du 2 mars 2006 |
S'EXPATRIER |
Australie Depuis maintenant plus de 10 ans, Jérôme Trémoulet rêve tout éveillé. "À 14 ans, j'étais déjà fasciné par ce pays", lâche dans un grand éclat de rire ce Gersois, aujourd'hui chef de l'une des plus fameuses tables d'Adélaïde. Une véritable histoire d'amour, qui a débuté en 1993.
Olivier Caslin
Cuisinier-voyageur
Jérôme Trémoulet au Penfolds Magill Estate
Jérôme Trémoulet mêle dans sa cuisine influences française et australienne. |
Jérôme
Trémoulet débarque à Melbourne, il y a plus de 12 ans maintenant,
pour travailler chez Paul Bocuse, sous les ordres de celui qui reste encore son
maître à penser, Philippe Mouchel. Il y a bien eu entre-temps quelques
infidélités entre le chef français et sa patrie de coeur, mais dès
qu'il en a l'occasion, c'est du côté des antipodes qu'il décide
d'exercer son métier. Et lorsqu'il revient sur cette dernière parenthèse
de 2 ans sur la côte ouest des États-Unis entre 2003 et 2005, c'est
aussitôt pour assurer avec son accent chantant, qu'il "était déjà
clair avant de partir que nous reviendrions dans ce pays".
C'est donc chose faite depuis avril 2005, date
à laquelle le chef français a été recruté pour reprendre
en mains les cuisines du Penfolds Magill Estate, établissement installé
au milieu des vignes, sur les hauteurs d'Adélaïde.
"J'ai toujours adoré
ces grands espaces"
Une nouvelle étape
dans la vie bien remplie de ce cuisinier-voyageur, sorti de l'école hôtelière
de Auch en 1987. Après une escapade de plusieurs mois en Corse et une première
expérience étrangère en Suisse, Jérôme décide de
partir à Londres "pour y apprendre l'anglais". Initialement prévu
pour durer 6 mois, le séjour va durer près de 4 ans, comme chef-assistant
au Ritz où il se souvient avoir cuisiné plusieurs fois pour l'ancien président
François Mitterrand. C'est à cette période là, également,
que l'Australie fait irruption dans la vie de Jérôme Trémoulet,
par l'intermédiaire de Kim, originaire du pays-continent et devenue Mme Trémoulet
en 1990. Ce n'était alors plus qu'une question de temps, avant que le rêve
ne devienne réalité, et 3 ans plus tard, Jérôme découvre
son Amérique à lui, après une balade de 9 mois à travers
tout le pays. Il est conquis. "J'ai toujours adoré ces grands espaces",
explique-t-il aujourd'hui. Et les chefs français y ont plutôt bonne
cote. Après les années Bocuse, les époux Trémoulet reviennent
en France. Jérôme travaille alors chez le traiteur Saint-Clair basé
à Cergy (95). "J'y ai beaucoup appris, notamment en termes d'organisation",
explique Jérôme Trémoulet. Cela dit, il n'y restera pas longtemps,
et en 2000, le revoilà à Sydney, au Four Seasons Hotel où il
y officiera pendant 3 ans avant de tenter son aventure américaine.
Mêler influences française
et australienne
Aujourd'hui, après
avoir noirci les pages de son passeport, Jérôme Trémoulet est bien
en Australie, où la vie est simple comme la cuisine qu'il aime. Il laisse les
tentatives de fusions - "confusion" - culinaires aux autres, et se contente
de mêler influences française et australienne, autour du principe "d'un
goût par assiette". Sa carte n'en est pas moins riche et sa table passe
pour être l'une des meilleures de la région. Faisant la part belle aux
produits locaux, Jérôme se rend 2 fois par semaine au marché couvert
d'Adélaïde, unique en son genre en Australie. "On peut tout y trouver,
même des idées, et les produits y sont vraiment de bonne qualité",
certifie le Gersois, qui regrette seulement de ne pas pouvoir y dénicher le
foie gras ou les boudins qu'il aimerait utiliser dans sa cuisine. Un problème
qui sera peut-être résolu lorsque Jérôme ouvrira sa propre
charcuterie, du côté de Sydney, une ville qu'il adore. Un autre de ses
rêves qu'il lui reste encore à réaliser.
n
zzz22v
Magill Estate Restaurant Cellar Door
78 Penfold Road
Magill SA 5072
Australie
Tél. : 00 61 08 8301 5569
penfolds.magill@cellar-door.com.au
www.penfolds.com.au
SANDRINE GIMON
ARDÉCHOISE COEUR FIDÈLE
C'est aussi l'un des plus réputés, avec ses cabernet-sauvignons
à l'élégance bien charpentée, qui font la joie des amateurs
du monde entier. Il ne faut que quelques minutes pour parcourir ce terroir long
d'une vingtaine de kilomètres, à la terre aussi rouge que le ciel est
bleu. Une vingtaine de propriétés se partage cette bande de terre calcaire,
"qui est la véritable signature du vignoble", explique Sandrine Gimon. |
Article précédent - Article suivant
Vos questions et vos remarques : Rejoignez le Forum des Blogs des Experts
L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Magazine 2 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE