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du 12 avril 2007
VIE PROFESSIONNELLE

DANS LA PERSPECTIVE DE LA COUPE DU MONDE DE RUGBY

Les hôteliers de Montpellier redoutent la 'cuillère de bois'

Dialogue de sourds entre la municipalité et le club hôtelier du Grand Montpellier, qui regroupe la majorité de l'offre hôtelière dans l'agglomération. D'un côté, les promesses d'un beau lendemain touristique, et de l'autre, le constat d'un avenir très incertain.


Le chantier du nouveau stade de Montpellier, qui accueillera 4 matchs de rugby en septembre à l'occasion de la Coupe du Monde. Le stade fera le plein, mais les retombées ne seront peut-être pas les mêmes pour l'hôtellerie locale.


Philippe Étourneau, président du club des hôteliers, et patron de l'Hôtel d'Aragon à Montpellier.

Une association qui représente les 3/4 de l'offre d'une ville (en nombre de chambres) peut-elle être ignorée par une municipalité ? Oui, comme le prouvent
la Ville de Montpellier et son office de tourisme, qui snobent le club hôtelier du Grand Montpellier : une association fondée l'an dernier représentant 2 855 chambres de toutes catégories (hors résidences hôtelières). Un mépris que ne comprend pas Philippe Étourneau, président de ce club. À moins qu'il ne s'agisse de crainte à l'égard d'un groupement professionnel qui sort des discours politiques convenus, avec des arguments concrets à l'appui. Face à une municipalité qui promet une déferlante de touristes à l'occasion de la prochaine Coupe du Monde de Rugby, Philippe Étourneau répond par les chiffres : "À cette heure, nous enregistrons uniquement des réservations pour les jours de match, et encore, on ne fait pas le plein ces jours-là !" Une perspective d'autant plus inquiétante que la ville - où l'équipe d'Australie sera en résidence - accueille seulement 4 matchs. Les supporters australiens et néo-zélandais préfèrent donc, apparemment, se loger en région parisienne, et se déplacer à Montpellier uniquement pour assister aux rencontres. Une réalité que les responsables politiques locaux n'ont visiblement pas envie d'entendre… "Est-ce une raison pour nous ignorer et refuser une collaboration qui pourrait être efficace ?", s'interroge Philippe Étourneau. Car le club hôtelier du Grand Montpellier se définit également comme une force de proposition locale dans les domaines économique et touristique. "Nous n'avons d'autre objectif que de travailler à la promotion et au développement de la destination Montpellier, à travers un meilleur positionnement des produits hôteliers et des actions marketing", martèle le président du club. L'argument devrait toucher le maire de Montpellier, Hélène Mandroux, qui consacrera cette année 817 000 E à la promotion de la ville à travers son office de tourisme. D'autant que le club hôtelier investit également de son côté ; en partenariat avec BDO, l'association va même mettre en place un outil qui fait encore défaut à Montpellier : un véritable baromètre local intégrant le taux d'occupation et le chiffre d'affaires mensuel pour déterminer le RevPAR. Pour mesurer exactement la santé de l'hôtellerie à Montpellier. Mais la municipalité a-t-elle intérêt à faire émerger cette information ? Encore une question qui dérange.

Francis Matéo zzz74v zzz70 zzz16

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L'Hôtellerie Restauration n° 3024 Hebdo 12 avril 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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