du 20 juillet 2006 |
EN DIRECT DE L'UMIH |
QUAND MUNICIPALITÉ ET SYNDICAT TRAVAILLENT MAIN DANS LA MAIN
10 ans de complicité unissent l'Umih 64 et le sénateur maire de Biarritz, pour le meilleur
La cité basque du surf a quitté le statut balnéaire au profit d'une activité touristique à l'année. Des résultats obtenus grâce au travail effectué en étroite collaboration entre le syndicat professionnel des Pyrénées-Atlantiques et la municipalité biarrote.
Didier Borotra, sénateur maire UDF de Biarritz et président de la communauté d'agglomération Bayonne-Anglet-Biarritz et Roland Héguy, président de l'Umih Pyrénées-Atlantiques. Celui-ci est également président national de l'hôtellerie familiale de l'Umih. |
Un "village blanc à toits roux et à contrevents verts posés sur des croupes de gazon". C'est ainsi que Victor Hugo décrivit Biarritz en 1843. Il craignit alors que le site "devienne à la mode". Sourire sur le visage de Roland Héguy, président de l'Umih 64. Un siècle et demi plus tard, si la popularité est acquise, l'ambition de casser la saisonnalité du site au profit d'une ville en perpétuel mouvement l'emporte. Pilier aujourd'hui : le soleil, la douceur du climat, le charme des constructions, la thalassothérapie, le golf, le surf et l'Océan dans sa biodiversité. Des atouts soigneusement cultivés, dont la portée réelle s'est affirmée et affinée depuis une dizaine d'années grâce au sénateur maire UDF de Biarritz, Didier Borotra, et sa volonté de travailler en binôme avec le syndicat hôtelier. "Nous nous mettons des objectifs et des obligations de résultat", résume Roland Héguy.
L'allongement de la saison
Parmi les challenges : le
développement du tourisme d'affaires, aller plus loin dans le tourisme sportif,
séduire toujours davantage la clientèle étrangère (à
fort pouvoir d'achat), et maintenir l'attractivité auprès d'une clientèle
française rajeunie. En 1996, 80 % de l'hôtellerie biarrote ferme à
mi-octobre et affiche un taux moyen d'occupation allant de 50 à 55 % durant
les mois ouverts. Une décennie plus tard, 90 % du parc est ouvert à
l'année et le taux d'occupation dépasse la moyenne nationale. "Nous
sommes à 58 % à l'année avec une augmentation de la capacité
d'accueil de 20 %. C'est une réponse à l'économie. Le tourisme
est bel et bien une industrie dans le sens économique du terme. Il y a eu des
efforts très importants des pouvoirs publics, et ils ont été systématiquement
relayés par le privé", insiste Roland Héguy dont le groupement
participe au financement de la communication de la ville. 'Biarritz tourisme', qui
recouvre l'office de tourisme et le bureau des congrès est "une vraie machine
de guerre et surtout l'addition de compétences", ajoute le président
des Pyrénées-Atlantiques. Au coeur du système, "une ligne de conduite
politique dans laquelle tous les acteurs trouvent leur compte". Sans oublier
d'adapter la ville aux nouvelles attentes : raccourcissement des séjours et
réservations coups de coeur en fonction de la météo, collaborateurs
formés, plus compétents dans l'accueil, les langues. Le surf a favorisé
le mécanisme. Si "la vague déplace", la clientèle qu'elle
génère réclame un savoir-faire.
La carte Internet
Conscient du phénomène,
le chef de file départemental des CHR constate : "Quand vous payez bien
vos collaborateurs, quand il y a des objectifs et des intéressements, tout
le monde y gagne. C'est d'ailleurs l'arme de l'hôtellerie indépendante.
Il faut qu'on aime et y croire. C'est le côté humain qui reprend le dessus
et ça marche. On le voit aussi à l'intérieur des terres",
où pas mal de 2 et 3 étoiles sont repris par des jeunes. Le rural bénéficie
de la côte. "L'un ne va pas sans l'autre", assure désormais avec
recul Roland Héguy. Les nouvelles technologies sont prises à bras-le-corps.
La quasi-totalité des hôtels et une majeure partie des restaurants jouent
la carte internet. Sites, mails, la relation au monde est omniprésente. "Tous
les hôtels sont reliés au site de la centrale de réservations sécurisé
également financé par l'Umih 64. Dans les services offerts aux adhérents,
il y a le site de Biarritz", rappelle Roland Héguy. "Dans le sport,
précise-t-il, si on ne fait que défendre, on ne gagne pas un championnat."
Le syndicat des Pyrénées-Atlantiques à l'image de l'équipe
de rugby basque, vainqueur du Championnat de France 2006… Également
président du Biarritz-Olympique, Roland Héguy confirme. Dans
S
ur le web : www.64-pays-basque.umih.fr et www.biarritz.fr
Micro à Didier Borotra "En matière de développement touristique, les investissements privés et publics sont tellement lourds qu'ils ne peuvent être envisagés qu'à l'année. Nous avons entrepris de gros efforts pour transformer la ville de statut balnéaire à une ville active à l'année. On est sur une logique de produits et de marchés à laquelle on ne peut pas échapper. On dit toujours que le tourisme ne se délocalise pas. Et encore… Un des grands paramètres, c'est comment accéder à la ville. Avion, route, train. On est relié tant bien que mal. Tous les week-ends les Toulousains, les Bordelais sont là. Le TGV est un élément essentiel, très favorable. Malheureusement, nous avons un retard incroyable dans notre pays à prendre des décisions. Nous, nos perspectives c'est 2020, 2025. Itinéraire reconnu prioritaire au niveau européen. On veut continuer à multiplier les liaisons aériennes, notamment low-coast. Chanone à la rentrée, Charleroy l'année prochaine. On va essayer d'avoir Milan et Berlin. L'accès est un paramètre-clé. Il n'y a pas de destination sans moyen de transport adapté. Ensuite, c'est l'hébergement et l'équipement publics qui font la différence. L'image de la ville, ce sont les hôteliers qui l'ont donnée. Ce que j'observe, c'est l'énorme investissement des transmissions d'entreprise vers de nouveaux professionnels. Le produit, l'offre tourisme, repose sur des équipements adaptés. C'est aux pouvoirs publics de donner l'impulsion au privé. Il faut aussi une logique produits. Nous avons décidé de jouer fortement la carte de la santé et du sport. La thalassothérapie représente à elle seule 65 000 nuitées et 15 000 curistes… L'idée d'un festival de haut niveau qui ne s'adresse pas qu'à la clientèle française est dans les tablettes. Il ne faut pas non plus ignorer les résidences secondaires, qui deviennent des résidences secondes, avec des gens qui vivent davantage ici. L'importance, c'est d'avoir une vision large de l'offre touristique. Pas seulement de Biarritz, même si c'est le phare. Avec l'Umih, nous allons proposer de créer un pôle des compétences touristiques dans la zone sud des Landes, qui rechercherait une cohérence et une compétence de l'offre. La puissance publique, pour mettre à bien un projet, c'est 5 à 10 ans. On ne peut pas être suiveur. C'est-à-dire s'intéresser qu'à la demande du moment. Il faut réfléchir à la demande de demain. L'Europe prend des parts de marché dans le monde. Il faut jouer ses atouts et la restauration en fait partie. Je me demande comment on met autant de temps à régler des problèmes (je pense à la baisse de la TVA) qui commandent l'image touristique de notre pays. À Biarritz même, nous allons organiser une offre d'animation autour de ce qui est l'essence de la ville : l'Océan. Nous allons moderniser et transformer le musée de la mer, en créant un aquarium de 1 000 m3 dont le but est de présenter l'habitat et les poissons. En parallèle, nous allons présenter sur un autre lieu l'Océan, ses mystères, la houle, la vague, l'environnement. Le surf défend l'Océan. Biarritz va le montrer haut et fort. Nous prévoyons d'attirer 500 000 personnes par an uniquement dans ce créneau, sachant, qu'actuellement le musée de la mer seul reçoit 250 000 visiteurs. La réalisation est prévue en 2008. Et ça ne pourra marcher que dans la complicité entre les opérateurs privés et la ville. En juin 2008, nous allons également doter l'agglomération et la ville d'équipement permettant de recevoir des concerts, des foires." |
Biarritz
en bref… Rénovation des chambres du Mercure Thalassa Régina du Golf 4 étoiles, rénovation totale de l'Hôtel Alcyon 3 étoiles, 6 nouveaux certificats Hotelcert ont été accordés dans la ville, ouverture du Spa Impérial de l'Hôtel du Palais 4 étoiles, réouverture du salon de thé Miremont entièrement refait, reprise des cuisines des Platanes par Bruno Locatelli, ancien second du Relais d'Auteuil à Paris, consécration pour Philippe, du restaurant Chez Philippe, qui a été désigné par le guide Pudlowski Chef Révélation de l'année 2006, son prix lui a été remis en mars à Paris en présence d'Alain Ducasse chez qui le cuisinier a fait ses classes… |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2986 Hebdo 20 juillet 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE