du 9 novembre2006 |
ÉDITO |
Le temps presse
On ne parlait
que de ça, dans les couloirs d'Equip'Hôtel qui s'achève ce jeudi.
De ça ? De cette maudite annulation de l'accord de juillet 2004
sur le temps de travail et les rémunérations, qui a déstabilisé
autant
les employeurs que les salariés. Certes, par le biais d'un prompt
amendement déposé en urgence et voté en première lecture par
l'Assemblée nationale dès le lendemain (le cas est assez rare pour être
souligné), la situation a été provisoirement rétablie, permettant
notamment aux saisonniers d'hiver de parfaire leur recrutement avec une base juridique
solide.
Car les responsables de ce 'séisme' ont fait preuve d'une rare
inconséquence, en se réjouissant d'une décision certes juridiquement
incontestable, mais socialement ravageuse.
À l'heure où la profession de l'hôtellerie et de la restauration a besoin à la fois d'un renouvellement de ses relations sociales et d'un effort conséquent d'image de marque afin de recruter les meilleurs éléments, il est indispensable de construire les bases d'un accord suffisamment solide pour être durable, et suffisamment souple pour être adaptable aux rapides évolutions que connaissent aujourd'hui tous les métiers.
Évidemment, la tâche est facile à définir,
et beaucoup plus difficile à réaliser. Il n'empêche : le temps
presse, et si les négociations de l'été n'ont pu aboutir, il est
d'autant plus urgent de revenir à la table des négociations dans un
esprit constructif et d'ouverture afin de permettre aux deux parties de créer les conditions d'une confiance mutuelle sans laquelle
il est impossible de travailler ensemble. Utopie ? Certains n'y verront qu'un moyen de gagner du temps afin d'éviter
toute remise en cause de l'acquis. Or, l'attente est forte, tant
du côté
des salariés, mais aussi des employeurs, pour un contrat équitable qui
ouvre enfin l'avenir autrement que dans l'incertitude et le désordre.
Car la profession - ce n'est pas une nouveauté - souffre
d'un déficit d'image auprès des jeunes que les dernières péripéties
juridictionnelles n'ont guère contribué à améliorer.
C'est d'autant plus dommage que nombre d'élèves des
établissements d'enseignement professionnel souhaitent embrasser une carrière
dans un métier qu'ils aiment et dont ils attendent beaucoup. Il suffit de constater l'engouement pour
les concours de Un des Meilleurs ouvriers de France, dont les présélections
viennent d'être effectuées pour la prochaine promotion, tant pour la
cuisine que pour la salle ou - nouveauté remarquable - pour les gouvernantes.
Il faut absolument accompagner cette quête d'excellence
d'une volonté identique de proposer enfin une véritable
opportunité de carrière à tous les jeunes qui sont, soyons
en persuadés, la profession de demain.
L.
H.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3002 Hebdo 9 novembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE