du 8 mars 2007 |
VIE PROFESSIONNELLE |
FAUTE DE SUCCESSEUR EN CUISINE
Roland Mazère quitte les fourneaux du 'Centenaire'
Les Eyzies-de-Tayac (24) Figure emblématique de la gastronomie du Périgord, chef doué qui arborait depuis plus de 25 ans 2 étoiles Michelin, Roland Mazère, chef-propriétaire du Centenaire, a décidé de prendre sa retraite.
Roland Mazère prend sa retraite des fourneaux. |
En
l'absence d'une succession familiale en cuisine, son souhait aujourd'hui est de
céder l'affaire à un jeune qui aurait fait ses preuves. En attendant,
seul l'hôtel Relais & Château restera ouvert.
C'est assurément le chef le plus discret
du landernau des étoilés : "Je suis timide. Il faut m'approcher pour
que je me livre." En mai dernier, il confiait déjà : "Ma fille
et mon fils ont choisi une autre voie, aujourd'hui donc je tends la perche à
un jeune qui aurait fait ses preuves. Je suis prêt à l'aider."
Ceci reste vrai aujourd'hui. Maison créée en 1964 par madame Mazère,
mère, Le Centenaire est niché au cÏur même des Eyzies. En 2006,
avec un effectif de 35 à 40 personnes, dont entre 15 et 20 en cuisine, le
restaurant a aligné 13 000 couverts. Les 14 chambres et 6 délicieux appartements
affichaient un taux de remplissage proche des 80 %. Le chiffre d'affaires de 2 ME
portait sur 200 jours d'ouverture, l'établissement ouvrant de Pâques
à la Toussaint. À 60 ans, le chef doublement étoilé Michelin
depuis 25 ans, sans rupture, a donc décidé de prendre sa retraite. Fin
novembre, en toute discrétion,
il s'est rendu à Paris pour en informer le guide rouge. Franchise toujours
vis-à-vis de ce guide qui, dès 1973, lui décernait son premier
macaron, puis 8 ans plus tard, un macaron de mieux. Une constance qui signe un travailleur
acharné, un chef autodidacte qui se mit en cuisine - après avoir servi
en salle - pour épauler sa mère qui s'épuisait à trouver des
chefs sérieux et appliqués. Les stages en hiver chez Troisgros -"là,
j'ai eu le déclic"- puis chez Manière, Loiseau, Senderens, Maximin,
lui permirent de trouver son style, "une cuisine inventive sublimant le terroir".
Après toutes ces années consacrées à ce métier passionnant,
Roland Mazère aspire à une autre vie. On le comprend et lui souhaitons
tout le bonheur du monde. Son agenda est d'ores et déjà bien rempli
: "Je vais me rendre à Rome, puis à Dublin avec l'équipe de
France de Rugby", confie celui qui aurait aimé, aussi, faire une carrière
dans le ballon ovale. Au Centenaire, sa soeur Geneviève et son gendre, Alain
Scholly, continueront de bichonner les clients de l'hôtel, lequel rouvrira
ses portes, sans restaurant, début avril.
Brigitte
Ducasse zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 3019 Hebdo 8 mars 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE