du 5 octobre 2006 |
L'ART ET LA MANIÈRE |
Pour le chef étoilé du restaurant parisien Le Pré Catelan, cuisiner ou peindre, c'est pareil ! Une même démarche créative sans se prendre pour autant pour un artiste. Mais les passions s'entremêlent.
Nadine Lemoine
La Pop Kitchen de Frédéric Anton
D'un côté le plat La betterave, fines lamelles parfumées à la muscade, vieux comté préparé en fins copeaux, jus gras.
"Sur une assiette
transparente, ce plat, c'est comme un kaléidoscope, un effet vitrail, qui est
magnifique."
La Betterave 'Pop', un plat phare de la carte du Pré Catelan, le légume traité en tant que plat à part entière et pas seulement en garniture. "Son esthétique et son goût plaisent aux femmes et aux hommes d'affaires."
De l'autre, le tableau
Les deux sont signés Frédéric Anton. Lequel a inspiré l'autre
? Le chef du Pré Catelan à Paris (2 étoiles Michelin)
n'a pas la réponse. Ce sont seulement 2 réalisations qui correspondent
à une même époque, ses goûts à ce moment précis
et certainement à
son état d'esprit. La coïncidence est quand même étonnante,
tout comme l'est son entrée en peinture. Frédéric Anton apprécie
l'art abstrait. "Comme beaucoup de personnes, je me suis dit, je suis capable
de faire pareil, raconte-t-il, J'ai acheté des tubes de peinture à
l'huile, des couteaux de peintre et je me suis mis devant la toile. Là,
je me suis rendu compte que le pinceau correspondait à la spatule du pâtissier,
que la peinture avait la consistance de la crème ou de la mayonnaise et
que les gestes sur la toile, je les connaissais. Je me suis senti en confiance.
Jouer avec les formes, les reliefs et les couleurs, c'est ce qu'on fait tous les
jours ! L'assiette ou la toile..."
Cela fait 10 ans qu'il s'exprime sur la toile, mais aussi en sculpture,
avec le bois ou le métal, qu'il retape des meubles au design contemporain. L'esthétique des années
1970, le Pop Art, les kaléidoscopes… Tout cela nourrit aussi
sa cuisine. "Je ne suis pas un artiste mais un artisan qui s'exprime de différentes
manières. Tout ce qui m'intéresse, c'est la transformation de la matière.
Il faut qu'elle soit dans ma main et l'inspiration vient spontanément. Je
suis un manuel qui aime les belles choses", confie le chef aux multiples talents.
Son nouveau coup de coeur : les arts premiers. À découvrir
bientôt dans l'assiette.
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zzz22v
Complément d'article 2997mp30
Fines lamelles parfumées à la muscade, vieux comté préparé en fins copeaux, jus
gras
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L'Hôtellerie Restauration n° 2997 Magazine 5 octobre 2006 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE