du 5 janvier 2006 |
RESTAURATION |
Avec le départ de Jean-Luc Danjou
La Mère Pourcel perd son métronome
Dinan (22) Propriétaire depuis 1989 de La Mère Pourcel, Jean-Luc Danjou arrête son activité en janvier. L'histoire gastronomique de l'établissement prend fin. Mais celle du chef rebondit sur un projet qui promet.
Oyez, oyez ! La Mère Pourcel s'apprête à tourner l'une de ses plus belles pages gastronomiques. Propriétaire du fonds de commerce depuis 1989, Jean-Luc Danjou sert ses derniers couverts. "En janvier, je pars. Depuis 16 ans que je suis ici, j'ai fait le tour ! Et même la maison commence à s'user à force de me voir." Pourtant, elle résiste bien au temps, cette fameuse maison à pans de bois. Fondée en 1470 (sa construction débuta sous Louis XI pour se terminer sous le règne de François II), elle demeure l'une des bâtisses les plus photographiées de la cité costarmoricaine.
C'est la fameuse mère Pourcel qui en fit un restaurant en 1927. "Elle y cuisinait des plats mijotés, têtes de veau, tripes Pour ceux qui travaillaient dans les halles voisines, précise Jean-Luc Danjou. Puis, durant 40 ans, la famille Rosaz a assuré la renommée du lieu." Jean-Luc Danjou arrive quant à lui en 1989, après avoir tenu pendant 7 ans les cuisines du Manoir de Lan Kerellec, décrochant au passage l'étoile. 3 fourchettes au guide Michelin, 14/20 au GaultMillau, une étoile au Bottin La cuisine "authentique, avec des touches originales" de Jean-Luc Danjou est partout reconnue. L'a-t-elle été suffisamment pour encourager le chef à rester ? Certainement pas, et d'ailleurs, il le reconnaît lui-même : "C'est vrai que je suis un peu déçu de ne pas avoir été davantage reconnu par les guides. Je me lève tous les matins à 5 heures pour aller chercher les meilleurs produits de la région et même de Normandie."
Jean-Luc Danjou se retire après 16
années passées à La Mère Pourcel pour ouvrir son
propre concept, sur Dinan.
Rendez-vous en 2007
Jean-Luc Danjou arrête
donc une certaine gastronomie
Mais pas la cuisine. "Je l'aime trop pour me retirer
définitivement. Et d'ailleurs, je ne sais faire que ça." En 2007, il devrait
ouvrir un nouveau concept sur Dinan. "C'est un changement radical par rapport à
La Mère Pourcel. Le projet est très tendances actuelles, style lounge avec une assiette
auberge-bistro et surtout bon marché." Si le projet abouti, on devrait donc y
trouver 150 couverts sur deux niveaux pour un prix moyen couvert le midi de 10 à 15 E. La
déco, signée Olivier Flahault, s'annonce surprenante, et lorsque l'on connaît les
réalisations de ce dernier (Le Café Bouillu à La Baule par exemple), on a déjà hâte
d'y être. "Je veux de l'espace, de la luminosité, des volumes !" En un
mot, le contre-pied total de La Mère Pourcel qui, quant à elle, restera un restaurant.
"C'est inscrit dans le bail." Avec qui et pour quelle cuisine ? Mystère.
Olivier Marie zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2958 Hebdo 5 janvier 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE