du 25 mai 2006 |
ÉDITO |
Paroles et promesses
Il ne vous a pas échappé que la campagne électorale
pour la présidentielle de 2007 n'a pas attendu la date officielle des déclarations
de candidature pour prendre un train d'enfer. À 12 mois de l'échéance,
les guerres de clan prospèrent à droite, à gauche et au milieu
comme si le pays avait pour seul souci de savoir si la cote de Dominique remonte
sur celle de Nicolas, en baisse sur Ségolène qui fait furieusement de
l'ombre à Laurent et à Lionel, n'en déplaise à François
ou à Jean-Marie, sans oublier les ambitions de Marie-Georges ou d'Olivier.
Et pendant ce temps ? Eh bien, les affaires (les vraies, pardon)
continuent à un train de sénateur.
Les soucis de la profession, comme pour d'autres d'ailleurs, s'appellent
aujourd'hui fiscalité confiscatoire, charges sociales anormalement élevées,
complexité administrative accrue, pénurie de main-d'oeuvre qualifiée,
crise du pouvoir d'achat du consommateur. Or, les dirigeants de la profession, à
qui le Premier ministre a fait l'honneur d'une invitation à déjeuner
la semaine dernière - se souvenant soudainement qu'il n'y a pas que les inspecteurs
des finances et les p.-d.g. du CAC40, dont la conversation peut être intéressante
-, sont actuellement l'objet d'une récente sollicitude gouvernementale qu'un
esprit critique pourrait trouver inhabituelle.
Sans aller jusqu'à qualifier le 'contrat de croissance'
entre la profession et l'État d''électoraliste' - un bien vilain mot
-, on ne peut que s'étonner de lire un préambule libellé ainsi :
"L'État s'engage à poursuivre les négociations avec l'Union
européenne pour obtenir un taux de TVA à 5,5 % en faveur de la restauration."
Voila une bonne nouvelle, après les atermoiements et les valses hésitations
de naguère qui conduisirent à enterrer purement et simplement, y compris
à l'Assemblée nationale lors d'une mémorable séance de nuit,
l'une des promesses du chef de l'État. Certes, mais on aimerait connaître
les raisons qui permettent une telle affirmation, surtout si l'on se contente de
la version officielle sur l'échec des négociations à Bruxelles,
en l'occurrence l'opposition farouche de la chancelière d'Allemagne, Mme Angela
Merkel : on ne voit pas ce qui la conduirait à changer d'avis.
De même, dans ce 'contrat de croissance', comment va
être défini le statut de maître-restaurateur qui conduirait, à
terme, à réserver l'appellation de 'restaurant' à 20 000 établissements
? Est-ce vraiment le souhait de la profession ? À force de promettre,
n'est-il pas risqué d'en faire trop ?
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2978 Hebdo 25 mai 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE