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	du 5 octobre 2006	ÉDITO

Il n'en peut plus...

Vous lirez dans ce numéro de L'Hôtellerie Restauration, le véritable 'coup de gueule' de Jacques Mestre, président régional de l'Umih Languedoc-Roussillon, qui n'en peut plus du harcèlement administratif dont il fait régulièrement l'objet.

L'exploitant du restaurant "Le Clipper" à La Grande-Motte s'étonne - il y a de quoi - de la sollicitude particulière que les services fiscaux éprouvent à son égard : en 30 ans d'activité professionnelle, il en est à son… 14^e contrôle fiscal ! On en connaît plus d'un qui aurait craqué depuis longtemps face à un tel acharnement. Sans oublier les descentes, en plein service - c'est plus drôle ! -, des contrôleurs du travail soudainement désireux de vérifier l'identité des salariés de l'entreprise, dont il ne semble pas qu'ils soient victimes d'une quelconque forme d'esclavage moderne, contrairement à ce qui se passe dans certains 'beaux quartiers', c'est comme ça qu'il faut dire, où sont abritées légations et ambassades à l'abri de toute poursuite désagréable.

Bien sûr, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) s'intéresse également à son cas, tant il est vrai que sur les rivages de la Grande Bleue, il n'y a pas matière à aller voir ce qui se passe au bord des routes, où s'épanouissent baraques à frites, à kebabs et autres merguez dont les effluves mettent le vacancier en appétit.

Bref, vous l'avez compris, Jacques Mestre n'est pas loin de penser, on le serait à moins, qu'il paie le prix fort de son engagement syndical au service de la profession. Et pourtant, au-delà de son inébranlable franchise et de ses prises de position en faveur de celle-ci, les pouvoirs publics apprécient d'avoir des interlocuteurs de la trempe de Jacques Mestre pour participer aux innombrables commissions, colloques, négociations et autres assemblées dont la bureaucratie est si friande, pour traiter de sujets essentiels comme l'emploi, le développement touristique, la sécurité publique ou la consommation.

Certes, de bons esprits nous expliqueront doctement que toute attitude antifiscale relève d'un néopoujadisme primaire - peut-être -, mais ceux qui parlent ainsi n'ont jamais affaire aux agents du fisc, dont on préfère généralement éviter une trop grande fréquentation. Un peu comme le dentiste, même si on éprouve de la sympathie pour l'individu, ce qui n'a rien à voir.

Une petite vacherie pour finir : une fois retiré des affaires, Jacques Mestre pourra sans difficulté, avec son carnet d'adresses bien garni, organiser un de ces 'dîners de c…' qui eurent tant de succès au théâtre et au cinéma.
L.H.R. zzz80

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L'Hôtellerie Restauration n° 2997 Magazine 5 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE