du 4 mai 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
LES RESPONSABLES DE L'UMIH REÇUS PAR RENAUD DUTREIL
Le contrat de croissance proposé par le ministre des PME est "incontestablement une avancée pour le secteur", selon André Daguin
Reçus mardi 2 mai au ministère des PME par Renaud Dutreil, André Daguin et les présidents de branche de l'Umih sont revenus sur les termes du 'Contrat de croissance entre les organisations patronales et l'État en faveur de l'emploi et de la modernisation du secteur des hôtels, cafés, restaurants'. Quelques ajustements avant la signature. Le point avec le président de l'Umih.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
André Daguin apprécie notamment la place qui est faite aux plus petites entreprises par le ministre des PME, Renaud Dutreil, dans son plan de croissance des CHR. |
L'Hôtellerie
Restauration : Qu'est-ce
qui a motivé cette nouvelle réunion ?
André Daguin :
Le conseil d'administration du 25 avril a désigné une délégation
composée des présidents de branche de l'Umih, assistée de techniciens,
pour aller discuter avec M. Renaud Dutreil, ministre des PME, des points à
améliorer afin de pouvoir signer ce contrat dans les meilleurs délais.
Cette délégation a fait remonter au ministre toutes
les demandes enregistrées
par le conseil d'administration. À l'évidence, toutes ne seront pas
satisfaites. Mais un nombre suffisant sera pris en compte pour que nous puissions
le signer dans les meilleures conditions. J'ajouterais que si, pour certains, ce
contrat paraît insuffisant, c'est incontestablement une avancée pour
le secteur. Le mardi 2 mai à 17 heures, notre délégation a donc
été reçue par M. Renaud Dutreil. La rencontre a duré 1 h 30
et chaque président de branche a pu exposer ses sujets. Cette démarche
est pour moi exemplaire en termes de démocratie syndicale.
Quels sont les sujets qui posent problème ?
Ce contrat proposé par Monsieur Dutreil comprend
6 volets. Nous sommes entièrement d'accord avec le principe d'un grand plan
de tourisme. Il y a également un mécanisme de financement des murs très
intéressant pour les hôteliers. Parce qu'il ne fallait pas que les tout-petits
soient oubliés, le contrat prévoit la mise en place d'un dispositif de
soutien à l'activité des petites entreprises judicieux, notamment en
ce qui concerne les heures supplémentaires et certaines formalités réduites.
Il porte aussi sur un forfait horaire de charges sociales. Notre président
des restaurateurs, Philippe
Villalon,
a trouvé quelque chose de bien pour ses troupes, et a reçu l'aval du
ministre qui est très partisan de la création de 'Maître restaurateur'.
C'est quelque chose qui peut là encore être bénéfique aux
plus petits. Il y aura des aides spécifiques et sans doute plus qu'il n'est
marqué sur le papier. Il y a aussi un volet sur le développement de la
qualité. Où on était dans le dur, c'est concernant le 1er
volet. La prime de 180 E ne sera vraisemblablement pas augmentée pour des raisons
budgétaires que chacun peut comprendre. Ce montant est bien sûr très
en dessous de la baisse de la TVA, et c'est quelque part injuste pour les restaurateurs.
Mais, il vaut mieux prendre ça que de ne rien avoir.
Qu'attend le gouvernement de la profession aujourd'hui
?
C'est un contrat. On nous donne, mais il faut
aussi que nous donnions. Nous allons consolider les termes de l'accord de 2004 et
progresser vers un objectif de créations de 40 000 emplois. C'est un sujet
dont nous avons beaucoup discuté et on va s'engager, si le ministre le veut,
à entrer très rapidement en négociations pour établir une
nouvelle grille salariale. Malheureusement, nous ne pouvons pas
dire
que nous allons nous engager à mettre en place cette grille tant que ce phénomène
extravagant est en suspend. Je veux parler de ce syndicat de salarié qui a
déposé un recours qui risque de flanquer par terre les accords de 2004,
pourtant très favorables, je le rappelle, aux salariés. Tant que le Conseil
d'État n'a pas statué, il est évident qu'on ne peut pas s'engager.
Pour gagner du temps, on peut négocier. Personnellement, je ne comprends pas
l'action, ni le but recherché par ce syndicat.
Que va-t-il se passer alors ?
On ne peut pas rester avec cette grille.
Elle n'est pas satisfaisante, même si elle était en euros. Ce qui est
extravagant, c'est que c'est par la faute d'un syndicat de salariés que les
progrès sociaux ne peuvent se faire. Par ailleurs, nous savons que l'ensemble
des syndicats patronaux va adhérer au contrat. Le gouvernement, sous l'impulsion
de Monsieur Gérard Larcher, ministre délégué à Emploi,
ne veut pas, et c'est normal, qu'on soit le dernier secteur professionnel à
ne pas avoir de grille. La chimie vient de signer. Mais nous, on est bloqué
par le recours. À moins que le syndicat n'accepte de le retirer, ce qui serait,
selon moi, la meilleure chose pour les salariés !
zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2975 Hebdo 4 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE