du 08 décembre 2005 |
ÉDITO |
Persévérer
Les ministres
des Finances de l'Union européenne sont probablement des lecteurs assidus de Sénèque
qui expliquait à ses disciples la sagesse antique en se fondant notamment sur un axiome
intangible : le courage n'exige pas l'excès. Indubitablement, les grands argentiers des
Vingt-Cinq se souviennent de leur humanité à l'heure de ne pas décider et de renvoyer
la responsabilité de la décision à leur chef d'État respectifd. Un esprit chagrin
irait même jusqu'à se demander à quoi peuvent bien servir ces réunions bruxelloises
où l'on décide de ne rien décider. Pour Thierry Breton, notre ministre des Finances,
passe encore, Bruxelles n'est qu'à une heure et quelques minutes de train de Paris. Mais
pour ses homologues des pays baltes, de Pologne, de Grèce ou de Chypre, ça fait quand
même loin pour ne rien trancher.
Ce petit couplet pour illustrer, hélas, l'immense fossé qui sépare nos excellences des préoccupations quotidiennes de tous les peuples, salariés et patrons confondus, qui sont confrontés quotidiennement à la dure réalité du travail. Il faudra à André Daguin beaucoup de diplomatie, tout en gardant un moral d'acier, pour maintenir l'espérance jusqu'à la nouvelle date ultime (la énième ?) du 15 décembre qui doit - c'est promis, c'est juré - régler enfin la question de la baisse de la TVA sur la restauration. Vous lirez dans ce numéro les scénarios possibles, alors que les réactions ne se sont pas fait attendre dès l'ouverture du congrès de l'Umih qui se déroule dans le climat morose engendré par les atermoiements des politiques.
Quoi qu'il en soit, la dernière ligne droite est forcément très politique : André Daguin, qui lutte depuis 10 ans, doit recevoir l'appui de toute la profession dans les démarches qu'il lui faut entreprendre dans des conditions difficiles. Ses arguments sont connus, et ils se sont renforcés ces dernières semaines avec l'immense succès de la pétition adressée à vos députés qui les ont reçues personnellement.
La semaine
dernière, vous étiez plusieurs milliers, venus parfois de très loin, à battre le pavé
parisien pour exprimer votre détermination, avec le succès médiatique que l'on sait. Or,
les grandes manoeuvres électorales approchent à l'horizon de l'élection présidentielle
de 2007. Mais avant de passer au prochain quinquennat, il serait temps de songer à solder
une bonne fois pour toutes les promesses de 2002.
À la profession de faire valoir ses arguments avec toute l'efficacité que les
artisans du bâtiment mettent, et réussissent, pour faire aboutir leurs revendications.
Encore une citation, c'est le jour : "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour
entreprendre ni de réussir pour persévérer." Cette pensée de Guillaume
d'Orange a gardé toute son actualité.
L. H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2954 Hebdo 8 décembre 2005 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE