du 30 novembre 2006 |
TRIBUNE LIBRE |
Contre les abus de la Sacem
J'ai
lu avec plaisir l'article concernant la lutte de Monsieur Philippe Thomas, p.-d.
g. des hôtels du groupe Frontenac, contre la Sacem.
Surtout, j'étais ravi de voir que je n'étais
pas le seul à m'opposer à ce qui est clairement un abus de la Sacem
qui maintenant évoque aussi la jurisprudence en disant que tout le monde paye
et donc pourquoi pas moi. Quant à la référence au procès gagné
par CNN c'est tout simplement risible, la Sacem ne produisant que des factures et
rien de concret en termes d'émissions.
Cet organisme privé perçoit
des droits de la part des sociétés de production, lors de la création
des émissions il semble donc totalement injustifié qu'ils puissent en
recevoir d'autres sur les émetteurs que nous sommes. D'autant que nous ne faisons
que mettre des téléviseurs à disposition et n'avons pas qualité
d'entrepreneurs du spectacle. Dans les restaurants, on peut par contre considérer
qu'une redevance se justifie puisqu'il y a action de vente.
Par ailleurs, nous acquittons à
l'État une redevance audiovisuelle, déjà élevée puisqu'elle
ne prend pas en compte les étoiles et le taux d'occupation annuel. Comment
la Sacem peut-elle prétendre à une surimposition ? Ce précédant
serait grave et
une porte ouverte
pour toutes les fédérations sportives et autres, pour venir réclamer
leurs écots sur les retransmissions les concernant.
Encore plus grave : depuis que la Sacem, entreprise
privée soit dit en passant, oblige, avec souvent des manières de cow-boys,
tous les petits commerces à payer une redevance, 80 % d'entre eux ont renoncé
à diffuser la moindre radio locale en fond sonore. C'est très grave
et l'on ne doit pas être surpris de lire dans la presse que notre pays est
considéré comme triste par les étrangers. Cela y contribue aussi.
Personne ne conteste les articles L.122.2
et suivants relatifs à la propriété intellectuelle des artistes,
mais encore faudrait-il que les limites en
soient très clairement fixées et cela incombe à ceux qui nous gouvernent.
J'ai bien écrit plusieurs fois à ce sujet à mon député
et à différents ministres mais… défausse générale
!
Or, depuis des années, la Sacem est devenue
une affaire extrêmement 'juteuse', à tel point que l'on serait en droit
de demander où va l'argent et pourquoi la Sacem n'a pas pris en charge les
intermittents du spectacle au lieu de les laisser pourrir nos manifestations estivales.
Les ignorants du problème feraient bien de ressortir le livre 'Main basse sur
la musique'. J'ose espérer que mes
collègues
hôteliers vont maintenant se réveiller, soutenir Monsieur Thomas, arrêter
de payer ce nouvel impôt qui apparaît clairement comme un abus de position
dominante. À l'heure où l'on parle de plus en plus des class actions,
voilà un cas d'école en devenir.
J'espère que vous diffuserez mon écrit
et je tiens à votre disposition les différents courriers que j'ai adressé
depuis 3 ans à nos élus et à la Sacem ainsi que leurs réponses.
C'est édifiant. Quant à nos syndicats, ils sont étrangement absents
du débat même s'ils prétendent avoir négocié des tarifs
spéciaux ?
(B. T. de Mougins) zzz66h
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