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PLUS DE 3 ANS APRÈS L'INONDATION DE SON ÉTABLISSEMENT

Jean-Luc Jourdain a ouvert le nouvel hôtel Le Gardon

Collias (30) Avec patience, ce chef d'entreprise a défendu son dossier auprès des experts afin d'obtenir une indemnisation permettant de lancer la construction d'un nouveau bâtiment.

Jean-Luc Jourdain a dû patienter pendant 3 ans et demi avant d'accueillir à nouveau des clients.

Les 8 et 9 septembre 2002, le département du Gard subissait de violentes et meurtrières inondations. De nombreux professionnels de l'hôtellerie, traditionnelle ou de plein air, et de la restauration étaient touchés, victimes souvent de très importants dégâts qui les ont obligés à déplacer leur entreprise. Ce fut notamment le cas de Jean-Luc et Janice Jourdain. "Ici, l'eau a atteint le toit de cette solide bâtisse, c'est-à-dire 17 mètres au-dessus du cours normal de la rivière. Le flot boueux a tout ravagé. Du sous-sol au 2^e niveau où se situent les chambres, rien n'a été épargné. Les cloisons ont souvent explosé sous la pression de l'eau, le mobilier a été renversé et parfois brisé, les équipements électriques ont été envahis par la boue", écrivions-nous alors.
Ce cataclysme, le couple s'est retroussé les manches pour l'oublier, tourner la page et débuter une nouvelle vie professionnelle. "Nous avions à peu près tout perdu. Alors, pendant 18 mois nous avons nettoyé afin de récupérer ce qui pouvait l'être. Il y avait notamment du mobilier d'antiquaire auquel nous étions attachés. L'assurance a versé un acompte qui nous a permis de trouver une maison où s'installer et d'assurer le quotidien. Sur le plan de l'entreprise, on nous promettait que tout allait se débloquer mais je ne voyais rien arriver et le stress que cela causait me faisait souffrir physiquement", avoue aujourd'hui Jean-Luc Jourdain.

Reconstruire ailleurs
"Dès décembre 2002, la mairie de Collias nous a donné un autre coup de massue en nous annonçant qu'on ne pourrait pas réhabiliter les lieux et que l'hôtel serait rasé. Par contre elle s'engageait à nous aider à trouver un nouveau terrain où construire un nouvel hôtel. Nous en avons pris possession en… janvier 2005. Un espace de 6 000 m² dans la garrigue au point le plus haut de la commune. C'est un quartier où sont installées toutes les familles sinistrées par ces inondations."
En parallèle, les discussions avec l'assurance se poursuivaient et en mars 2004 le couple a reçu une offre qui se chiffrait à 1,4 ME et assurait le dédommagement de la perte de matériel, d'exploitation et du fonds de commerce. "Nous avons reçu un acompte de 1,1 ME mais 375 000 E sont aussitôt partis dans le remboursement du prêt qui nous avait permis d'acquérir le précédent établissement. Au moment de percevoir le solde, soit 300 000 E, l'assureur a bloqué le dossier et après négociation nous n'avons récupéré que la moitié de cette somme."
Le chantier de construction a cependant débuté pour la réalisation d'un bâtiment de 1 400 m² sur 3 niveaux. "Deux seulement sont aménagés et exploités, le troisième, à moyen terme, nous permettra d'aménager 16 chambres supplémentaires. Aujourd'hui nous en offrons 14, exactement le même nombre qu'auparavant. Elles répondent aux normes d'un classement 3 étoiles ce qui n'était pas le cas de notre précédent établissement. Nous y avons ajouté une salle de restaurant de 55 couverts où la cuisine est assurée par Manuel Almudi, un chef originaire de Boulogne-sur-Mer. Nous proposons aussi une terrasse couverte de 55 couverts, un parking de 30 places, une piscine, une pataugeoire et une aire de jeux pour les enfants."
Le coût de l'ensemble, ouvert à la mi-avril, s'élève à 1,830 ME.
"Nous comptons beaucoup sur la saison d'été pour vraiment redémarrer notre activité, ainsi que sur les Logis de France auxquels nous étions déjà affiliés et où nous espérons obtenir une 3^e cheminée."
Avec un prix de chambre attractif de 58 E la double, et à 108 E la familiale, le couple mise cette première année sur un taux d'occupation compris entre 35 et 40 %. 
Jean Bernard zzz36v

Hôtel-Restaurant Le Gardon
Lieu-dit Campchestève
30210 Collias
Tél. : 04 66 22 80 54

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