du 13 septembre 2007 |
INTERNATIONAL |
Mélange d'Orient et d'Occident, Shanghai est en pleine expansion. Les hôtels et restaurants poussent comme des champignons. L'approche des JO de Pékin et de l'Exposition Universelle de 2010 à Shanghai engagent les investisseurs à faire feu de tout bois pour se ménager une place au soleil, car travailler en Chine, c'est tentant.
Dossier réalisé par Nadine Lemoine
Chine : les opportunités se multiplient
La révolution du tourisme est en marche
Nanjing Road, l'une des principales artères commerçantes de la ville. |
La
Chine devrait se hisser d'ici à deux ans au 3e rang des pays qui
reçoivent le plus de touristes étrangers, selon les prévisions
de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). Elle est actuellement en 4e
position derrière la France, l'Espagne et les États-Unis. L'OMT lui
prédit même la première place en 2020.
En
2006, près de 50 millions d'étrangers ont choisi de passer leurs vacances
en Chine. Un chiffre en croissance exponentielle ! Shao Qiwei, directeur de l'administration
nationale du tourisme, estime à 53,6 millions le nombre de touristes attendus
en 2007. Et à 37 millions de dollars le montant des recettes…
Dans le même temps, le nombre de touristes
chinois à l'étranger est lui aussi en forte progression : de janvier
à mai 2007, 16,03 millions de Chinois ont franchi les frontières, soit
une hausse de 14 % par rapport à l'année précédente. Toujours
selon l'OMT, en 2020, la Chine devrait être le 4e émetteur
mondial avec plus de 100 millions de voyageurs par an. Maison de la France indique
que les Chinois dépensent en moyenne 430 euros pour leur consommation personnelle
lors de leur séjour en France contre 328 pour les Américains. Il faut
cependant rappeler que les Chinois ne disposent
aujourd'hui
que d'une semaine de congés par an. Mais cela pourrait évoluer : il est
question d'aménager le système de la Golden Week. En partant toujours
d'un congé de base de sept jours par an, les Chinois pourraient gagner un jour
supplémentaire par année travaillée, dans une limite de 14 jours
de congés payés.
Le grand bond en avant
Comment se porte le secteur
en Chine ? Le ministère chinois du Commerce est enthousiaste. 16,63 milliards
d'euros, ce sont les recettes des hôtels à étoiles et des principaux
restaurants (ayant au moins 195 000 euros de chiffre d'affaires annuel et plus de
40 salariés) pour les six premiers mois de l'année, en progression de
18,5 % par rapport au premier semestre 2006. Les autorités chinoises estiment
que la croissance sera aussi forte pour la deuxième partie de 2007.
La ville de Shanghai est passée
de 5 à 18 millions d'habitants en 30 ans. Une immense forêt de gratte-ciel
a fait irruption dont la célèbre Jin Mao Tower et ses 421 mètres.
Résultat : la densité est
telle qu'il est quasi impossible de connaître le nombre exact de restaurants
et d'hôtels de la ville !
Le groupe Accor compte près de 50 hôtels en Chine et prévoit 47 ouvertures rapidement, soit près de 12 000 chambres. À Shanghai, le groupe dispose de 6 hôtels, dont le Sofitel Hyland Shanghai (401 chambres), dirigé par Franck Lafourcade, précédemment general manager du Metropole Hanoï au Viêtnam et du Gran Mahakam Sofitel Djakarta en Indonésie.
L'Hôtellerie Restauration
: Comment se passe le recrutement ? Cherchez-vous du personnel ?
Franck Lafourcade
:
Oui, on a besoin
de personnel. On aura 61 hôtels en Chine d'ici à 2010, hors Ibis. Et
ici, nous nous engageons dans la formation et à différents niveaux.
Je reçois des CV par mail du monde entier. C'est mieux d'envoyer un message
personnalisé pour prouver sa motivation. Il faut aussi savoir commencer dans
un hôtel moins prestigieux que le Sofitel au centre de Shanghai.
Des stagiaires ?
Pour les jeunes, le premier contrat
ici, c'est 200 dollars par mois, logé, nourri, blanchi et ça monte en
fonction des compétences. Ils doivent se payer le billet d'avion et le visa.
Des diplômés veulent venir en management trainee. J'en prends deux l'été
et deux l'hiver. Un en restauration et l'autre en front office, parfois en sales
manager. Il faut évidemment bien parler l'anglais.
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Des conseils pour ceux qui pensent
à s'expatrier en Chine ?
Il faut trouver un boulot avant de
partir. Si on vient tout seul, on peut attendre longtemps avant d'en trouver un.
Il faut se renseigner auprès des grands groupes hôteliers. Avoir un visa,
une assurance médicale et un billet d'avion solide au-delà du visa de
3 mois, c'est absolument indispensable.
Les qualités requises ?
Faire preuve d'humilité vis-à-vis
des Chinois. Il faut aussi avoir de la volonté, sachant que la famille et les
petits amis sont loin.
Du courage
aussi pour partir à la découverte d'un monde nouveau. Et de la patience
: savoir négocier, savoir comprendre… la communication n'est pas toujours
très facile. Pour ne pas perdre la face, un Chinois qu'on rabroue continue
à sourire. Et il ne faut jamais faire perdre la face à un Asiatique.
Nous venons vraiment de deux mondes différents. Je ne peux que conseiller de
se renseigner, lire, pour connaître le monde chinois.
Ce qu'il faut retenir ?
L'expérience de l'hôtellerie
asiatique, cela ne peut qu'aider pour le futur. Ça vous ouvre l'esprit. Je
vis à l'étranger depuis 1984 et depuis dix-huit ans en Asie. Certes,
les coûts salariaux sont moindres, et il y a de gros soucis concernant la
qualité de service. Mais
ce n'est pas forcément
l'éducation hôtelière qui manque, c'est aussi l'éducation de base qu'il faut
apporter. Il faut le savoir.
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CE QU'UN CHEF DOIT SAVOIR AVANT D'ARRIVER EN CHINE | ||||
François
Guillochet Chef executif du Sofitel Hyland Shanghai, qui comprend 3 restaurants
L'Hôtellerie Restauration
: Comment cela se passe-t-il pour un chef à l'arrivée ? Pas de problème pour trouver les produits ? La cuisine française est-elle bien accueillie ?
Pierre Altobelli
Pierre Altobelli, 31 ans, originaire de Nice, est arrivé
à Shanghai il y a un peu plus d'un an. Après l'ouverture du restaurant
Sens à Paris, Jacques et Laurent Pourcel lui ont confié la place
de chef du Sens & Bund, restaurant gastronomique français, affilié
aux Relais & Châteaux et propriété du groupe Vol. À ses
côtés, Franck Chantoiseau, directeur du restaurant et Julien-David Le
Gentil, sommelier et assistant manager. Trois jeunes gens qui se serrent les coudes,
et qui s'offrent en Chine une expérience qui devrait payer en termes de carrière.
Témoignage. |
Le Tou Ming Si Kao (TMSK) à Shanghai,
restaurant et business font bon ménage
Un concept inédit, The Hotel of Modern Art,
l'unique Relais & Châteaux de Chine
Incursion du Club Prosper Montagné en Chine,
"Les cuisines chinoise et française sont réputées pour être les meilleures du
monde"
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L'Hôtellerie Restauration n° 3046 Magazine 13 septembre 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE