du 21 septembre 2006 |
L'ÉVÉNEMENT |
GRÂCE À UNE 'DREAM TEAM' DE CHOC
BOISSÉE FINANCES, UNE 'PETITE ENTREPRISE' QUI SE PORTE BIEN
Premier franchisé d'Accor, présent partout où le marché hexagonal s'y prête ainsi qu'en Suisse, le groupe affiche une croissance à faire pâlir d'envie bon nombre de concurrents. Une 'pêche' qui ne tient bien sûr pas uniquement à son activité thalassothérapie, développée sous l'enseigne Thalazur.
Stanislas Rollin, patron de Boissée Finances : "Aujourd'hui, plus aucun projet hôtelier n'est simple. Mais notre petite structure nous procure une grande réactivité. Un élément qui permet souvent d'emporter les affaires." |
Quand
il parle, il flotte invariablement sur son visage un léger sourire goguenard,
comme s'il entendait indiquer qu'il n'est dupe de rien, surtout pas de lui-même.
D'entrée de jeu d'ailleurs, Stanislas Rollin, patron du groupe Boissée
Finances, donne le ton quand il s'adresse à un journaliste : "Parler de
moi, je ne trouve pas cela du tout intéressant. Passons à autre chose."
En voilà un, au moins, qui ne se la joue pas. Loin s'en faut… Pourtant,
il aurait de quoi.
Même si ce diplômé de l'Institut
d'Études Politiques éprouve probablement un petit pincement au coeur,
lui et son compère Robert Molinari viennent en effet de réaliser un joli
coup en cédant - avant l'heure* - leur filiale asiatique Hosia, propriétaire
de la charmante et élégante chaîne Pansea (présente à
Bali, au Myanmar, au Laos, au Cambodge, et en Thaïlande), à Orient Express
Hotels. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que parvenir à séduire
à ce point-là une compagnie de cette réputation n'est pas à
la portée du premier venu.
Pas plus qu'il n'est aisé de développer
une société hôtelière au rythme aussi soutenu que celui mené
par Boissée Finances au cours des dernières années. Contrôlé
(à hauteur de près de 70 %) et piloté par Stanislas Rollin, le
groupe - dont l'essentiel des activités est réalisé en France via
la Société Charentaise d'Investissements Hôteliers (SCIH) - taille
de fait la route. Et plutôt à la vitesse grand V. La preuve. Depuis
1998, Boissée Finances a réussi le tour de force de largement doubler
son portefeuille d'hôtels dans l'Hexagone - alliant créations et reprises
- pour atteindre à fin juin 2006 : 56 établissements représentant 5 588 chambres, 3 restaurants Courtepaille
ainsi que 6 centres de thalassothérapie.
Arcachon, Meudon, La Rochelle, Paris, Deauville,
Tours, Fécamp, Blois, Rouen, Ivry, Bordeaux… partout où le marché
le permet, Stanislas Rollin essaime. Le tout en général sous les couleurs
des différentes marques Accor (Novotel, Etap Hotel, Suitehotel, Ibis, Mercure
et même un Formule 1). "Apparemment, nous sommes le 1er franchisé
du groupe", précise l'intéressé.
La thalassothérapie relevait d'opportunités ; elle représente aujourd'hui 6 centres dans les stations balnéaires réputées. |
|
2e opérateur
de thalassothérapie en France derrière Accor
Rien d'étonnant à
cela. Audacieux et méthodique, ce licencié en droit - qui s'est bâti
un nom dans l'industrie hôtelière et le milieu financier - a beaucoup
contribué en son temps à la construction du numéro 1 de l'hôtellerie
européenne. Directeur financier, puis directeur général, Stan - comme
le surnomment certains de ses amis - a notamment participé, durant la forte
période de croissance de Novotel au milieu des années 1970, aux montages
financiers du groupe et à son introduction en Bourse, avant d'oeuvrer au rapprochement
au début des années 1980 avec Jacques Borel International, dont la fusion
avec Novotel SIEH donnera naissance à Accor. Alors, ceci explique évidemment
cela ! Tout comme du reste le partenariat noué avec Accor en Suisse où
Boissée Finances totalise 9 hôtels (1 167 chambres) à fin 2005,
générant un volume d'affaires de 40,1 millions de francs suisses.
Fidèle. Stanislas Rollin
l'est incontestablement jusqu'à présent. N'empêche ! Il exprime
clairement aujourd'hui à son franchiseur : "qu'on atteint les limites
du supportable en matière de prélèvements de la part du groupe".
Et il n'hésite pas non plus à lui faire parfois quelques jolis pieds
de nez. À commencer par son 'aventure' dans le domaine de la thalassothérapie.
"Au début, cette activité relevait d'opportunités", confie
Stanislas Rollin. Très vite cependant, ce père de 3 enfants se prend au
jeu des 'bulles', surfant allégrement sur la vague du bien-être. Résultat
: loin de seulement barboter
dans son coin, la SCIH est devenue, 'en 2 temps, 3 brasses', le deuxième opérateur
de thalassothérapie en France, juste derrière Accor. Grâce à
la récente acquisition de l'Hôtel l'Île Rousse à Bandol,
le groupe compte effectivement 6 centres exploités sous sa propre enseigne,
Thalazur, dans des stations balnéaires réputées. Un chiffre qui devrait
encore croître avec des projets très avancés dans des villes telles
que Menton ou sur la côte normande à Cabourg. Un développement
que l'intéressé considère plutôt comme une émulation avec
Accor qu'une véritable compétition, le savoir-faire des 2 groupes étant
remarquable en matière de thalassothérapie.
Ce créneau spécifique n'est toutefois
pas l'unique terrain où Boissée Finances rafle des projets à la
barbe des plus grands noms du secteur.
En février 2004, le groupe a ouvert un complexe alliant Novotel, Ibis et Etap Hotel à Berne (Suisse). |
Un programme musclé d'ouvertures
prévues au cours des 3 prochaines années
"Notre petite structure
procure énormément d'avantages. Notamment celui d'être très
proche du terrain", explique Stanislas Rollin. Et de poursuivre, l'oeil pétillant
: "Aujourd'hui, plus aucun projet hôtelier n'est simple. Mais nous avons
la capacité de prendre des décisions rapides. Un élément capital
qui permet souvent d'emporter les affaires face aux concurrents."
Et à première vue,
le succès ne se dément pas. En témoigne le programme musclé
d'ouvertures prévues pour Boissée Finances au cours des 3 prochains exercices
: 1 Ibis à Mandelieu (06), 1 Suitehotel à Nice Aéroport (06),
1 Ibis et 1 Etap Hotel à Montevrin (77), 1 Etap Hotel à Châtillon
(92) et 1 Ibis à Cogolin (83). Ajoutons à cela, 2 autres établissements
- à ce jour sans marque - à Fontainebleau (77) ainsi qu'à Nice
Arénas. Et puis un important complexe à Lugano (Suisse) intégrant
1 Novotel (90 chambres), 1 Ibis (77 chambres) et 1 Etap Hotel (70 chambres). "Les
complexes sont des affaires qui fonctionnent très bien. De plus, ils offrent
la possibilité de faire
des économies d'échelle énormes", souligne Stanislas Rollin.
Économies, oui. Mais pas d'énergie
s'agissant du patron de Boissée Finances. À ce rythme-là en effet,
notre protagoniste a sérieusement intérêt à se tenir en forme.
D'autant plus qu'il ne sillonne pas uniquement l'Hexagone de long en large. En collaboration
avec Robert Molinari, Stanislas Rollin a monté la société Hosic pour
développer des hôtels de charme à Cuba. Malgré des difficultés
pour boucler le financement d'un premier programme, notre homme multiplie les déplacements
afin de parvenir à bâtir de petites unités Pansea, à La
Havane, Trinidad, Vinales ou bien encore à Santa Lucia. À noter par
ailleurs que le Pansea Ksar Ghilane en Tunisie demeure également dans son giron.
Cash flow
Qu'à cela ne tienne
! Ce n'est sûrement pas le jet-lag qui aura raison du dynamisme de Stanislas
Rollin. Le groupe Boissée Finances lui offre d'ailleurs toutes les 'armes'
pour résister aux méfaits du décalage horaire. D'abord, une équipe
de choc (voir encadré ci-contre), toujours fin prête à passer
à l'action. Ensuite, cet amoureux du voyage avoue, aujourd'hui encore, ne
pas avoir goûté aux joies des cures de thalassothérapie concoctées
par les spécialistes de Thalazur au sein de leurs instituts de Royan, Bandol,
Ouistreham, La Rochelle-Chatelaillon, d'Antibes ou bien encore d'Arcachon.
Enfin, la lecture des performances
financières réalisées par sa compagnie devrait, elle aussi, lui donner
la 'pêche' pour un bon bout de temps. En moins de 8 ans, le volume d'affaires
des activités françaises du groupe est passé de 46,7 ME à
110,7 ME. Quant à son cash flow (capacité d'autofinancement), il s'élevait
à 19,8 ME l'année dernière. S'agissant de la branche suisse, elle
a dégagé sur l'exercice 2005 quelque 40,1 millions de francs suisses de
recettes pour 9,6 millions de cash flow. De quoi continuer l'aventure - même
si Stanislas Rollin pointe du doigt "la détérioration très sensible
des marges depuis 4 ans, en particulier sur le segment 3 étoiles en France"
- sous les meilleurs auspices.
Claire
Cosson zzz36v zzz99 zzz37
* Pansea et Orient Express Hotels ont scellé un accord en 2004. Au terme de celui-ci, Orient Express Hotels a investi 8 millions de dollars de fonds propres dans la filiale asiatique du groupe Pansea, Hosia Company Limited, et obtenu en contrepartie la possibilité d'acquérir 100 % de ladite société à fin 2008.
Les principaux partenaires immobiliers de Boissée
Finances Meunier
et Promotion |
Évolution de Boissée Finances en France
|
Nbre d’hôtels |
Nbre de chbres |
Volume d’affaires |
Cash Flow |
1998 |
25 |
2 341 |
46,7 |
7,3 |
1999 |
30 |
2 809 |
54,8 |
9,9 |
2000 |
35 |
3 280 |
58,9 |
11,2 |
2001 |
44 |
4 080 |
74,0 |
90,8 |
2002 |
48 |
4 655 |
90,8 |
15,8 |
2003 |
49 |
4 730 |
100,5 |
18,4 |
2004 |
50 |
4 945 |
105,5 |
19,7 |
2005 |
52 |
5 155 |
110,6 |
19,8 |
*En millions d’euros. |
La 'dream team' du groupe
Bernard Planaud : Directeur général
de la Société Charentaise d'Investissements Hôteliers (SCIH)
Roger Laurencon : Directeur financier
Philippe Chaveroche : Directeur des hôtels économiques
Emmanuel Bertheau : Directeur développement et technique
Agnès Marqueton : Directeur administratif et juridique
Sylvie Vasquez : Directeur des relations publiques
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L'Hôtellerie Restauration n° 2995 Hebdo 21 septembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE