du 18 mai 2007 |
ÉDITO |
Patience
En s'adressant dès la semaine dernière aux candidats
aux élections législatives, André Daguin a voulu affirmer combien
il entend continuer à peser sur le débat relatif à la baisse
de la TVA en restauration.
D'abord, et nul ne le lui avait demandé à l'époque,
le président élu fut très explicite sur la question lors de son intervention
devant le congrès de l'Umih au mois de décembre dernier :
"Je tiendrai la promesse que d'autres vous ont faite…",
effet bien évidemment garanti auprès d'un public aux anges. Revenons
aux réalités du jour : Nicolas Sarkozy a fondé sa brillante campagne
sur sa volonté de "rupture", notamment en matière de moeurs politiques,
répétant à qui voulait l'entendre, que désormais, les promesses seraient tenues
et n'engageraient pas seulement ceux qui les écoutent. Comme il y a tout lieu de
penser que le nouveau locataire de l'Élysée a l'intention de conduire au pas de
charge les réformes annoncées, c'est le moment de lui rappeler des engagements
qui ne seraient peut-être pas spontanément au premier rang des préoccupations de la puissance publique.
Le président de l'Umih, et avec lui, l'ensemble de la profession, attend donc un geste significatif même s'il ne faut pas espérer une décision à brève
échéance.
Alors, combien de temps encore avant un aboutissement satisfaisant
? Certes, les aides dites 'primes Sarkozy' permettent bien sûr de faire patienter
la profession qui, de son côté, a consenti à un effort nécessaire
de modernisation de ses relations sociales. Certes, encore, l'élection présidentielle
française n'a en rien modifié les règles de l'Union européenne,
et ce n'est pas pour faire du tourisme que Nicolas Sarkozy effectue son premier
déplacement étranger en Allemagne le jour même de sa prise de fonction.
Il n'empêche : la baisse de la TVA en restauration aura
d'autant plus de chance d'être mise en oeuvre que nos gouvernants se seront
engagés sur un dossier plus politique que technique.
Mais encore une fois, la profession devra sans doute faire preuve
d'une (longue ?) patience. Selon un calendrier que les proches du dossier estiment
réaliste, après l'obtention d'un accord à 27 pour modifier les
règles de décision en matière de fiscalité indirecte - sujet
éminemment sensible en raison des tentations constantes de distorsion de concurrence
par le biais du dumping fiscal -, il faudra adopter au niveau national un dispositif
compatible avec les contraintes budgétaires qui ne s'allégeront qu'avec
une croissance suffisante de notre économie, ce qui ne se décrète
pas.
Bien sûr, vous attendez une date : les observateurs raisonnablement
optimistes estiment une solution définitive au 1er janvier 2010,
ce qui ne fait jamais que 2 ans et demi. Patience, vous dit-on.
L.
H.
zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3029 Hebdo 18 mai 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE