du 2 novembre 2006 |
RESTAURATION |
Après L’Hôtellerie de Levernois
La nouvelle vie de Guillaume Crotet
Après que son père Jean ait cédé L’Hôtellerie de Levernois à Jean-Louis Bottigliero, Guillaume Crotet a choisi une nouvelle voie, pour ne pas dire une nouvelle vie. Loin de la restauration de luxe, il démarre avec son épouse une aventure qui ne le rend pas moins heureux. 001q4
Après que son père Jean ait cédé L’Hôtellerie de Levernois à Jean-Louis Bottigliero, Guillaume Crotet a choisi une nouvelle voie, pour ne pas dire une nouvelle vie. Loin de la restauration de luxe, il démarre avec son épouse une aventure qui ne le rend pas moins heureux.
En
2004, la nouvelle a fait sensation à Beaune : Jean Crotet partait en retraite et
vendait L’Hostellerie de Levernois à Jean-Louis Bottigliero. Une nouvelle page
de l’établissement s’écrivait tandis que les fils de Jean Crotet, Christophe et
Guillaume, se décidaient à prendre des chemins séparés, hors du sillage
paternel. Guillaume, le cadet, avait pris les devant dès 2002 en quittant le
grand restaurant que son père avait mené de main de maître depuis le début des
années 1980. “J’éprouvais de la lassitude pour la grande restauration. Trop de
soucis, de charges, les questions de personnel… J’avais envie de quelque chose
qui soit plus terroir ; d’effectuer un retour aux sources en étant plus proche
de la cuisine régionale authentique.”
L’envie est devenue réalité en avril 2006 avec l’ouverture des Roches, un petit
hôtel-restaurant au cœur du village viticole de Saint-Romain, à quelques
kilomètres de Beaune. Rien à voir évidemment avec le cadre grandiose de
Levernois même si le lieu ne manque pas de cachet dans ce village à l’allure
préservée.
“Au départ, je voulais créer une sorte de ‘bouchon bourguignon’ à Beaune. Le
prix des pas-de-porte m’en a dissuadé. Et puis, j’ai appris qu’un petit
hôtel-restaurant était en vente à Saint-Romain. Avec mon épouse, nous avons eu
le coup de cœur.” L’affaire, vu l’état des lieux au moment de l’achat, a
nécessité de lourds travaux de rénovation (260 000 E), qu’il s’agisse de la
réfection des 8 chambres et de la cuisine. “J’ai tout laissé pour venir ici :
maison, voiture, mes parts dans la société familiale…” C’est dire
l’investissement personnel de Guillaume Crotet et de son épouse Séverine…
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L’effet Crotet
Mais les sacrifices n’ont pas tardé à être récompensés, et ce, malgré la
désertification commerciale du village. “Le restaurant a affiché complet tous
les soirs depuis mai. Nous réalisons 15 à 20 couverts le midi et 45 à 50
couverts le soir ; pas au-delà parce que nous ne sommes que quatre. Avec un
couvert moyen de 33-34 E, nous sommes légèrement au-dessus de nos prévisions”,
annonce Guillaume Crotet. La raison de ce succès rapide ? Sans doute un concept
séduisant, une cuisine et un cadre enracinés qui plaisent, mais aussi l’aide du
plus efficace des médias : le bouche à oreille. L’ouverture d’un restaurant par
un fils Crotet ne pouvait laisser indifférent à Beaune et dans les environs.
Sans qu’il n’ait été question un seul instant de créer une grande table aux
Roches. Cela n’empêche pas le chef de se livrer à quelques variations sur les
spécialités terroir. On ne tire pas si facilement un trait sur 20 ans de
créativité gastronomique ! On trouve ainsi à la carte le ris de veau à la
plancha, les escargots servis ici non plus en coquille mais en caquelon avec des
pommes de terre. Ou encore la Tatin d’oreilles de cochon que son créateur
qualifie avec humour de plat “canaille”, des plats, dit-il, “faits avec des
produits peu communs ou oubliés”.
Et quand on demande à Guillaume Crotet s’il regrette sa vie à Levernois, la
réponse est sans hésitation : “Je suis bien dans ma petite maison !” SH/Sensimedia
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L'Hôtellerie Restauration n° 3001 Hebdo 2 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE