du 7 décembre 2006 |
L'ÉVÉNEMENT |
CONGRÈS DE L'UMIH À MARSEILLE
LE CANDIDAT NICOLAS SARKOZY AFFIRME QU'IL TIENDRA LA BAISSE DE LA TVA
Attendu au titre de ministre, Nicolas Sarkozy a fait, devant les congressistes de l'Umih, son 1er discours officiel en tant que candidat à la présidence de la République. "Ce n'est pas moi qui l'ai promis, et c'est pourtant moi qui vais la tenir", a-t-il déclaré à propos de la baisse de la TVA en restauration. Quant au ministre des PME, Renaud Dutreil, celui-ci a confirmé la majoration de l'aide à l'emploi à partir du 1er janvier 2007, mais surtout, il a annoncé que l'aide maximale de 180 E pourrait s'appliquer jusqu'à 1,03 fois le Smic.
Par Sylvie Soubes et Pascale Carbillet
Bain de foule pour Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et ministre d'État, et Renaud Dutreil, ministre des PME, à leur arrivée Parc Chanot, à Marseille. Ils ont été accueillis par Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, et le président de l'Umih, André Daguin. |
C'est un congrès de reconnaissance, avec la présence de deux ministres, dont un ministre d'État. Un congrès de la démocratie, avec de la concurrence au sein des branches. Les élus ont réalisé des scores sans bavure, qui leur confèrent autant de légitimité que de devoirs. C'est aussi le congrès de la maturité, avec des congressistes parfaitement à l'aise et très investis dans leur mission. Marseille marque également une nouvelle étape importante dans la baisse de la TVA. Les propos de Nicolas Sarkozy nous permettent de rebondir en public sur ce dossier, qui, je vous le rappelle, n'a jamais été terminé, et pour lequel nous n'avons jamais autant travaillé qu'en ce moment." Au micro ? André Daguin, président national de l'Umih, au lendemain du congrès national de l'Umih qui s'est déroulé la semaine dernière à Marseille. Pour lui, ces 3 jours ont été à la hauteur des ambitions que doivent se donner aujourd'hui les CHR. Et ce, malgré les nombreux obstacles qui ont émaillé l'année 2006. Seuls "l'esprit de corps et de groupe" permet, à ses yeux, d'avancer et de dépasser les difficultés.
Une vision globale et équilibrée
de la profession
"La meilleure défense
des intérêts de nos professionnels ne passe pas uniquement par la défense
des seuls intérêts catégoriels,
mais par une vision globale et équilibrée de la profession… Seule
cette vision globale et cohérente nous donne une meilleure représentativité
et une meilleure image, et donc, un véritable rôle d'influence auprès
des décideurs", a-t-il d'ailleurs déclaré dans son discours d'ouverture
devant les quelque 1 000 congressistes présents. 3 grands rendez-vous étaient
donc programmés : le renouvellement des présidents, vice-présidents
et bureaux des branches le jeudi 30 novembre. Et les discours du ministre de l'Intérieur,
ministre d'État Nicolas Sarkozy, et du ministre des PME, du Commerce, de
l'Artisanat et des Professions libérales, Renaud Dutreil.
Les Fédération nationale de l'hôtellerie
française, la Fédération nationale de la restauration française
et la Fédération nationale des cafés-brasseries-discothèques
devaient choisir entre 2 tickets composés des candidats sortant et d'un nouveau
ticket. À chaque fois, les congressistes ont
voté pour la continuité : Roland
Héguy et Alain Lévesque gardent les rênes de l'hôtellerie, Philippe Villalon et
Dany Deleval celles de la restauration, Bernard Quartier et Jean-Pierre Héland
celles des cafés et discothèques. Côté saisonniers, un seul ticket en lice,
composé de Jean-François Serazin et de Jean-Marie Attard, et réélu sans
surprise. Un changement toutefois à la Fédération de l'hôtellerie familiale :
Bertrand Lecourt accède à la présidence, et l'ancien président, Christian Roche,
qui ne souhaitait pas se représenter à ce poste, prend la vice-présidence.
Extraits
du discours de Nicolas Sarkozy
"Pour
venir ici, mon emploi du temps, en ce moment, est un peu complexe, un certain nombre
de mes amis m'ont dit mais réfléchis : tu déclares ta candidature
à la présidence de la République hier et le lendemain matin tu
es à Marseille devant votre congrès, est-ce bien ta place ? Avec votre
autorisation, je vais répondre moi-même à une question que je
me suis posée à moi-même. J'ai réfléchi. Parce que la
candidature à la présidence de la République, c'est une vision
pour la France, c'est une vision que l'on porte et que l'on propose aux Français.
Et je me suis dit, dans le fond, votre congrès, c'est le congrès de la
France qui travaille, c'est le congrès de ceux qui se lèvent tôt,
qui ne demandent qu'une seule liberté, qu'on les laisse faire vivre leur famille
du fruit de leur travail, qu'on les laisse développer leur entreprise. […]
Ma place était donc ici. Elle était ici parce que je veux parler au nom
de la France qui travaille." "Il y avait une deuxième raison pour laquelle
je me devais d'être ici : c'est que je me dois d'assumer mes responsabilités.
Et ici, il y a eu beaucoup de désillusions, beaucoup de déceptions, beaucoup
de regrets. Et je me devais de ne pas fuir, d'assumer aussi cette part de responsabilité,
ce n'est pas moi qui ai promis, mais pourtant c'est moi qui vais tenir. C'est une
façon nouvelle et différente de faire de la politique. […] Je
ne comprends pas pourquoi la restauration, qui met du service auprès du client,
serait moins bien traitée que la restauration qui ne met pas de service auprès
des mêmes clients. Au nom de quoi doit-on dire qu'il est normal d'avoir un
taux réduit de TVA pour la restauration rapide, et que ceux qui mettent du
service, c'est-à-dire de l'emploi, auprès des clients devraient avoir
un taux qui serait majoré ? La question n'est pas de faire du corporatisme,
la question est de regarder la situation comme elle est. […] C'est une affaire
de justice, c'est une affaire d'équité. |
Après son intervention devant les membres de l'Umih, le ministre Renaud Dutreil est longuement revenu devant la presse sur le plan de modernisation de la profession. |
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Standing ovation pour
Nicolas Sarkozy
Vendredi matin,
l'auditorium du Parc Chanot affichait salle comble. L'arrivée de Nicolas Sarkozy
allait même donner lieu à une véritable standing ovation de la part des
congressistes, avec, en fond sonore, la chanson de Johnny Hallyday, L'Envie,
interprétée sur scène par Jean-Claude Bader, imitateur officiel de la rock star,
vice-président des restaurateurs du Bas-Rhin, et adjoint au maire de Strasbourg.
Attendu en tant que ministre, le président de l'UMP était bel et bien reçu en
tant que candidat à la présidence de la République. Être candidat, "c'est une
vision qu'on propose aux Français", lâche-t-il d'entrée de jeu sous les
caméras et les crépitements des photographes (lire l'essentiel du discours page
3). C'est sa première apparition en public à ce titre depuis son annonce
officielle la veille, sur France 2. Ensuite, il fascine. L'Umih représente "le
congrès de la France qui travaille", une population qui veut "faire vivre
sa famille du fruit de son travail", martèle-t-il. Interpellé par Philippe
Villalon sur la baisse de la TVA, Nicolas Sarkozy va droit au but : "Je suis
là pour assumer mes responsabilités. […] Il y a eu beaucoup de regrets. […] Je
me devais de ne pas fuir. Ce n'est pas moi qui ai promis et c'est pourtant moi
qui vais tenir. C'est une nouvelle façon de faire de la politique. Cette
promesse m'apparaît juste." Le candidat déclaré saisit la balle au bond.
Contre les 35 heures, il plaide pour des heures supplémentaires dispensées de
charges sociales. S'il considère "normal" d'interdire de fumer dans tous
les lieux publics, il avoue "s'interroger" sur son application dans les
cafés-tabac de village. Il se dit également favorable à l'exonération des droits
de succession… Le plébiscite est quasi-total lorsqu'il quitte la salle entouré
d'une vingtaine de députés, dont Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse, et
président du Groupe d'études sur les métiers de l'hôtellerie, de la restauration
et des loisirs à l'Assemblée nationale. Seconde partie de la matinée. C'est au
tour de Renaud Dutreil de convaincre.
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Plan de modernisation
opérationnel au 1er janvier 2007
Le ministre des PME a
confirmé que les mesures inscrites dans le contrat HCR signé le 17 mai 2006 en
faveur du secteur hôtels-cafés-restaurants seraient bien opérationnelles à
compter du 1er janvier 2007, comme prévu.
Il a rappelé que ces aides à l'emploi des
salariés dans la restauration traditionnelle seront augmentées de près de 60 %
pour atteindre 180 E par mois et par salarié à compter du 1er janvier
2007. Pour les hôtels, restaurants, les débits de boissons, elles seront aussi
revalorisées selon le même ordre de grandeur pour atteindre en moyenne 90 E par
mois et par salarié. Si les restaurateurs peuvent bénéficier de la prime à
l'emploi (dite également 'prime Sarkozy') dans son montant maximal quel que soit
le niveau de rémunération de leurs salariés, pour les autres secteurs d'activité
inclus dans ce dispositif, ils ne peuvent bénéficier de celle-ci que pour les
salariés payés au Smic. En effet, pour un salarié payé au-dessus du Smic, le
montant va dépendre du secteur d'activité. À l'heure actuelle, un débitant de
boissons perçoit une aide de 71,50 E pour un salarié payé au-dessus du niveau du
Smic, et 114,40 E quand il rémunère ce dernier au niveau du Smic. Ce principe a
été notamment dénoncé par l'Umih.
Renaud Dutreil n'était pas peu fier d'annoncer qu'il venait d'obtenir ce
vendredi matin le vote par le Sénat d'un amendement au projet de loi de Finances
qui permet de
maintenir l'aide au niveau
de 114,40 E (180 E à partir du 1er janvier 2007) jusqu'à 1,03 fois le
Smic. Ceci afin d'éviter que le montant de l'aide ne baisse trop brusquement dès
que la rémunération excède le niveau du Smic. Cet intervalle de 1 à 1,03 Smic
permet de couvrir les 3 premiers échelons du niveau I de la grille de salaires,
qui doit être renégociée
par les partenaires sociaux. "Je souhaite que cette nouvelle avancée vous
permette ainsi de mettre en place une nouvelle grille salariale rapidement",
a précisé le ministre des PME. Un décret mettra en oeuvre ce nouveau
dispositif de l'aide à l'emploi prévu par l'article 57 du projet de
loi de Finances. Article qui prévoit la reconduction et la majoration de l'aide
jusqu'au 31 décembre 2007. Dans cet article, il est également prévu
que pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2007, le
droit au versement de l'aide à l'emploi est subordonné au dépôt
d'une demande dans les 3 mois qui suivent le trimestre pour lequel l'aide est demandée.
Un seul changement à la tête des branches, l'arrivée de Bertrand Lecourt à la présidence de l'hôtellerie familiale. Ici, à droite, aux cotés de son homologue de l'hôtellerie française, Roland Héguy. |
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Une aide forfaitaire pour
l'embauche d'extras
Autre mesure phare prévue
dans le plan de modernisation en faveur de l'embauche dans la profession et sur
lequel a insisté Renaud Dutreil : le dispositif extra qui vise à permettre
une utilisation plus simple et plus souple des salariés embauchés en extra
pour répondre aux surcharges de travail dans les périodes de forte activité
comme le week-end, par exemple. "L'article 57 bis nouveau du projet de loi de
Finances pour 2007 prévoit que les employeurs de salariés en extra dans
les entreprises HCR de moins de 20 salariés pourront bénéficier d'une
aide de l'État sous la forme d'un forfait." Ce dernier sera de l'ordre
de 1 à 1,5 E de l'heure, soit l'équivalent du reliquat de charges patronales
au niveau du Smic. Ainsi, pour un extra au niveau du Smic, l'employeur ne paiera
plus de charges patronales. Ce dispositif s'appliquera aux employeurs de moins de
20 salariés qui utiliseront le Titre Emploi Entreprise (TEE) pour déclarer
leur extra, et dans la limite d'un plafond annuel. Un décret doit préciser
les conditions et les modalités d'application du présent article, notamment la durée maximale du contrat, exprimée
en jours, le montant de la somme forfaitaire ainsi que le montant du plafond de
l'aide.
Aider les entreprises à
se moderniser et à se mettre aux normes
"La modernisation des
hôtels et le développement de la qualité constituent un axe fort
du contrat de croissance en faveur du secteur des HCR. L'État s'est engagé
à accompagner les entreprises HCR dans leurs efforts de mise aux normes qui
sont d'autant plus difficiles à soutenir que l'entreprise est de petite taille",
a également rappelé Renaud Dutreil. Le projet de loi de Finances rectificative
pour 2006 prévoit d'améliorer le dispositif de Dotation Provision pour
Investissement (DPI). En effet, toutes les entreprises individuelles et les EURL
soumises à l'impôt sur le revenu suivant le régime réel d'imposition
peuvent déduire une provision pour mise en conformité en matière
de sécurité alimentaire, dont le montant à la clôture de
l'exercice ne peut excéder 15 000 E. Ce dispositif sera étendu dès
le 1er janvier 2007 pour les entreprises de l'hôtellerie-restauration
à l'ensemble des dépenses de mises aux normes, c'est-à-dire à
des travaux qui concernent
non seulement l'hygiène, mais également la sécurité, l'insonorisation,
la protection contre l'incendie, la lutte contre le tabagisme ou l'amélioration
de l'accessibilité aux personnes handicapées. Satisfaction dans les
rangs de l'Umih bien sûr.
Pour le même type de travaux, il est prévu
un second dispositif qui permettra d'amortir sur 2 ans les dépenses de mises
aux normes et d'achat de matériels au lieu de 5 à 10 ans. "Je tiens
à souligner qu'il s'agit d'une mesure exceptionnelle dont ne bénéficient
actuellement que très peu de secteurs. En outre, un crédit d'impôt
de 15 000 E couvrira les dépenses de modernisation des futurs 'maîtres
restaurateurs' distingués pour la qualité de leurs prestations de restauration
et de service. Une aide fiscale sera créée pour l'acquisition ou l'externalisation
des murs d'une exploitation HCR compte tenu du contexte de vieillissement des locaux
et de renchérissement de l'immobilier." Des précisions applaudies.
zzz76v
Pour
André Daguin, ce qu'il faut retenir de 2006
2006 a été une année de crise dans laquelle nous avons su ensemble
rebondir. Une année de remise en question : année difficile, mais toutes
les années sont difficiles. C'est le propre de l'action syndicale. |
Sur le vif…
Les traiteurs souhaitent une
représentation officielle
Traiteur à Carpentras, Olivier Marseille
a repris l'entreprise familiale après un parcours de cuisinier classique. Il
emploie aujourd'hui 25 personnes en équivalent temps plein. Ce patron de 35
ans lance un appel aux traiteurs de structures moyennes qui, comme lui, subissent
des concurrences déloyales, et doivent multiplier les investissements pour
répondre aux normes européennes. "Il faudrait qu'on se regroupe et
qu'on puisse se structurer au sein de l'Umih si l'on veut préserver notre secteur
d'activité." À bon entendeur.
La Réunion intègre le bureau
de la restauration
Satisfaction pour Pascal Goyard, président
du club de la restauration réunionnaise et président de la restauration
de l'Umih Réunion, les représentants de l'île accèdent au bureau
national de la FNRF.
Après Marseille, Lyon
Coup de chapeau unanime à Pierre
Alfonsi et son équipe de l'Umih 13 pour l'organisation de ce congrès riche
en événements et fort de plus de 1 000 participants. Flambeau a été
passé à Roland Bernard, président de l'Umih Rhône, à
qui revient d'accueillir le congrès 2007 prévu à Lyon. zzz74v
Convention régionale de partenariat entre
l'Umih PACA et la Cram du Sud-Est pour la promotion de la prévention des
risques professionnels
Cette
convention a été conclue par Serge Chrisment pour la Cram (Caisse régionale
d'assurance maladie) du Sud-Est et par Pierre Alfonsi, président de l'Umih
PACA. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3006 Hebdo 7 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE