du 19 juillet 2007 |
ÉDITO |
Vive l'euro fort
Notre
président de la République, à qui rien n'échappe de la
vie des Français, n'hésite pas à se confronter aux épreuves
les plus ardues, comme les rencontres financières internationales où ne
règne pas forcément une ambiance débridée.
La semaine dernière, Nicolas Sarkozy s'est donc rendu à une réunion de l'austère 'Eurogroupe', où
il est venu défendre la position française sur l'épineux
sujet des grands équilibres financiers de la nation. Il en a profité pour
déplorer le cours trop haut à ses yeux de la monnaie européenne,
notamment face au dollar.
Il est vrai qu'un euro fort, qui tutoie les 1,40 dollars
en ce moment peut être un handicap sérieux pour nos
exportations qui se trouvent en concurrence avec des produits payés en dollars
ou en yuans chinois, dont les pratiques commerciales font actuellement des ravages
dans plusieurs secteurs bien connus.
Mais n'oublions pas que parmi nos achats en dollars, il y a… le pétrole, dont le cours est plus souvent
à la hausse qu'à la baisse, et sur lequel l'avantage du taux de change
est considérable aujourd'hui pour les Européens membres de l'Union monétaire
dont la France fait partie.
Bon, c'est un peu compliqué, mais il vaut mieux le savoir :
avec un euro plus faible, la facture pétrolière s'alourdirait
d'autant, et le vacancier qui utilise sa voiture pour visiter notre beau pays n'aurait que le choix de restreindre ses autres dépenses, notamment celles qu'il engage pour ses loisirs, son hébergement et son couvert. Donc, de ce point de vue strictement égoïste, l'euro
fort est plutôt une bonne nouvelle.
Autre argument avancé : l'euro fort, ou plutôt le dollar
faible, freine la fréquentation touristique venue des pays de la zone dollar. Dans une certaine mesure seulement, car les Américains amoureux de la France bénéficient
dans la plupart des cas de revenus qui les mettent à l'abri
de ce genre de considérations.
Là encore, il faut relativiser le problème.
Selon les dernières statistiques connues de la direction du Tourisme sur ce
sujet, les États-Unis représentent 3,5 % des arrivées (données
2005) en France, contre 18,3 % pour l'Allemagne, 16,5 % pour les Pays-Bas 11,7 %
pour le Benelux, 9 % pour l'Italie et 4 % pour l'Espagne, tous pays qui sont dans la zone euro, auxquels
il ne faut pas oublier d'ajouter nos amis britanniques, premiers
visiteurs de l'Hexagone avec 19,5 %, et surtout une livre sterling, elle aussi,
à son plus haut.
Cet ensemble, qui représente pratiquement 80 % des arrivées d'étrangers en France, n'est pas concerné
par la hausse du cours de l'euro, mais au contraire bénéficie d'une monnaie forte qui ne peut qu'inciter
à la dépense.
L.
H. zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 3038 Hebdo 19 juillet 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE