du 2 mars 2006 |
CONJONCTURE |
168 projets ont reçu l'an passé une autorisation positive de la Commission départementale d'équipement commercial (CDEC) à travers l'Hexagone contre 152 en 2004. 60 % de ces derniers se concentrent sur les segments économiques et 2 étoiles.
Claire Cosson avec BDO MG Hôtels & Tourisme
Analyse de l'évolution des décisions CDEC en 2005
Les projets d'hôtels économiques et 2 étoiles ont le vent en poupe
L'hôtellerie séduit encore et toujours les investisseurs en France. |
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Dix
ans déjà ! Depuis le 5 juillet 1996, la loi - baptisée Raffarin
- règne sur l'ensemble du développement hôtelier dans l'Hexagone.
Le tout en soumettant les projets de création ou d'extension d'hôtels
à la Commission départementale d'équipement commercial (CDEC) dès
lors que l'établissement concerné dépasse le seuil de 30 chambres
en province ou 50 chambres en Île-de-France. Malgré ce dispositif mis
en place à l'origine pour lutter contre la surcapacité hôtelière
dont souffrait le marché français de l'époque, de nombreux établissements
parviennent aujourd'hui encore à sortir de terre sur le territoire national.
Et ce même si beaucoup d'investisseurs et d'opérateurs s'accordent à
reconnaître que la loi Raffarin ralentit considérablement les démarches.
La preuve. Selon une étude réalisée par le cabinet d'études
BDO MG Hôtels & Tourisme, 182 projets hôteliers ont ainsi été
soumis à la décision CDEC ou CNEC (Commission nationale d'équipement
commercial) au cours de l'exercice 2005.
Un
chiffre au final assez conséquent sachant que parmi ces derniers, 168 ont obtenu
une autorisation positive contre 152 en 2004 (+ 10 %). En termes de chambres, le
cumul des capacités autorisées a par ailleurs dépassé la barre
des 9 000 chambres, soit une progression de 1 % par rapport à l'année
précédente. Dans le détail, l'enquête menée par BDO MG
Hôtels & Tourisme souligne le dynamisme des hôteliers indépendants
en matière de création d'exploitation. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Le volume de chambres autorisées a augmenté de 4,4 % avec 48 projets validés
à comparer à 43 en 2004. Le tout représentant un parc total de
3 400 chambres (+ 8 %). S'agissant de la capacité moyenne des projets indépendants
(71 chambres), l'étude note qu'elle demeure un peu inférieure à
celle des réseaux intégrés (92 chambres). L'écart tend cependant
à se réduire au fil du temps. Et pour cause. Les projets indépendants
répondent de "façon croissante" à une logique d'investisseur,
avec une capacité minimale nécessaire pour garantir la rentabilité.
9 projets d'hôtels économiques autorisés sur
10 sont portés par des chaînes
Parallèlement, les
chaînes ne sont pas restées inactives. Loin s'en faut. Elles ont ainsi
obtenu le feu vert pour construire 5 200 chambres en 2005. Un chiffre certes conséquent.
N'empêche. Il s'inscrit en léger retrait (- 2 %) comparé au millésime
2004 et apparaît comme franchement inférieur à celui enregistré
en 2003 (- 18 %). En nombre d'hôtels, 48 projets de création ont été
accordés en 2005 contre 47 l'exercice antérieur.
En nombre de chambres, les données
collectées par BDO MG Hôtels & Tourisme indiquent un fléchissement
de 9 %. "Après analyse, cette chute s'explique en grande partie par le poids
de 2 gros porteurs 4 étoiles autorisés en 2004 : les projets du Méridien
La Défense et du Mövenpick Dreamcastle Disneyland", précise BDO.
Au chapitre des extensions autorisées, les chaînes ont mis le paquet
: 714 en 2005 contre 373 en 2004. Dans le même temps, la capacité moyenne
des extensions a bondi, passant de 17 à 21 chambres. Reste à savoir
maintenant quel type d'établissement les indépendants et les chaînes
veulent bâtir ou agrandir. L'essentiel des autorisations a en fait porté
l'an passé sur les segments économiques et 2 étoiles avec des taux
respectifs de + 13 % et + 20 %. "9 projets d'hôtels économiques sur
10 sont portés par des groupes intégrés", constate BDO MG Hôtels
& Tourisme. Et d'ajouter : "L'hôtellerie 0/1 étoile est un créneau
sur lequel peu d'indépendants identifient des opportunités de développement
(3 % des chambres autorisées."
MÉTHODOLOGIE DE
L'ÉTUDE Réalisée par le cabinet BDO MG Hôtels & Tourisme, l'étude analyse la totalité des décisions des CDEC prises pour le secteur hôtelier ou para-hôtelier entre 2003 et 2005. Les données traitées ont été collectées auprès des préfectures. La date retenue correspond à la dernière décision relative au projet (date de la décision de la CNEC en cas de recours, par exemple). Pour un dossier présenté en CDEC plusieurs fois sur la période observée (modification d'enseigne, de capacité, etc.), seule la décision la plus récente a été prise en compte. |
Flambée des projets sur
Toulouse
Par
contre, chaînes et indépendants se répartissent équitablement
les 2 651 chambres autorisées en catégorie 2 étoiles. Quant aux segments
3 et 4 étoiles, la diminution de la capacité moyenne des projets entraîne
un recul sensible du volume de chambres autorisées : - 15 % pour les 3 étoiles
et - 45 % pour les 4 étoiles.
Sur le plan géographique,
l'étude BDO MG Hôtels & Tourisme observe une flambée des projets
sur Toulouse. "La CDEC de Haute-Garonne a autorisé la création d'un
millier de chambres d'hôtels dans l'agglomération toulousaine", explique
le cabinet. Et de poursuivre : "Tous les types de projets sont représentés,
depuis l'hôtel économique jusqu'au 4 étoiles (Radisson à
Blagnac) en passant par les résidences hôtelières (300 unités
ont obtenu l'aval de la CDEC." Un phénomène qui tend d'ailleurs à
s'étendre un peu partout dans l'Hexagone. En témoigne l'autorisation au
niveau national de 1 000 chambres de résidences hôtelières en 2005
contre 250 en 2004.
D'autres
villes se sont distinguées l'année dernière telles Marseille et Bordeaux.
À Marseille, 419 chambres ont ainsi reçu l'accord de la CDEC avec
le projet New Hôtel du Pharo (100 chambres, 4 étoiles) et celui d'un
complexe Ibis/Suitehotel (319 chambres). Du côté de Bordeaux, 343 chambres
ont été autorisées dont le futur Radisson SAS Grand Hôtel.
Concernant Paris, le Groupe Lucien Barrière a obtenu l'autorisation de concrétiser
son projet d'hôtel 4 étoiles de 81 chambres sur les Champs-Élysées.
Sans oublier 2 autres projets dans le IXe arrondissement (100 en 4 étoiles)
et un Holiday Inn de 144 chambres dans le XIXe.
À
noter également deux programmes ambitieux : la réhabilitation de la Citadelle
de Vauban sur Belle-Île-en-Mer en 4 étoiles (79 clés) et celle de
la Cour du Corbeau à Strasbourg (45 clés. n
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AVIS NÉGATIFS POUR
7 PROJETSS 7 projets de création ou d'extension d'hôtels ont reçu un avis négatif en 2005. Le tout représentant 354 chambres. Reste qu'à ces derniers s'ajoutent 7 autres dossiers (180 chambres) qui font actuellement l'objet d'un recours. Parmi ces réponses défavorables, on note un parfait équilibre entre les projets émanant de chaînes et ceux proposés par des indépendants. Autre élément : les refus concernent en premier lieu les catégories économiques et 2 étoiles. Il apparaît toutefois que ces segments soient rattrapés en 2005 par les résidences hôtelières. Bon nombre de collectivités ayant du mal à appréhender ces produits. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2966 Magazine 2 mars 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE