du 23 mars 2006 |
DES MÉTIERS, UN AVENIR |
HORS DES SENTIERS BATTUS
Un routier dans un village du Cantal
Se lancer dans la restauration, se mettre à son compte. La tâche n’est pas aisée. Arnaud et Sabrina Durville ont tenté leur chance avec une certaine dose d’insouciance, un peu de réussite et beaucoup de pragmatisme.
Sabrina Durville dans la salle du Puy des Roses. Le restaurant routier vise une clientèle non ciblée par les restaurants des environs. |
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Premier chapitre. C’était un projet qui
tournait dans leur tête : lancer un restaurant, un routier ; c’est d’ailleurs le
métier d’Arnaud Durville. Ils habitaient en région parisienne dans le 93, mais
ici les prix sont trop élevés.
Deuxième chapitre. Le couple et leurs deux enfants viennent en vacances dans le
Cantal, à Thiézac où ils ont de la famille. Au cours d’un séjour, en février
2003, ils rencontrent le propriétaire d’une bâtisse. La discussion s’engage.
C’était un magasin de souvenirs, fermé depuis 6 ans. Construit en 1974, les
bâtiments ont été bergerie, puis boîte de nuit. Il y a de l’espace et un vaste
parking. Une semaine plus tard, la décision est prise. Ils achètent ce qui va
devenir Le Puy des Roses.
Troisième chapitre. Il faut rester les pieds sur terre. Le jeune couple vend un
bien ; cela constitue l’apport, réduisant d’autant les emprunts ce qui réjouit
les banquiers. Pour meubler, pour décorer, il y a les brocantes, la
récupération, l’imagination. Pour la cuisine, ce sera du matériel d’occasion.
Les tables, les chaises proviennent de l’ancien hôtel restaurant des
grands-parents d’Arnaud. Au total, les investissements s’élèvent à 15 000 E,
hors prix d’achat.
Traditionnel et
spécialités locales
Quatrième chapitre. Ouverture le 13 janvier 2005. Sabrina se retrouve
en cuisine. Elle aime cuisiner et faire plaisir. Mais elle n’a pas de diplôme,
d’apprentissage dans ce domaine. Elle travaillait dans la vente de salles de
bains. Alors pas de prise de risque, elle mitonne du traditionnel, tête de veau,
bourguignon, paupiettes. “Je fais une cuisine comme à la maison, ce que les gens
n’ont plus le temps de réaliser. À cela j’ai ajouté quelques spécialités
régionales comme la potée, les tripoux.”
La clientèle ? Des routiers, comme prévu au départ, mais aussi des commerciaux
et les habitants du village ou des environs. Sans oublier les touristes pendant
la saison estivale.
Il n’existe qu’un menu à E avec buffet à volonté pour les entrées, le choix
entre 4 plats chauds, fromages et 3 au 4 desserts maison. “Nous essayons de
faire le maximum de préparations nous-mêmes”, ajoute Sabrina Durville.
Cinquième chapitre. Avec une capacité de 70 couverts, ils travaillent à deux
pour 6 jours d’ouverture par semaine, le restaurant étant fermé le dimanche. Lui
s’occupe de la salle. Mais la conduite, le camion lui manquent. Alors il va
reprendre la route dès juin prochain. Ils ont donc recruté “sans aucun problème”
un chef, “dans le village même”. Et elle, elle va maintenant s’occuper de la
salle.
Épilogue. “C’est beaucoup de travail. Nous ne nous en sommes pas rendus compte
au début. Il nous a fallu beaucoup de culot, voire de l’insouciance. C’est un
métier difficile, qui prend beaucoup de temps. Mais c’est agréable. Nous sommes
chez nous. Il y a le contact avec les clients et le cadre de vie”, conclut
Sabrina Durville.
Pierre Boyer zzz22v 969t33
Le Puy des Roses
Combes
15800 Thiézac
Tél. : 04 71 47 03 31
Ouvert du lundi au samedi, midi et soir
En chiffres
Capacité : 70 couverts
Ticket moyen 11 E (hors boissons)
CA (prévisionnel) environ 100 000 E
ZOOM L’Umih 15 veut expliquer que le métier a évolué
Le bus Des Métiers, Un Avenir sera stationné en
plein centre-ville, place des Carmes à Aurillac, le lundi 27 mars. Tous les
élèves des collèges et lycées de l’agglomération ont été invités pour venir
découvrir la réalité du travail dans la restauration, l’hôtellerie, mais aussi
dans les discothèques, les bars. Jean-Philippe Ajalbert leur parlera du métier
de limonadier. Son collègue Guy Berthomieux des boîtes de nuit. “Nous avons fait
un effort important pour que cette journée soit porteuse de fruits ; beaucoup de
professionnels seront présents”, souligne André Bouyssou, président de l’Umih
15. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2969 Hebdo 23 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE