du 14 décembre 2006 |
ÉDITO |
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Non,
ce n'est pas le titre du roman d'un émule de George Orwell, mais le montant
en euros du revenu annuel moyen d'un entrepreneur individuel de l'hôtellerie-restauration.
Selon l'enquête réalisée pour la première fois par CHD Expert
pour L'Hôtellerie Restauration,
qui porte sur les chiffres de l'année 2004, dont vous trouverez tous les détails
dans ce numéro, les revenus annuels de la profession se situent entre 43 175
E pour un patron de café-tabac-jeux et 19 646 E pour un salarié responsable
d'un café sans restauration.
Mais vous lirez dans le détail en pages 2 à 6 toutes
les données qui permettent de vous situer dans l'échelle des revenus d'une
profession aux disparités marquées par le statut du dirigeant, la forme
de la société, le chiffre d'affaires de l'établissement, ses prestations
et sa localisation.
Voilà qui fait beaucoup pour définir des tendances
qui n'en sont pas moins révélatrices d'une réalité parfois méconnue,
voire enjolivée.
Car l'entrepreneur individuel d'aujourd'hui n'a rien d'un nanti
et encore moins du niveau de vie du cadre dirigeant d'une multinationale où
stock-options, parachutes dorés, retraites sur mesure et autres menus avantages
n'ont rien à voir avec la vie quotidienne de la petite entreprise.
Il est donc temps de tordre le coup aux amalgames trop faciles
sur le train de vie des 'patrons', modernes sardanapales systématiquement
jetés en pâture à une opinion fascinée par les indemnités
stratosphériques d'Antoine Zacarias ou les acrobaties financières de Jean-Marie
Messier.
D'autant que la sagesse populaire ne manque pas de nous rappeler
que l'argent ne fait pas systématiquement le bonheur, sans oublier toutefois
de préciser qu'il y contribue davantage que la misère.
Bref, la profession fait vivre son homme ou sa femme comme bien
d'autres, mais sans excès, dans un sens ou dans l'autre.
Juste quelques éléments de comparaison tirés des
données disponibles de l'Insee qui portent également sur l'année
2004 : un artisan a gagné en moyenne 35 239 E, un patron de PME de plus de
10 salariés 80 938 E, un instituteur 30 698 E, un policier 28 714 E et un ouvrier
qualifié 28 686 E. Ces quelques indications - mais vous pouvez en trouver
beaucoup d'autres sur www.insee.fr - permettent de situer, avec une relative
précision, les revenus tirés de la profession de l'hôtellerie-restauration.
Bien évidemment, il faut d'un côté tenir compte
de la durée de travail des uns et des autres, des contraintes inhérentes
à chaque secteur d'activité (pas besoin d'être un éminent
sociologue pour deviner qu'il vaut mieux être employé de la Banque de
France à Millau qu'inspecteur de police à Clichy-sous-Bois), mais
aussi des revenus du patrimoine et de la valorisation des entreprises.
En espérant que cette enquête - qui sera dorénavant
réalisée chaque année - vous permettra de nourrir votre réflexion
sur la rentabilité de votre affaire, son positionnement et la nécessité
d'une éventuelle remise en cause.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3007 Hebdo 14 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE