du 14 décembre 2006 |
VIE PROFESSIONNELLE |
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'UMIH 14
ANNÉE DIFFICILE POUR LE CALVADOS SELON SON PRÉSIDENT, PHILIPPE VILLALON
Montée du paracommercialisme avec les Anglo-Saxons, maintien difficile de la très petite hôtellerie et, parallèlement, nécessité de voir se créer de vrais hôtels 4 étoiles. Micro au président de l'Umih 14.
Propos recueillis par Sylvie Soubes
De gauche à droite : Michèle Montier, présidente du canton de Deauville, Cyril Schott, préfet de région, Philippe Augier, maire de Deauville, Philippe Villalon, président de l'Umih 14 et de la FNRF au sein de l'Umih, Yves Boisseau, député du Calvados, Bernard Cazeneuve, président du CRT et Dany Deleval, vice-présidente de la FNRF lors de l'assemblée générale du syndicat du Calvados qui s'est déroulée en novembre à Deauville. |
L'Hôtellerie Restauration :
Comment se porte le département du Calvados ?
Philippe Villalon :
Le département est inquiet, la remise en cause de la convention collective
a été très mal vécue. Cette inquiétude est aussi partagée
chez nous par les salariés. Sinon, nous sommes confrontés au paracommercialisme
avec les chambres d'hôte. Que ce soit en ville ou en campagne. Un paracommercialisme
organisé avec la clientèle anglo-saxonne qui nous échappe. Le nombre
de passagers de la Brittany Ferries entre Ouistreham et Portsmouth n'a pas diminué
alors qu'on est à moins 30 % sur 3 ans dans l'hôtellerie. En outre,
les enquêtes auprès des notaires montrent que les transactions entre
2004 et 2005 concernent en majorité des acquéreurs anglo-saxons. Or, les
gîtes ruraux sont eux aussi en diminution. Ce qui veut bien dire qu'il y a
un déplacement de la clientèle qui échappe complètement aux
structures officielles. Les Anglo-Saxons commercent en direct avec leurs compatriotes,
qui dorment sur place et consomment sur place. Nous devons aussi être vigilants
avec les chambres d'hôte labellisées, qui ne sont pas forcément
déclarées. Nous avons alerté les institutions et le comité régional
de tourisme à ce propos. À partir du moment où il existe un commerce
régulier, il doit être déclaré.
Êtes-vous satisfait de la
saison 2006 ?
Le chiffre d'affaires de l'hôtellerie
caennaise et de son agglomération affiche la plus mauvaise année depuis
10 ans. La côte a fait son chiffre, mais il n'y a pas eu de retombées
à l'intérieur des terres. Avant,
lorsque la côte était complète, on sentait un report sur les villes
proches. En 2006, ça n'a pas été le cas. Juillet a été
très chaud et le mois d'août a été correct. Mais en restauration,
on reste sur les chiffres de 2005, sachant qu'entre 2002 et 2004, les résultats
diminuaient. Deauville conserve une clientèle tous les week-ends de mars aux
vacances de la Toussaint. Sinon, le pic porte
sur les 3 premières semaines d'août. Juillet ressemble de plus en plus
au mois de juin. Nous avons toutefois eu un beau mois de septembre en 2006 et l'ensemble
de la côte en a un peu profité.
Qu'est-ce qui vous paraît le plus marquant,
en dehors des chambres d'hôte ?
On peut dire que sur les 5 dernières années,
50 % des entreprises ont changé de mains. L'hôtellerie au sud de l'axe
Caen-Cherbourg souffre, et les petits hôtels familiaux en particulier. Nous
avons un plan de travail avec les 2 chambres de commerce et d'industrie pour la
mise en place de prêts à taux zéro afin de maintenir le maillage
que représentent ces très petites entreprises. Parallèlement, nous
essayons aussi que les manoirs qui sont transformés en hôtels puissent
devenir des 4 étoiles luxe. Il est important que nous ayons de vrais 4 étoiles.
Il ne faudrait pas que ce soient des 3 étoiles 'plus'. Nous espérons aussi
beaucoup de l'autoroute qui doit relier l'axe Caen/Falaise prévue en 2008-2009.
Tout cela est fait pour irriguer le département et désenclaver des zones
qui en ont besoin. En ce qui concerne les cafés, c'est le problème du
tabac. Là encore, l'inquiétude est vive. Le 6 novembre, nous étions
200 professionnels devant la préfecture pour soutenir les bars et les cafés
qui sont un relais essentiel de la vie sociale dans le département. Nous avons
aussi signé la charte de la diversité, et nous en avons profité pour
revaloriser le travail à temps partiel.
zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3007 Hebdo 14 décembre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE