du 12 juillet 2007 |
COURRIER DES LECTEURS |
Le 14 juillet est un jour férié ordinaire. Ce qui signifie
que le Code du travail ne prévoit rien pour ce jour, qui peut être travaillé
sans majoration de salaire. Les repos ou majorations de salaire pour les jours fériés ordinaires sont prévus par les
conventions collectives, usages, contrats de travail… L'article 11 de l'avenant
du 5 février 2007 est venu modifier le régime des jours fériés
ordinaires prévu par l'article 26-2 de la convention collective nationale des
CHR du 30 avril 1997. L'article 11 prévoit que tous les salariés ayant
un an d'ancienneté dans l'entreprise ont droit à cinq jours fériés
garantis, plus deux jours fériés, depuis le 1er juillet 2007.
C'est l'employeur qui choisit les cinq jours fériés
garantis et les deux jours fériés qu'il va accorder parmi les dix jours
fériés prévus par le Code du travail (1er janvier, lundi
de Pâques, 8 mai, Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, 15 août,
1er novembre, 11 novembre et Noël). zzz60o
Le régime applicable au 14 juillet est différent s'il s'agit d'un jour férié garanti ou ordinaire. Les salariés qui ont moins d'un an d'ancienneté dans l'entreprise pourront travailler ce 14 juillet sans aucune contrepartie.
Jours fériés garantis
Avec cette notion de jours fériés
garantis, les partenaires sociaux ont voulu que les jours fériés soient
accordés au salarié même en cas de fermeture de l'établissement.
Cela ne veut pas dire que l'employé doit être de repos pendant ces jours.
Il doit avoir une compensation s'il travaille un jour férié garanti, soit
sous forme de repos, soit en étant payé. Si le 14 juillet est retenu comme
l'un des jours fériés garantis, les salariés qui ont un an d'ancienneté
dans l'entreprise doivent bénéficier d'une compensation. D'après
une des modalités suivantes rappelées en annexe à l'avenant du
5 février 2007 :
Le jour férié tombe un jour de repos : le salarié bénéficie d'une journée de compensation
ou d'une indemnisation équivalente ;
Le jour férié tombe un jour de travail et l'entreprise
ferme ou lui accorde ce jour : le salarié bénéficie du maintien de sa rémunération
;
Le jour férié tombe un jour de travail : le salarié
bénéficie en plus de sa rémunération, d'une journée de
compensation ou d'une indemnisation équivalente.
Le cas des saisonniers
Les salariés saisonniers ont droit
à ces jours au prorata de la durée de leur contrat, et à la condition
d'avoir un an d'ancienneté dans l'entreprise. L'ancienneté s'apprécie
en cumulant la durée de ses contrats dans une même entreprise.
Ex. : Un travailleur saisonnier qui a un an d'ancienneté
dans l'entreprise titulaire cette année d'un contrat de cinq mois :
5 mois
x 5 : 12 = 2,08 jours arrondis à l'unité supérieure, soit 3 jours
fériés garantis.
Les salariés à temps partiel
Ces salariés, dont la durée du
travail est répartie au moins sur cinq jours de la semaine, bénéficient
des cinq jours fériés garantis. Pour les salariés à temps
partiel dont la durée du travail est répartie sur moins de cinq jours,
ils en bénéficient, mais au prorata temporis.
Un salarié dont le temps de travail est réparti sur
quatre jours bénéficiera de quatre jours fériés garantis. Pour
une répartition du travail sur trois jours, cela donne droit à deux
jours fériés garantis. Un salarié qui travaille deux jours par semaine
aura droit à deux jours fériés garantis.
Jours fériés non garantis
L'article 11 de l'avenant n° 2 du 5
février 2007 à la convention collective des CHR du 30 avril 1997 prévoit
qu'à compter du 1er juillet 2007, les salariés vont bénéficier
de deux jours fériés supplémentaires.
Si le 14 juillet est
considéré comme un jour férié non garanti,
il doit être
accordé selon les modalités suivantes :
Le 14 juillet est chômé, c'est-à-dire
non travaillé. Dans ce cas, le chômage de ce jour férié
ne doit entraîner aucune réduction du salaire.
Le 14 juillet est travaillé. Le salarié bénéficie
d'une journée en compensation.
Le 14 juillet correspond au jour de repos du salarié.
Il ne bénéficie ni de compensation ni d'indemnisation.
Passer d'un temps partiel à un temps plein n'est pas sans risque
Un de mes employés est titulaire d'un contrat nouvelles embauches de 15 heures par mois. Durant la période estivale, il désire effectuer un temps complet. Comment dois-je procéder pour le passer à temps complet pour les deux mois d'été et le remettre ensuite sous CNE de 15 heures en septembre ? (Franck sur le Sujet Interactif 'La pratique du droit du travail en CHR : tous les contrats de travail' sur lhotellerie.fr)
Votre salarié
est titulaire d'un contrat à temps partiel. Vous souhaitez le passer
temporairement à temps plein pendant la période estivale avec son accord.
Cela vous permet de remplacer vos salariés en congé et lui permet
d'augmenter ses revenus. Sachez que cette solution n'est pas sans risque.
Vous devez faire signer un avenant temporaire à ce salarié
en le passant à temps plein pour une période limitée.
Car il s'agit d'une modification de son contrat de travail et
vous devez obtenir son accord. Ce qui, dans votre cas, ne posera
pas problème. Mais, et c'est important, il s'agit d'une modification de son
contrat de travail. Ce qui signifie qu'à l'issue de la période prévue
par cet avenant, vous devrez, pour le repasser à son temps partiel initial,
lui proposer à nouveau une modification de son contrat de travail par
voie d'avenant. Avenant qu'il doit accepter et signer. Le problème est là,
car s'il refuse, vous êtes obligé de le maintenir à temps plein.
Ce principe a été clairement posé par les différents
arrêts :
Dans une affaire, l'employeur avait proposé à une
de ses salariées à temps partiel un avenant pour remplacer à
temps complet une salariée absente pour congé de maternité, puis
congé parental. Au retour de cette dernière trois ans après, l'employeur
lui avait notifié la fin de son avenant
et le retour à son contrat
initial à temps partiel. Pour justifier sa position, l'employeur avait invoqué l'article 1134 du
Code civil qui prévoit que "les conventions légalement formées tiennent lieu
à ceux qui les ont faites". La cour n'a rien voulu entendre. Elle a décidé
que "le premier avenant devait s'analyser comme une modification
du contrat de travail et que la salariée était en droit de refuser une nouvelle modification, la replaçant
dans la situation antérieure à cet avenant". (Cass. soc.
du 11 janvier 2006, n° 03-46.698).
Dans une autre affaire, le salarié avait vu son contrat modifié
à trois reprises par avenant, qui avait passé son contrat d'un temps partiel à un
temps plein et ceci pour des périodes d'une à deux semaines.
La cour a jugé que, si des avenants - même de courte
durée - ont pour effet d'augmenter la durée du travail au niveau de la
durée légale (35 heures), le contrat à temps partiel peut être
requalifié en contrat à temps plein (Cass. soc. du 5 avril 2006, n° 04-43.180).
Ces positions ont été confirmées par un arrêt
récent. Les avenants en vertu desquels le salarié était passé
d'un temps complet à un temps partiel doivent s'analyser comme une modification
de son contrat de travail. Le salarié est en droit de refuser
une nouvelle modification qui le replace dans la situation antérieure au premier
de ces avenants (Cass. soc. du 8 mars 2007, n° 04-43.580 F-D).
Il vaut mieux prendre un salarié extérieur à
l'entreprise pour remplacer vos salariés absents, que d'augmenter la durée
du travail de vos salariés à temps partiel, même de façon temporaire.
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Se renseigner sur les salons professionnels
Où puis-je me procurer la liste des salons nationaux et internationaux les plus importants pour les professionnels du tourisme ? (V. B. par courriel)
Retrouvez sur notre site lhotellerie.fr une liste non exhaustive de salons qui intéressent les professionnels des CHR avec les dates et lieux. Avec, parfois, un lien avec l'organisme organisateur. Dans la rubrique 'Services' de notre page d'accueil, il vous suffit de cliquer sur 'Salons, Agenda'. Nous informons régulièrement nos lecteurs sur les salons et autres rendez-vous des professionnels dans notre hebdomadaire, mais également sur notre site rubrique 'Le Quotidien'. zzz12
Remise d'un bulletin de paie et complément de salaire
Je suis en congé maladie depuis deux mois, et pour trois mois encore en raison d'une opération prévue à la fin du mois de juillet. Mon patron m'oblige à me déplacer pour venir chercher mon bulletin de paie à 0 E. Est-ce légal ? Sur la fiche de paie, aucune charge n'est prélevée, pas même pour les cotisations au régime de prévoyance. Est-ce normal ? (Marc sur le Sujet Interactif 'La pratique du droit du travail en CHR : tous les contrats de travail' sur lhotellerie.fr)
L'article L.143-3
du Code du travail prévoit que l'employeur doit remettre un bulletin de paie
au salarié. Il faut savoir qu'en principe, le salaire et son bulletin de
paie sont quérables et non portables, ce qui signifie que l'employeur doit
le tenir à la disposition du salarié. Il n'est pas obligé de l'envoyer
par La Poste, mais rien ne l'interdit.
Quant aux cotisations au régime de prévoyance, il est
prévu qu'en cas d'arrêt total du travail, les cotisations restent dues
pendant les 120 premiers jours d'arrêt du travail sur le salaire maintenu.
Ensuite, aucune cotisation n'est due ni par l'employeur ni par le salarié tant
que ce dernier n'est pas radié des effectifs et que vous êtes en arrêt
total de travail.
Dans la mesure où vous ne bénéficiez pas du
maintien de votre rémunération - vous n'avez pas les trois ans d'ancienneté
dans l'entreprise -, vous n'avez pas à payer ces cotisations.
Je vous rappelle qu'à l'issue de 120 jours d'arrêt
maladie, donc à partir du 121e jour, vous bénéficiez d'un complément
de rémunération versé par le régime de prévoyance. Votre
employeur ou vous-même devez faire une déclaration d'arrêt de travail
en utilisant un formulaire que vous pouvez télécharger sur le site
hcrprevoyance.fr
zzz60r
Rubrique animée par Pascale Carbillet.
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L'Hôtellerie Restauration n° 3037 Hebdo 12 Juillet 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE