant les travaux.

Rénovation complète du quartier de la gare, création de 250 000 m² de bureaux - dont le nouveau siège du groupe Casino -, construction d'une nouvelle ligne de tramway : Saint-Étienne est depuis un an et jusqu'à fin 2007 l'objet d'un gigantesque chantier visant à remodeler entièrement le centre-ville. En attendant, excavations et pelleteuses bouleversent l'activité des professionnels stéphanois. "L'hôtellerie est plutôt épargnée car l'activité locale concerne essentiellement la clientèle d'affaires, peu gênée par les travaux, observe Jacques Stribick, président de l'Umih Loire. Par contre, les restaurants sont très touchés. D'après nos estimations, il y a une baisse d'activité de l'ordre de 25 % sur le centre-ville. Un adhérent, à proximité immédiate d'un chantier, a vu son chiffre d'affaires chuter de 55 % cette année. Comme nous ne sommes pas au bout des travaux, il faut s'attendre à des jours difficiles." Sur le tracé du tramway, on est unanime pour dire que les Stéphanois désertent les restaurants, surtout le soir. Les commerçants, qui ont subi une baisse sévère d'activité, ont eux aussi disparu des tables des cafés et restaurants.
Annie Bernet est propriétaire de l'hôtel-restaurant d'Anjou, à deux pas de la gare : "J'ai perdu en une année 7 500 couverts, soit la moitié de mon chiffre d'affaires. Sur 14 salariés, j'ai dû en licencier 6. Ce qui me sauve, ce sont mes 28 années de présence. Je peux me permettre de faire le dos rond. Heureusement, la plupart des restaurants sur le tracé du tram et autour de la gare sont là depuis des dizaines d'années. Un débutant ne pourrait pas tenir." Par bonheur, la restauratrice est philosophe : "Cela nous force à faire encore plus attention au gaspillage en cuisine. Je commande mon pain à la baguette près. Ma plus grande crainte est de perdre l'habitude des coups de feu quand les gens vont revenir, après les travaux, dans 2 ou 3 ans…" Plutôt optimistes quant au futur visage du centre-ville, les hôteliers stéphanois ont malgré tout quelques interrogations. "Ce que nous redoutons, poursuit Jacques Stribick, c'est l'arrivée de nouveaux opérateurs hôteliers autour de la gare rénovée, avant que les 250 000 m² de bureaux de la ZAC soient tous commercialisés et alors que Saint-Étienne est déjà en surcapacité en ce qui concerne les 2 et 3 étoiles. Après avoir supporté les travaux pendant des années, les hôteliers stéphanois pourraient difficilement s'en remettre."
Matthieu Massip zzz22v zzz36v