du 11 janvier 2007 |
À RUNGIS |
À l'initiative d'André Daguin, président de l'Umih, des membres du Conseil économique et social (CES) ont découvert l'univers si particulier de Rungis, le plus grand marché de frais au monde…
Sylvie Soubes
Le marché de Rungis a séduit le CES
Visite spéciale de Rungis pour des membres
du CES. De gauche à droite, Gisèle Cornier, Bernard Plasait, Bernard
Noulin, André Daguin, Marc Spielrein, Michel Ganneau et Édouard Lefebvre.
Ont également participé à la visite Éloi Canon, Jean-Louis
Jamet, Jean-Pierre Marcon, Jean-Paul Nogues, Roger Pellat-Finet, Bernard Reygrobellet,
Jean-Marie Toulisse, Henri Koenig, Marie-Hélène Larrieu, Didier Mariani
et Raymonde Rabault.
Du
champ à l'assiette, de la mer à l'assiette… Deux notions qui
sont à l'origine d'une visite de plusieurs membres du Conseil économique
et social (CES)* à Rungis, peu avant les fêtes de fin d'année.
Cette découverte au petit matin du plus grand marché de frais au monde
revient à André Daguin, président de l'Umih et membre de la Commission
du cadre de vie au sein du CES. "Rungis, c'est mythique. C'est encore l'esprit
des Halles qui battait au coeur de Paris, et tout à la fois une entreprise
gigantesque, moderne, entièrement dédiée à la qualité,
véritable plateforme internationale." 5 heures à l'horloge. Marc
Spielrein, président directeur général de la Semmaris, société
qui gère le site, et Michel Ganneau, secrétaire général, vont
guider la visite. Petite précision avant de démarrer : l'État est
actionnaire majoritaire de la Semmaris. Vêtus de la blouse blanche obligatoire,
les visiteurs assistent pour commencer aux ultimes transactions du pavillon de la
marée. "La référence mondiale au stade de gros. On y trouve les
meilleurs produits des criées françaises et de zones lointaines de pêche."
Très vite, les questions fusent. Peut-on mieux maîtriser le milieu halieutique
? Quelle place pour le poisson d'élevage ? Les quotas de pêche sont-ils
favorables aux petits bateaux ? Les membres du CES vont au-delà du négoce.
Il s'agit pour eux d'appréhender les filières dans leurs différents
aspects, et le lieu s'y prête, entre process de pointe et commerce de proximité.
Parmi les réponses, Marc Spielrein évoque les "effets réducteurs
des quotas de capture fixés par l'Europe" dans un contexte mondial "paradoxal".
"La Chine, le Japon, la Russie sont des gros pêcheurs et ne s'imposent
aucune restriction…", rappelle-t-il. Quant à l'aquaculture, dont
la moitié de la production mondiale est entre les mains des Chinois, celle-ci
pose "d'énormes problèmes pathogènes". Une bonne partie des
parcs d'élevage se trouve en bord de mer, et "lorsqu'une maladie se déclare,
celle-ci contamine les espèces sauvages". Entre autres.
6 h 15, les membres du CES découvrent le
secteur des produits carnés. Quatre installations par famille de produits :
la viande de boucherie (boeuf, veau, mouton), la volaille et le gibier, le porc et
les produits tripiers. "La triperie, c'est le produit par excellence de la restauration.
Ici, nous voyons passer 40 % de la consommation française." Interrogé
sur les conséquences de la grippe aviaire qui a marqué l'année 2006,
le p.-d.g. de la Semmaris soulève cet autre paradoxe : "Les produits sous
label ont subi des baisses de 30 à 40 % alors qu'ils présentaient tous
les éléments de traçabilité possible. À côté
de ça, dans le circuit alimentaire,
les découpes, dont on ne connaissait pas la provenance, continuaient de se
vendre…" Ce sont les "errements de la consommation", soupire-t-on dans
l'auditoire. Les grandes surfaces s'approvisionnent-elles à Rungis ? Le p.-d.g.
de la Semmaris sourit : "Ici, c'est le haut de gamme. La grande distribution
passe des contrats directement avec les coopératives, et ne s'approvisionne
pas ou que très rarement à Rungis."
7 h 30, le groupe quitte le pavillon de la boucherie
direction les produits laitiers. Ce sera ensuite le tour des fruits et légumes.
Une dernière précision avant cela : "Aucun abattage n'est effectué à Rungis, et les fameux 'Forts
des Halles' qui transportaient sur leur dos les demies carcasses de boeufs se sont
éteints avec le déménagement." Parce que la triperie est bel et bien
"le paradis des restaurateurs" et que Rungis défend le plaisir de la gastronomie
et du bien manger, les bons produits de terroirs et célèbre les saisons,
les membres du CES vont clôturer cette leçon de choses par un petit-déjeuner
traditionnel pour les acteurs du marché : tête de veau, verre de vin
et café. n
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* Le Conseil Economique et Social est la troisième assemblée française après l'Assemblée nationale et le Sénat.
LE MARCHÉ INTERNATIONAL DE
RUNGIS EN CHIFFRES
7,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires |
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L'Hôtellerie Restauration n° 3011 Magazine 11 janvier 2007 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE