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du 20 décembre 2007
RESTAURATION

20 MILLIONS D'EUROS D'INVESTISSEMENTS AUX AIRELLES

PIERRE GAGNAIRE À COURCHEVEL ET AILLEURS

Savoie Le chef aux 3 étoiles à Paris et 2 étoiles à Tokyo a inauguré le 14 décembre son nouveau pied-à-terre à Courchevel. Un restaurant installé dans l'hôtel Les Airelles.


De gauche à droite : André Fenestraz, Gilbert Blanc-Tailleur, maire de Courchevel, Pierre Gagnaire, Raymonde Fenestraz et Séverine Petilaire-Bellet, directeur général.

Passé des mains de Raymonde Fenestraz à Stéphane Courbit, ancien patron d'Endémol, le luxueux hôtel Les Airelles vient d'être rénové, agrandi, et se pare d'un restaurant de haut niveau avec l'arrivée de Pierre Gagnaire. 20 millions d'euros ont été investis dans l'importante cure d'embellissement et de modernisation de l'hôtel, toujours sous la houlette de Séverine Petilaire-Bellet. "C'est une histoire d'amitié avec Stéphane Courbit. On a voulu faire un petit bijou de grande qualité. Il y a un très gros investissement. C'est un endroit très luxueux, très raffiné. Il n'est ouvert que le soir, mais 7 jours/7. On se situe au niveau des prix locaux qui sont nettement supérieurs à ceux de Paris", explique Pierre Gagnaire. Le menu est à 280 euros.

27 places
Situé dans l'hôtel, le restaurant se limite à 27 places dans une atmosphère inattendue (quand on pense à la cuisine d'avant-garde de Pierre Gagnaire) puisque le décor est autrichien. Le salon privé de Sissi a été reproduit grâce à des documents d'archives. Au mur, un grand portrait de l'impératrice, tentures opulentes en soie, boiseries… le client doit se trouver transporté sur les pas de Sissi et ses dîners au Château de Schönbrunn. Dans une deuxième salle, des fauteuils en laiton et des tableaux d'art moderne viennent 'casser' le classicisme ambiant. Un lieu inédit et surprenant.
Nadine Lemoine
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Quelques plats

Saveurs d'hiver
Bouillon frémissant de gibier à plumes, foie gras d'oie marbré d'une pâte de figue à l'amontillado, d'aiguillettes de faisane. Pressé de tourteau, oreilles de cochon craquantes et cube de gelée Kitcho. Corolle de haddock, céleri-rave, artichaut, truffe fraîche.

Insolite
Navet blanc Buren, sorbet de bière blanche à l'aquavit, huile d'olive émulsionnée 'miel et citron vert'. Wurtz à la gentiane, topinambours fuseaux semi-confits à l'orange. Un feuilletage : papillon de lapereau au kumbawa. Le Foie grillé, liaison périgourdine. Cocktail de grosses gambas de Madagascar, chili de pamplemousse.

Le chevreuil
La selle poêlée au lard, fin de cuisson en cocotte, au foin et aux bâtons de cannelle. Piment de guernica, poireaux et champignons sauvages. Côtes saisies au beurre clarifié, gratin de panais au genièvre. Une crème glacée Grand Veneur servie sur un toast au coing.

Les projets de Pierre Gagnaire

Propos recueillis par N. L.


Le 'Pierre Gagnaire à Tokyo', une capacité de 48 places assises, 80 couverts/jour, 2 étoiles Michelin.

À Dubaï
"On ouvre un restaurant à Dubaï autour du 25 avril 2008. C'est une aventure avec InterContinental et Dubaï Festival City. On est nombreux à y aller. Mais est-ce qu'il y aura de la place pour tout le monde ? On verra. Il s'appellera Reflet. Ce sera un Gaya plus. Ce n'est un gastro, mais ce sera bien. Tout est prêt. Dubaï devient une plaque tournante très importante au milieu d'une région agitée. C'est très calme, avec un climat exceptionnel. Là-bas, on offre des lieux de repos, de détente."

À Séoul
"Je vais réaliser un rêve. Je vais travailler avec mon homonyme Olivier Gagnaire, le décorateur. On va faire un lieu qui va être absolument fantastique, extraordinaire, au niveau de la déco. Séoul, c'est le Japon d'il y a vingt ans. Ils sont très demandeurs et c'est une ville qui a une histoire. En principe, l'ouverture est prévue pour août 2008."


À Tokyo, Pierre Gagnaire a ouvert en avril dernier le "PG Café" et "La Pâtisserie Pierre Gagnaire". Deux ballons d'essai.

À Tokyo
"À Tokyo, je fais partie des quelques cuisiniers français qui sont appréciés. Je sais qu'on ne vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. On a tout pour avoir 3 étoiles, mais ce n'est pas à nous de juger (NDLR : Pierre Gagnaire à Tokyo, avec le chef Olivier Chaignon, 2 étoiles Michelin).
Les investisseurs, ce sont 8 personnes. On est adossé à des privés. L'avantage, c'est que je peux leur parler. Ils ne rendent pas des comptes à un fonds d'investissement. Donc j'ai une bonne maîtrise de l'histoire. Mais il faut aussi savoir les calmer.
L'investissement représente beaucoup d'argent. Au début, avec le restaurant, on fait de l'image. On ne fait pas d'argent tout de suite. Ma priorité, c'est que le restaurant fonctionne et perdure. Il y un café, PG Café, et une pâtisserie, La Pâtisserie Pierre Gagnaire, ouverts en avril 2007. C'est un ballon d'essai pour voir ce qu'on est capable de faire… Le marché est gigantesque à Tokyo, et on a des projets, mais attention, il y a les crises immobilières, boursières…
Je suis tombé, donc je suis très réaliste. Il n'y a pas d'Eldorado. Nulle part." 
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L'Hôtellerie Restauration n° 3060 Hebdo 20 décembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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