du 6 avril 2006 |
DES MÉTIERS, UN AVENIR |
POUR ÊTRE PROPRIÉTAIRE DE SA PROPRE AFFAIRE
Érik Rivot, “intermittent de la restauration” par choix
Troyes (10) Depuis près de 10 ans, Érik Rivot, un serveur aubois, travaille en free-lance avec une poignée de restaurateurs du département. Épris de sa liberté, ce trentenaire n’en reste pas moins un professionnel consciencieux et disponible.
“Je me définis comme un intermittent de la
restauration.” D’emblée et non sans malice, Érik Rivot plante le décor. À
l’heure où tout le monde parle de flexibilité et de précarité, ce serveur de 38
ans a opté pour une voie un peu spéciale. “Depuis 1997, je ne travaille qu’en
extra pour quelques employeurs que j’ai choisis”, explique ce Troyen. Il officie
principalement au Château des Cours, restaurant traditionnel à
Saint-Julien-les-Villas, mais aussi au Moine Gourmand de la préfecture auboise
et au Bistrot Dupont à Pont-Sainte Marie.
“Je leur reste fidèle car financièrement, cette façon de travailler me permet de
bien m’en sortir, souligne Érik. Certes, il y a des mois meilleurs que d’autres,
mais honnêtement, en termes de rémunération, c’est l’équivalent d’un emploi à
plein-temps. Il m’est déjà arrivé de travailler 170 heures dans un mois et 40 le
mois suivant. Tout est question de flexibilité et de conjoncture.”
La liberté… et des contraintes
Épanoui dans ce rôle qui pourrait paraître ingrat (“je pallie souvent l’absence
des apprentis lorsqu’ils retournent à l’école ou je remplace des serveurs
titulaires lors de leur congé”), Érik Rivot soutient que “l’intérêt, c’est la
liberté”. Mais attention, liberté ne rime pas avec dilettantisme. “J’ai la
chance d’être libre, en effet. Cependant, il y a des contraintes aussi. Je peux
être sollicité à tout moment pour le lendemain. On peut me demander de venir à 9
heures demain, je dois être prêt et disponible. Je le suis”, clame Érik.
Professionnel jusqu’au bout des ongles, il a opté pour ce mode de vie parce
qu’il est très attaché à son métier : “Mes employeurs ne me sollicitent que pour
ce que je sais faire : le service. Et rien d’autre.”
Cette philosophie le fait travailler en moyenne 1 000 heures chaque année. Et
l’a poussé l’an dernier à refuser un poste à temps complet. “Les conditions ne
me convenaient pas. D’une manière générale, je trouve que les conditions de
travail dans le métier, même si elles se sont considérablement améliorées depuis
la nouvelle législation qui a clarifié les choses, restent difficile”, justifie
Érik.
L’autre raison qui a motivé cette fin de non-recevoir s’inscrit dans un projet à
plus long terme. “J’espère un jour reprendre un restaurant dans la région,
confie Érik. En fonctionnant ainsi, j’ai plus de temps pour y réfléchir et
trouver l’établissement idéal.”
Joseph Tripodi/JBP zzz22v 971q35
ZOOM Umih 10 Séduire les jeunes
Le bus de l’opération Des Métiers Un Avenir
terminera sa tournée 2006 sur la place Alexandre-Israël de Troyes le 12 avril.
L’Umih 10 sera bien entendu de la fête, et aura pour mission de séduire les
jeunes qui n’ont pas encore choisi leur voie professionnelle. |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2971 Hebdo 6 avril 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE